Joueurs autonomes : 8 équipes à surveiller dans l'Ouest
Après que l'Avalanche du Colorado eut mis fin à une disette de 21 ans en soulevant la Coupe Stanley le 26 juin dernier, l'attention s'est tournée vers l'entre-saison des équipes de la LNH, à commencer par la séance au repêchage tenue à Montréal jeudi et vendredi derniers. Sans trop tarder, on se tourne désormais vers l'ouverture du marché de l'autonomie, prévue pour ce mercredi.
Tandis que Joe Sakic reçoit des félicitations bien méritées pour l'ensemble du boulot accompli depuis la désastreuse saison 2016-2017 de son club, par la force des choses, ses homologues gardent une impression de travail inachevé ces jours-ci.
Pour certains, l'heure est venue de déterminer les mouvements de personnel susceptibles d'offrir à leur équipe la meilleure chance de se rapprocher des grands honneurs en 2022-2023. Pour d'autres, qui souhaitent rebâtir à un rythme plus lent, la prudence sera le mot d'ordre. Il y en a même pour qui la « démolition » est de mise ces jours-ci; pensons aux Blackhawks de Chicago!
À voir les succès connus par l'Avalanche et le Lightning de Tampa Bay par le biais de bonnes transactions plutôt que l'autonomie, même les prétendants au titre pourraient se tenir plus discrets qu'à l'accoutumée. Après tout, les équipes de la LNH ont souvent montré une tendance à copier le modèle des plus récents récipiendaires de la coupe. Emboîterons-ils le pas à nouveau?
En attendant qu'on obtienne la réponse à cette question, le RDS.ca dresse aujourd'hui le portrait de quelques formations de l'association Ouest qu'il faudra avoir à l'œil au cours des prochains jours.
Espace vis-à-vis le plafond salarial : autour de 27 millions $
Autant on ne les aurait pas imaginer s'établir comme une puissance redoutable en septembre dernier, les Flames ont entamé les séries avec l'étiquette bien définie de deuxième équipe favorite dans l'Ouest, derrière le Colorado. Ils ont plutôt vu leur année se terminer sur une note très amère, le 27 mai mai, lorsqu'ils ont échappé en cinq matchs la bataille de l'Alberta face aux Oilers d'Edmonton, en 2e ronde éliminatoire. Précédemment, la troupe de Darryl Sutter avait eu toutes les misères du monde à venir à bout des Stars de Dallas dans une confrontation de sept matchs à saveur défensive. Bref, un parcours éliminatoire peu inspirant qui laisse planer énormément de doutes.
La clé de l'entre-saison à Calgary réside quasi exclusivement en Johnny Gaudreau puisque l'ailier vedette de 28 ans – il en aura 29 au début de la prochaine campagne – est admissible à l'autonomie complète, quelques mois seulement après qu'il ait récolté 115 points en 82 parties, un sommet en carrière par une marge de 16 points. Bien entendu, Brad Treliving est prêt à remuer ciel et terre pour que le dynamique no 13 renonce à son droit de tendre l'oreille vers les autres propositions (et elles seraient nombreuses) qu'on pourrait lui soumettre.
Les Flames doivent également établir un plan quant aux négociations contractuelles de Matthew Tkachuk, Andrew Mangiapane et Oliver Kylington, tous les trois joueurs autonomes avec compensation ayant le droit à l'arbitrage salarial. Auteur d'une production de 42 buts, la prochaine entente de Tkachuk sera assurément très lucrative. Mangapiane s'est lui aussi magasiné une augmentation salariale substantielle après avoir enfilé 35 buts.
À l'attaque, Calle Jarnkrok, Ryan Carpenter, Brett Ritchie et Trevor Lewis ont tous vu leur contrat venir à échéance, tandis qu'à la ligne bleue, Nikita Zadorov, Erik Gudbranson et Michael Stone auront le même statut. Au total, seuls 12 joueurs ont une entente valide pour la saison 2022-2023.
