« Je ne suis pas stressé avec le futur », affirme Pierre-Luc Dubois
Quand il a reçu son invitation pour participer au Championnat mondial de hockey, Pierre-Luc Dubois n'a pas demandé un moment de réflexion avant de prendre sa décision. Le vol de treize heures pour relier Los Angeles à Prague n'était pas un obstacle pour lui. Le décalage horaire de neuf heures non plus.
Pourquoi hésiter quand aller le plus loin possible de la Californie après l'élimination des Kings se voulait peut-être la meilleure idée pour lui, après la saison très décevante qu'il venait de connaître ?
« C'est une des raisons pourquoi je voulais venir », avoue sans pudeur le gros attaquant québécois. « Je n'ai pas eu la saison que je voulais connaître à Los Angeles. De pouvoir venir ici, c'est une occasion de tourner la page sur ma saison, de jouer avec de bons joueurs, jouer de grosses minutes et de rebâtir ma confiance. Si j'avais déjà fini de jouer au hockey, il y aurait eu énormément de temps à écouler avant l'arrivée du prochain camp. »
Après deux excellentes saisons à Winnipeg à 23 et 24 ans, les attentes se voulaient grandes lorsqu'il est arrivé à Los Angeles, l'été dernier. Sans parler de fiasco, disons qu'il n'a pas répondu à l'appel avec seulement seize buts et quarante points. Et ces statistiques le font d'autant plus mal paraître qu'il venait tout juste de signer un lucratif pacte de huit ans pour 68 M$. .
« Je ne cherche pas à blâmer personne », admet Dubois. « Quand tu te fais échanger, ça peut aller d'un bord ou de l'autre. Tu peux continuer ce que tu faisais avec ton ancienne équipe ou tu te retrouves avec un rôle complètement différent. J'ai eu de la misère à m'adapter à ça. C'est à moi de grandir et d'apprendre de ça. Mais je ne suis pas stressé, après ma première saison à Winnipeg, je suis certain que les partisans n'étaient pas heureux et je n'étais pas content non plus. Je ne suis pas stressé pour le futur, je n'ai pas changé le joueur que je suis, continue le troisième choix de l'encan de 2016. Je suis confiant en moi-même et je sais que je peux faire mieux que ça. »
La médaille d'or dans sa mire
Dubois est un habitué de ces rendez-vous printaniers puisqu'il s'agit déjà d'une quatrième présence pour lui au Championnat du monde. Arrivé à la dernière minute, tout comme son compagnon de trio John Tavares, l'attaquant des Kings a la chance de jouer un rôle important au sein de l'équipe nationale. Après trois parties, il a marqué deux fois et il obtenu autant de mentions d'aide. Il a d'ailleurs toujours trouvé le moyen de bien se débrouiller dans le cadre de cette compétition, comme en témoignent ses 31 points en trente matchs au Championnat du monde.
« Ça permet de finir la saison sur une bonne note. Car veux, veux pas, si t'es ici, c'est que tu n'as pas gagné. Avoir l'occasion de venir ici, ça te permet de découvrir de nouveaux entraîneurs, jouer avec de nouveaux coéquipiers, ça permet d'apprendre de nouvelle chose, explique celui qui avait été élu sur l'équipe d'étoiles du tournoi en 2022. »
Mais Dubois attend encore de monter sur la plus haute marche du podium. « Je me souviens de mon premier championnat du monde, j'avais dix-neuf ans et Ryan O'Reilly m'avait dit, « Tu viens jusqu'à tant que tu gagnes la médaille d'or. » Je n'ai pas encore gagné, j'ai perdu deux fois en finale. »
Cette année sera peut-être enfin la bonne. Mais Dubois et ses coéquipiers devront se montrer nettement plus convaincants que ce l'on a vu lors des trois premiers matchs du tournoi à la ronde face à la Grande-Bretagne, au Danemark et à l'Autriche.