« Horrible » lendemain de veille pour Seth Jarvis
MONTRÉAL – Ce n'était pas un lendemain de veille qui méritait d'en créer un film, mais Seth Jarvis a admis que son retour à la réalité a été « horrible » après la Confrontation des 4 nations.
Il a ressenti ce retour sur terre dans une défaite de 6-3 des Hurricanes de la Caroline, samedi soir, contre les Maple Leafs à Toronto. Après 15:06 d'action, les Leafs menaient déjà 4-0.
Un bon coup de poing au visage pour Jarvis qui flottait encore sur l'ivresse du championnat savouré avec le Canada.
« Je pensais que le retour se passerait un peu mieux, mais j'ai été horrible au dernier match ! », a admis Jarvis, en toute franchise, lundi matin au Centre Bell.
« Je me suis trouvé à trop réfléchir à travers les différents systèmes. En première période, j'appliquais encore des choses des 4 nations au lieu de ce qu'on fait ici. Je suis convaincu que ce sera mieux parce que ça ne pourrait pas être pire », a enchaîné le sympathique patineur de 23 ans à qui on aurait attribué le rôle de Stu dans le film à succès Lendemain de veille.
De nos jours, l'entraîneur-chef d'une équipe préfère protéger ses joueurs publiquement. Mais Rod Brind'Amour n'avait clairement pas l'intention de lui accorder un répit.
Quand on lui a fait remarquer que Jarvis avait décrit sa soirée de -3 à Toronto avec le qualificatif « horrible », Brind'Amour a réagi ainsi.
« Je suis plutôt d'accord avec ça », a résumé celui qui en a vu de toutes les couleurs durant sa carrière de 1484 parties dans la LNH.
Sauf que Brind'Amour réalise aussi que son jeune attaquant sortira gagnant de cette expérience avec la crème de la crème.
« C'est un bon point, tu vas retenir plusieurs choses en ayant la chance de jouer avec les meilleurs au monde. Peut-être même certains des meilleurs de l'histoire ! C'est évident qu'il a assimilé des trucs et c'est l'avantage d'y participer tôt dans une carrière », a cerné le pilote des Canes.
Bien sûr, Jarvis a remarqué une multitude de détails techniques dans les prouesses de Sidney Crosby, Nathan MacKinnon, Connor McDavid et compagnie. Mais ce qui l'a surtout frappé, c'est l'assurance des gros canons du Canada.
« J'ai appris énormément à propos du fait que ce qu'ils peuvent accomplir sur la glace, ça vient de comment ça se passe dans leur tête. Ces grands du hockey ne perdent jamais confiance, ils ne craignent pas de commettre des erreurs, ils vont essayer des choses », a exposé Jarvis qui dispute déjà sa quatrième saison dans la LNH.
« C'est la plus grande différence et surtout pour moi. Car, quand je fais une erreur, je m'en veux un peu, je pense trop, je dois travailler là-dessus », a comparé le droitier de cinq pieds dix pouces.
Jarvis s'exprime avec un aplomb qui ne laisse pas transparaître ses moments de doute. Il paraît également plus vieux que son âge et ça s'accentuera avec sa nouvelle cicatrice provenant d'une rondelle l'ayant atteint à la joue droite peu de temps avant la fin de l'entraînement.
Contrairement à Jesperi Kotkaniemi, Jarvis ne s'est pas esquivé du vestiaire à l'arrivée des journalistes même si le sang coulait encore sur son visage.
Après tout, malgré le dur retour à la réalité, il était ravi de retrouver ses coéquipiers. Évidemment, ça aide que les Hurricanes soient en bonne posture pour les séries en dépit de leur fiche de 1-4 depuis cinq matchs.
Le défi sera d'écourter ce sentiment de lendemain de veille.
« Ça devrait être un peu plus facile pour nous, on disputait ce tournoi donc on a joué des matchs au lieu d'avoir une longue pause. Mais j'ai été dans cette situation que tu reviens d'une longue pause, tu as deux entraînements et ça repart. Le premier match peut sembler un peu différent. Mais c'est la première période qui a coûté le match », a constaté Mikko Rantanen qui a représenté la Finlande.
Pour les Canes, le calendrier comporte encore 25 matchs avant le déclenchement des séries. À commencer par celui de mardi contre le Tricolore. Aux yeux de Jaccob Slavin, ce ne sera pas trop laborieux de patienter jusqu'aux éliminatoires.
« Pas nécessairement, on traversera une ascension menant aux séries. Heureusement, on se retrouve en bonne posture maintenant et on essaie de bâtir notre jeu pour le niveau recherché », a décrit Slavin.