Sutter et son club ont été pris à contre-pied par les deux plus grandes vedettes offensives de la ligue, mais les Flames ont fait la preuve qu'ils ont les munitions pour accomplir de grandes choses. Tout cela demeure toutefois conditionnel à ce que « Johnny Hockey » choisisse de poursuivre l'association avec les Flames, l'équipe qui l'avait sélectionné en quatrième ronde du repêchage de 2011.
Espace vis-à-vis le plafond salarial : autour de 15 millions $
Les Panthers de la Floride ont eu beau coiffer l'Avalanche par trois points dans la course au Trophée des présidents, avec le recul, seulement l'une de ces deux superpuissances était réellement équipée pour veiller tard en éliminatoires, et plusieurs observateurs ayant favori la Floride pour triompher l'ont appris à leurs dépens.
Ultimement, la formation de Jared Bednar n'était pas seulement transportée par le brio de ses joueurs étoiles Nathan MacKinnon et Cale Makar. Elle était également bourrée de talent à toutes les positions, en plus d'être bien équilibrée, de sorte qu'elle n'allait pas trébucher une quatrième fois de suite dès la demi-finale d'association.
Après l'euphorie de la victoire, Sakic (et Chris MacFarland, puisque ce dernier est maintenant le DG, tandis que son prédécesseur est désormais président des opérations hockey) se sont retrouvés avec quelques dossiers délicats à négocier. L'un de ceux-ci a connu une fin heureuse lundi soir, à moins de 48 heures du coup d'envoi du marché, lorsque Valeri Nichushkin a apposé sa signature au bas d'une entente de huit ans lui rapportant la somme totale de 49 M$, soit 6,125 M$ annuellement. C'était le prix à payer pour un ailier aussi fougueux ayant finalement trouvé la touche de finesse qu'il démontrait en début de carrière.
Nichushkin a démontré qu'il pouvait bâtir sur sa belle deuxième moitié de saison 2020-2021, affichant le genre de contribution offensive qu'on le croyait capable d'amener lorsque Dallas l'a sélectionné au 10e rang au total, en 2013. Match après match dans les quatre séries qu'a disputées son club, l'ailier russe a été une bougie d'allumage pour l'Avalanche.
L'attention de Sakic et MacFarland se tourne désormais vers le centre Nazem Kadri, qui s'est transformé en super-vedette de la LNH, à sa troisième saison dans le maillot de l'Avalanche. Auteur d'une production de 87 points en 71 matchs - bien en voie d'atteindre le plateau des 100 points s'il n'avait pas raté onze rencontres - l'Ontarien de 31 ans sera assurément en demande, faisant gonfler son prochain salaire bien au-delà des 4,5 M$ qu'il empochait cette année, et c'est ce qui complique davantage la tâche des champions.
Dans un monde idéal, le DG de l'Avalanche parviendrait à préserver les services de ces deux éléments-clés de la conquête de la coupe. Il sait toutefois pertinemment qu'avec la nécessité de prolonger le contrat de MacKinnon avant le début de la saison 2023-2024, chaque décision doit être calculée rationnellement et avec une précision chirurgicale.
Outre Kadri, trois autres joueurs réguliers de l'Avalanche dans le dernier droit seront admissibles à négocier avec les autres clubs dès mercredi, soit les aliers Andre Burakovsky et Nico Sturm, ainsi que le défenseur Josh Manson, tandis qu'Artturi Lehkonen aura le statut de joueur autonome avec restriction. Là également, Sakic devra déterminer si un ou plusieurs membres de ce petit groupe sont remplaçables à prix modique, car il est à peu près certain que Burakovsky et Manson susciteront l'intérêt de plusieurs équipes rivales. De son côté, le Québécois Nicolas Aubé-Kubel a appris qu'une fois terminée l'euphorie d'un championnat, il devra se trouver une nouvelle destination, l'Avalanche ayant décidé de ne pas lui présenter une offre qualificative.
