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RÉSULTATS

Confrontation des 4 nations : Connor Hellebuyck fera-t-il la différence?

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MONTRÉAL – Quand Kyle Connor s'est fait demander mardi matin ce qui faisait la force de l'équipe des États-Unis à la Confrontation des 4 nations, il s'est brièvement tourné vers sa gauche en pointant du doigt l'homme assis à ses côtés.

« Je ne sais pas si vous en avez entendu parler, mais ce gars-là est pas mal bon. » L'as buteur des Jets de Winnipeg a lâché ça avec le sourire, bien fier de sa petite boutade. Son voisin n'a pas bronché. À son regard sévère, un observateur privé du sens de l'ouïe aurait pu penser qu'on venait d'insulter sa mère.

Peut-être Connor s'est-il laissé intimider par la présence de Connor Hellebuyck dans son angle mort. Mais il faut admettre que sa réponse est remplie de bon sens.  

Dans un tournoi où chacune des équipes participantes aura les armes offensives pour se faire justice et une brigade défensive amanchée pour veiller tard (on ne s'adresse pas nécessairement à toi ici, la Finlande), la différence entre une visite de courtoisie dans le nord-est de l'Amérique et une sortie triomphale le 20 février à Boston pourrait se trouver devant les filets.

Et dans ce département, les Américains sont assurément l'équipe la mieux nantie.

« Hellebuyck », a succinctement répondu Matthew Tkachuk quand on lui a demandé qui risquait d'être le joueur le plus utile des États-Unis en cas de victoire.

Le gardien des Jets fait depuis longtemps partie de l'élite. Son nom est gravé deux fois sur le trophée Vézina remis au meilleur gardien de la Ligue nationale. Mais cette année, il semble avoir élevé son jeu à un niveau supérieur.

Selon le modèle de Natural Stat Trick, le cerbère du Michigan aurait dû accorder 83,59 buts à 5-contre-5 depuis le début de la saison. Il en a concédé 24 de moins. Il a déjà égalé son sommet personnel avec six blanchissages. Son taux d'efficacité de ,925 et sa moyenne de buts alloués de 2,06 font de l'ombre aux chiffres qui lui ont valu le Vézina l'an dernier.

Les Jets n'ont perdu que sept matchs en temps réglementaire lorsqu'il est devant le filet. À ce rythme, il terminera la saison avec 49 victoires. Il s'agirait d'un nouveau record de la LNH. La marque actuelle (48) est partagée par Braden Holtby et Martin Brodeur. Sans surprise, on parle déjà de lui comme un favori dans la course au trophée Hart.

« Je ne veux pas trop flatter son égo, mais je crois que c'est ce qui se passe entre ses deux oreilles [qui fait de lui le meilleur gardien de ce tournoi], a dit Kyle Connor. C'est un gardien cérébral qui cherche constamment à s'améliorer. Je crois que c'est son plus gros atout. Il n'est jamais satisfait. Il est si calme aussi. Sa présence est rassurante. »

« C'est la confiance qu'il dégage, a remarqué le défenseur Noah Hanifin. Il excelle dans tous les petits détails. Son positionnement est impeccable, son niveau de compétitivité est super élevé, il manie bien la rondelle. C'est un 10 sur 10 dans presque toutes les facette du jeu. Ça va faire du bien de jouer avec lui au lieu de l'affronter. »

La profondeur des États-Unis devant le filet n'est pas piquée des vers non plus. Oettinger, des Stars de Dallas, est deuxième dans la LNH au niveau des victoires (26) et a le septième meilleur taux d'efficacité parmi les vingt gardiens qui ont joué plus de 2000 minutes. Jeremy Swayman, des Bruins de Boston, a des statistiques plus modestes à sa première saison complète comme titulaire dans la LNH, mais il a remporté le trophée William M. Jennings avec son coéquipier Linus Ullmark l'an dernier.

« C'est un luxe, a constaté le directeur général de l'équipe américaine, Bill Guerin. On est gâtés présentement avec la qualité du bassin de joueurs à cette position aux États-Unis. Une équipe a besoin de bons gardiens, je dirais même d'excellents gardiens, pour gagner. On a de bonnes options. »

« On a un problème de riches, a illustré le défenseur Charlie McAvoy. On a trois gardiens de classe mondiale et j'ai une relation unique avec chacun d'eux. J'ai la chance de voir Sway à l'œuvre à chaque jour à Boston. Jake était mon gardien à l'université, alors c'est spécial pour moi de l'avoir vu bâtir sa carrière depuis son année de repêchage. Et puis j'ai joué avec Helly au Championnat du monde. C'est Helly! On parle de lui pour le Vézina à chaque année. On a l'embarras du choix! »

Logiquement, Hellebuyck devrait être l'homme de la situation pour l'équipe américaine, qui amorcera son parcours jeudi soir contre la Finlande. Mais il devra quand même prouver qu'il peut faire le travail sous pression.

Le journaliste Dan Rosen, du site de la LNH, a compilé les statistiques du gardien de 31 ans depuis la présence des Jets en finale de l'Association Ouest en 2018. Hellebuyck a remporté seulement neuf de ses 28 derniers matchs de séries avec une moyenne de buts alloués de 3,13 et un pourcentage d'arrêts de ,905.

C'est peut-être la seule tache à son dossier, celle d'un gardien qui peine à s'imposer quand l'enjeu est plus grand. La Confrontation des 4 nations pourrait lui donner l'occasion de commencer à astiquer sa réputation.

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