Nathan Gaucher sur la pression montréalaise : « Je sauterais là-dedans les yeux fermés »
MONTRÉAL – Nathan Gaucher est entré dans le Belvédère du Centre des sciences de Montréal accompagné de son père Yannick et de sa belle-mère mercredi avant-midi. Son entourage sera beaucoup plus imposant lorsqu'il prendra place dans les gradins du Centre Bell jeudi soir.
Le natif de Richelieu sur la Rive-Sud de Montréal s'attend à être entouré d'une soixantaine de personnes pendant la première ronde du repêchage de la Ligue nationale.
« Beaucoup de famille élargie, beaucoup d'amis... tout le monde veut venir, s'exclamait le joueur de centre des Remparts de Québec. C'est à trente minutes de la maison, c'est vraiment pas très loin. C'est pour ça que c'est le fun! »
La grande question est de savoir pendant combien de temps tout ce beau monde devra patienter avant de se lever en chœur et se mettre en rang pour faire l'accolade au grand rouquin. Gaucher, un polyvalent joueur de centre qui appartient aux Remparts de Québec, est considéré comme le plus bel espoir québécois cette année. Ses paumes devraient devenir moites et son cœur battre un peu plus fort vers le 20e rang. C'est dans le dernier tiers de la première ronde que la plupart des observateurs le voient être appelés sur l'estrades par ses futurs patrons.
« Il y a plein d'équipes qui sont à ma disposition, qui m'aiment. Il y a plein d'affaires qui peuvent arriver. C'est difficile parce que tu ne peux pas te faire d'attentes. Si tu t'en fais, ça n'arrivera probablement pas. Il y a 32 équipes et tout peut arriver, alors on va faire avec ça et quand je vais entendre mon nom, je vais être super content. »
Il n'est pas impossible que l'équipe de son enfance soit celle qui soulagera son trac. Le Canadien possède un deuxième droit de parole de première ronde, le 26e choix au total. On suspecte aussi son directeur général, Kent Hughes, de vouloir utiliser ses nombreux choix en banque pour améliorer son rang de sélection.
L'idée de devenir le premier Québécois repêché en première ronde par le Tricolore depuis Louis Leblanc en 2009 n'effraie pas Gaucher.
« Oui, ça m'intrigue. Ils sont bien placés avec le 26e choix, on ne se le cachera pas. [...] Il y a beaucoup de commentaires sur le fait qu'il y a beaucoup de pression, que ça peut être difficile, mais je pense que je gère bien cette pression-là. Je sauterais là-dedans les yeux fermés. Je joue au hockey dans le fond. J'aime ça jouer au hockey et je ne veux pas me mettre plus de pression par rapport à ça. »
Rattraper le temps perdu
Parce que les Remparts étaient encore engagés dans les séries éliminatoires de la LHJMQ à ce moment, Gaucher avait dû refuser l'invitation qui lui avait été envoyée de participer à la semaine d'évaluation des meilleurs espoirs tenue à Buffalo au début du mois de juin.
Le conflit d'horaire l'a non seulement empêché de se prêter aux tests physiques – « ça aurait pu être bénéfique pour moi », regrette-t-il – mais aussi de commencer à rencontrer les dirigeants d'équipes qui profitent généralement de l'occasion pour faire plus amples connaissance avec leurs jeunes cibles.
Gaucher a dû rattraper le temps perdu dans les semaines suivantes en alignant les rencontres virtuelles. Il en a eu beaucoup : une trentaine, selon son estimation, ce qui veut dire qu'il a parlé à pratiquement toutes les formations du circuit Bettman.
Certaines d'entre elles ont demandé à le revoir en personne cette semaine. Son passage à l'hôtel officiel du repêchage, où l'événement médiatique auquel il avait été convié mercredi, lui font réaliser que ça s'en vient pour vrai.
« C'est la première ou la deuxième fois que je vois des gars comme ça, réagit-il pendant que Juraj Slafkovsky répond aux questions des journalistes juste à côté. Des gars qui vont sortir premier deuxième, troisième. Je suis allé à l'hôtel hier, tu vois des polos avec le logo des équipes un peu partout, c'est super le fun. C'est demain, déjà. On va essayer de se reposer ce soir! »
Le retour de Roy
Tout ça est enivrant, mais le colosse de 6 pieds 3 pouces avoue qu'il a hâte de changer de sujet.
« C'est une année le fun, tu rencontres beaucoup de monde, tu t'améliores en entrevue. Mais oui j'ai hâte que ça soit derrière moi et de pouvoir me concentrer à gagner la coupe avec les Remparts. Ce sont des moments auxquels j'ai eu hâte, mais j'ai hâte que ça soit derrière moi. »
Gaucher se réjouit du retour de Patrick Roy derrière le banc de son équipe junior. Après avoir évoqué la possibilité de quitter son poste à la fin de la saison, l'entraîneur de 56 ans a confirmé cette semaine qu'il souhaitait poursuivre l'aventure. Les Remparts seront de nouveau l'une des équipes favorites pour remporter la Coupe du Président en 2023.
« On dirait que je ne doutais pas qu'il allait revenir, dit Gaucher. C'est un passionné du hockey, il va finir sa saison avec nous autres. On veut aller loin et je suis très content de son retour. »
« Il a beaucoup d'expérience, il a tout le temps des histoires qui te donnent la chair de poule, des histoires de séries qu'il raconte dans le vestiaire. C'est un passionné, c'est extrêmement le fun d'apprendre d'un coach comme ça. C'est motivant. »