Ça ne s'annonce pas ennuyant avec Fowler à Montréal
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NASHVILLE – Déjà que Jacob Fowler a eu une bouille fort charismatique et que les rapports des recruteurs à son sujet sont élogieux, son parcours est devenu encore plus intrigant en apprenant que plusieurs membres de sa famille habitent dans la région de Montréal.
« Mon grand-père a marié une Québécoise francophone et mon père a passé près d'un an là-bas à skier souvent. Il a appris un peu de français alors que je continue de travailler sur le mien. Je vais avoir plus de pression pour le faire à partir de maintenant », a confié Fowler avec un grand sourire et après avoir lancé un « Bonjour et merci beaucoup » d'entrée de jeu.
« Je ressens beaucoup d'émotions, j'ai plusieurs membres de ma famille à Montréal. C'est super émouvant pour moi. Ma tante est allée à l'Université McGill, elle travaille pour Air Canada. Mon grand-père a marié une Québécoise francophone. C'est plutôt cool de voir la boucle qui se boucle », a exposé le gardien de six pieds un pouce et 222 livres.
Dans sa jeunesse, Fowler a visité Montréal à de nombreuses reprises et il en connaît très bien la réalité sportive autour du Canadien.
« Je suis allé au tournoi pee-wee de Québec et j'ai joué plusieurs matchs dans différents tournois à Montréal. C'est un gros marché de hockey et la fierté vient avec la pression », a commenté l'espoir qui a réussi une impressionnante année avec les Phantoms de Youngstown dans l'USHL.
Né en Floride, Fowler a été sensationnel en 2022-2023 avec la meilleure efficacité (,921) de l'USHL en plus de dominer la catégorie de la moyenne de buts (2,28) en dépit de son jeune âge.
Il a été encore plus époustouflant durant les éliminatoires en aidant son équipe à remporter la coupe Clark grâce à une fiche de 8-1 et une efficacité étourdissante pour ses adversaires de ,952.
Fowler fera le saut avec Boston College, mais son entraîneur des gardiens à Youngstown, Neil Conway, le décrit comme un gardien avec un sens du jeu digne de l'élite. Selon lui, peu de jeunes hockeyeurs comprennent aussi bien le hockey que lui. De plus, il a vanté ses prestations sous la pression et son talent avec la rondelle alors qu'il a cumulé quatre mentions d'aide.
Ah oui, il a souligné qu'il était un merveilleux, et bavard, coéquipier. Mais ça, il ne suffisait que de 30 secondes à ses côtés pour le constater.
Alors non, ce ne serait pas ennuyant si Jacob Fowler devenait le premier gardien repêché par le Canadien à s'établir dans la LNH depuis Carey Price en 2005. Si leur style est aux antipodes pour la personnalité, Fowler ne détient pas les mêmes atouts sportifs que Price.
« Rien n'est sexy dans mon jeu. J'ai une approche très simple, je ne suis pas du genre à trop bouger devant mon filet ou à me retrouver sur le dos ou de tous les côtés. J'aime rester sur mes pieds. Je trouve que je joue comme Cam Talbot, Jake Oettinger et Craig Anderson. Ils ne sont pas les plus épatants dans leur style, ils arrêtent les rondelles », a exposé Fowler avec aplomb.Jacob Fowler
Si Fowler a été le sixième gardien à entendre son nom au Bridgestone Arena, c'est surtout pour deux raisons. D'abord, les spécialistes ne considèrent pas qu'il possède un potentiel aussi élevé que ceux qui l'ont précédé. Ensuite, le volet physique de sa candidature doit être raffiné.
« Je m'en vais à Boston College, ce sera l'occasion de devenir plus mature, je n'ai que 18 ans. Je vais me développer au niveau universitaire et me préparer pour la LNH. Je veux devenir plus rapide. Si tu n'es pas assez en forme ou suffisamment rapide, la rondelle va rentrer à ce niveau », a reconnu Fowler qui doit retrancher quelques livres à sa charpente.
« Il n'y a aucun plan parfait, je pourrais avoir les deux meilleures années de ma carrière sans être prêt mentalement et physiquement. Tu ne veux pas être lancé dans la gueule du loup trop vite », a enchaîné le Floridien.
On présume aussi que les dirigeants du Canadien ont aimé l'assurance de Fowler.
« Je suis confiant, mais pas du tout arrogant. J'ai des atouts qui ont pu les intéresser. Je veux jouer pour le Canadien et soulever la coupe Stanley avec cette équipe », a prononcé celui qui ne sonne pas effrayé par le poste de cerbère à Montréal.
« En tant que compétiteur, je ne veux pas que ce soit facile. Je suis attiré par la grande scène et je perçois la pression comme un privilège », a mentionné le gardien.
À Boston College, il optera pour un choix conséquent avec les communications au lieu d'emprunter le long chemin du droit suivi par ses parents. Il ne cache pas non plus son intérêt pour la gestion sportive.
Son grand-père, qui a donné naissance à la branche québécoise de sa famille, est décédé il y a quelques mois. Sa grand-mère est toujours vivante, mais sa santé est vacillante. Cette sélection par le Canadien devrait donc lui réchauffer le cœur.