Passer au contenu principal

RÉSULTATS

Jets : du bal en blanc à la grande noirceur

Publié
Mise à jour

WINNIPEG – Fidèles à leurs habitudes, les partisans des Jets ont pris d'assaut le centre-ville de Winnipeg et le Canada Life Centre drapés de blanc en début de soirée mardi.

Ce grand bal en blanc visant à motiver leurs favoris et les aider à éviter l'élimination a toutefois fondu au noir quelques heures plus tard alors que les Jets ont encaissé un quatrième revers de suite aux mains de l'Avalanche du Colorado qui les a éliminés en cinq petites parties.

Une élimination qui plonge les Jets et leurs partisans dans la grande noirceur.

« C'est désolant! », a lancé Josh Morrissey en guise de premier commentaire après le revers de 6-3 que lui et ses coéquipiers venaient d'encaisser.

Pilier de la brigade défensive, Morrissey s'est ensuite offert un long moment de réflexion avant de poursuivre.

« Cette élimination est vraiment difficile à encaisser. Elle me fait mal. J'espère qu'elle fait tout aussi mal à l'ensemble de mes coéquipiers afin que cette élimination nous serve de leçon. Qu'elle nous incitera à travailler plus fort au cours de l'été et à travailler plus fort l'an prochain afin de nous permettre de connaître du succès en séries. On vient de jouer notre meilleur match de la série, mais on n'a rien de positif à en tirer. »

Vrai que les Jets ont disputé leur meilleur match de la série. Un match qu'ils ont amorcé en force s'offrant même le premier but de la rencontre.

Seul ennui : le meilleur hockey des Jets n'était pas suffisant pour rivaliser avec le meilleur hockey de l'Avalanche. Vraiment pas!

Dominés dans tous les aspects du jeu, les Jets ont été incapables de composer avec les assauts répétés de l'Avalanche. Cette équipe si étanche défensivement en saison régulière – meilleure défensive de la LNH sur un pied d'égalité avec les Panthers avec une moyenne de 2,41 buts accordés par match – les Jets en ont accordé 28 en cinq parties éliminatoires, dont quatre marqués dans des filets déserts, ce qui donne une moyenne de 5,60 par partie.

Hellebuyck passe à l'histoire

Connor Hellebuyck, qui remportera sans l'ombre d'un doute le trophée Vézina, a vu sa moyenne de buts alloués par match passer de 2,39 qu'elle était en saison régulière à 5,23 en cinq matchs de séries.

Selon le site spécialisé OptaSTATS, Hellebuyck est le premier gardien de l'histoire de la LNH dont la moyenne de buts alloués par partie a plus que doublé une fois en série.

Le gardien a refusé de répondre aux questions de journalistes après la partie.

Cela dit, imputer tout le blâme de cette autre élimination expéditive des Jets en séries aux seules « performances » de Connor Hellebuyck serait injuste. Car s'il est vrai que l'un des meilleurs gardiens de la LNH n'a pas été en mesure de multiplier les arrêts importants dont son équipe avait grand besoin, il est tout aussi vrai que ses coéquipiers lui ont grandement compliqué le travail en étant incapables de contenir les assauts ennemis.

Les exemples se sont multipliés au fil des cinq parties. Mais le cinquième but de l'Avalanche, mardi soir, un but qui donnait les devants 5-3 au Colorado et qui minait grandement les chances de remontées des Jets, Nathan MacKinnon a complètement mystifié Nino Niederreiter avec sa vitesse pour orchestrer une poussée à deux contre un au terme de laquelle Mikko Rantanen a marqué son deuxième du match, son deuxième des séries.

« La vitesse et l'intensité déployées par l'Avalanche ont grimpé en flèche une fois en séries. Ce n'était pas le même club que nous avons croisé en saison régulière et que nous avions battu 7-0 lors du dernier affrontement », a d'ailleurs commenté l'entraîneur-chef Rick Bowness après la quatrième défaite de son équipe.

« Quand tu n'as pas besoin de plonger une partie de ton corps dans la glace pour composer avec la douleur associée aux coups encaissés dans le cadre d'un match de séries, c'est que tu n'as pas travaillé assez fort », que Bowness a ajouté.

Bowness : retour, retraite, congédiement?

Parlant de l'entraîneur-chef des Jets, sera-t-il de retour l'an prochain?

La question mérite d'être posée. Après deux éliminations rapides de son équipe en première ronde des séries, il pourrait être poussé vers la sortie. Surtout que la prochaine année de son contrat, une troisième d'un contrat de trois ans, est à la discrétion de ses patrons.

Âgé de 71 ans, après une saison difficile au cours de laquelle il a dû s'absenter en raison d'un accident vasculaire cérébrale dont son épouse a été victime et aussi d'un ennui de santé personnel – pierres aux reins – Bowness pourrait aussi décider de prendre sa retraite.

D'autant qu'il est l'entraîneur comptant le plus de matchs derrière le banc d'une équipe de la LNH si l'on tient compte de ses années de service à titre d'entraîneur-chef et aussi d'entraîneur adjoint.

« On vient de se faire sortir des séries éliminatoires. Ces questions seront abordées en temps en lieu », a-t-il simplement répliqué.

Cela dit, Rick Bowness, bien qu'amèrement déçu par l'élimination de son club, encaisse le revers bien mieux que l'an dernier alors que son équipe s'est fait balayer du revers de la main par les Golden Knights de Las Vegas en première ronde.

« Les résultats sont les mêmes, mais il y a un monde de différence entre nos performances. L'an dernier, on ne s'est pas présenté. Cette année, on s'est battu. On vient de disputer le meilleur match de notre série contre l'Avalanche. Le meilleur des deux dernières séries en fait. Je trouve juste dommage que nous ayons été incapables d'obtenir ce genre de performance plus tôt. Mais quand tu regardes ce que nous avons accompli au cours de l'année, cette équipe a fait de grands pas en avant. Il y a encore place à amélioration. C'est clair. Mais nous avons grandi cette année. Les gars sont déçus. Et c'est loin d'être une mauvaise chose qu'ils le soient et qu'ils soient blessés par l'issue de la série. Ça les aidera à comprendre à quel point il faut être prêt à passer à un autre niveau pour gagner en séries. Nos adversaires viennent de nous le démontrer », a conclu Bowness.

Envoyé dans la mêlée pour la première fois de sa carrière en séries éliminatoires, Cole Perfetti a disputé un bon match.

Nerveux lors de ses premières présences, le choix de première ronde (10e sélection) des Jets en 2020, Perfetti a ensuite connu de bonnes séquences au sein des différents trios où il s'est retrouvé.

Cette première expérience l'aidera sans doute à prendre plus de place encore la saison prochaine avec les Jets.

Si l'avenir est prometteur pour Perfetti à Winnipeg, il le semble beaucoup moins pour Tyler Toffoli et Sean Monahan. Tous deux acquis avant la date limite des transactions, Toffoli et Monahan seront joueurs autonomes le premier juillet prochain.

Bien qu'il ait marqué dans une cause perdante mardi, Toffoli est loin d'avoir rempli les attentes en séries. Il a d'ailleurs effectué des présences au sein du quatrième trio. Quant à Monahan, il a rendu de bons services en saison régulière, mais ses performances ont également plongé une fois les séries amorcées.

Les nombreuses questions soulevées par cette autre contre-performance des Jets une fois les séries venues obtiendront des réponses au fil des prochaines semaines.

Mais il est difficile de croire que le statu quo prévaudra.