Darcy Kuemper aura livré la marchandise durant sa seule saison avec l'Avalanche, et bien que le vétéran portier aurait aimé prolonger l'association, ses demandes salariales n'allaient pas pouvoir s'aligner avec les moyens financiers des champions, qui ont plutôt cédé des choix au repêchage pour mettre la main sur Alexandar Georgiev des Rangers de New York, avant de lui offrir 3,4 M$ annuellement pour trois saisons. À moins d'un revirement de situation inattendu, c'est à un duo formé de Georgiev et Pavel Francouz que se fiera Jared Bednar à compter d'octobre prochain.
Pour sa part, Kuemper venait de compléter un contrat de deux ans d'une valeur de 9 M$ signé avec les Coyotes de l'Arizona en 2019. Assurément, il recevra une jolie somme de la part d'un club à la recherche d'aide entre les poteaux.
Espace vis-à-vis le plafond salarial : autour de 18,5 millions $
Tout au long de la saison, les Stars ont été placés dans une position plutôt inconfortable, flirtant avec une exclusion des séries tout en ayant un effectif résolument bâti pour obtenir du succès immédiatement.
Il est particulièrement périlleux d'être une équipe aussi peu portée sur l'offensive que l'est Dallas dans un circuit où la moyenne de buts par rencontre a été la plus haute observée durant les 26 dernières années. Et pourtant, la recette des Stars a presque fonctionné en 1re ronde, face à une attaque des Flames qu'on croyait pourtant irrésistible. Est-ce que cela veut dire pour dire que cette stratégie doit à tout prix être conservée? Probablement pas, d'autant plus que Rick Bowness ne sera plus l'homme de la situation.
Au-delà du brio de la combinaison explosive formée de Roope Hintz, Jason Robertson et Joe Pavelski, les autres attaquants des Stars ne généraient pratiquement rien, que ce soit à forces égales ou en avantage numérique.
Si ce n'était pas le « Big Three » des Stars qui s'illustrait, il fallait s'en remettre à Miro Heiskanen ou John Klingberg à la ligne bleue pour générer des occasions de marquer. Et d'ailleurs, puisqu'il est question de Klingberg, mentionnons que tout pointe vers son départ du Texas après huit campagnes. Le directeur général Jim Nill a fait le choix délicat de ne pas l'échanger avant la dernière date limite. Maintenant, il doit se résigner à trouver une autre option susceptible d'aider son club en relance et à la pointe de l'avantage numérique. Cette option porterait-elle le nom de Jeff Petry?
Nill aura le mandat crucial d'assurer la présence de Robertson à long terme, lui qui est joueur autonome avec compensation. Après une saison de 79 points en 74 matchs, l'ailier gauche de 22 ans a cimenté sa place de jeune vedette de la LNH. Le propriétaire Tom Gaglardi doit se montrer disposé à sortir le chéquier!
Il sera intéressant de voir le genre de contrat que l'état-major souhaitera offrir à son jeune gardien Jake Oettinger, qui avait déjà été solide en calendrier régulier avant d'être une véritable sensation dans l'affrontement de sept matchs face aux Flames. L'idée n'est pas de savoir s'il sera le partant des Stars en 2022-2023, mais plutôt qui sera son adjoint, compte tenu que l'entente de Braden Holtby vient à échéance.
Le scénario est farfelu, mais une équipe se risquerait-elle à soumettre une offre hostile à Oettinger, qui est joueur autonome avec compensation? Au nombre de clubs de la LNH dont le souhait commun est de solidifier la position de gardien, on ne peut écarter complètement l'idée. D'ailleurs, Pierre LeBrun mentionnait le 6 juillet que cette idée a germé dans l'esprit de quelques homologues de Jim Nill. Passeront-ils à l'action cependant?
Mais avant toute chose, Dallas voudra sûrement entamer l'entre-saison en ayant présenté son nouveau personnel d'instructeurs, sachant que Bowness et tous ses adjoints n'y sont plus. Car bien entendu, il est beaucoup plus facile de vendre l'idée de venir jouer avec les Stars à de potentiels ajouts en sachant d'avance qui pilotera tout ce beau monde.
Espace vis-à-vis le plafond salarial : autour de 7 millions $
Tout semblait possible dans le royaume des Oilers lorsqu'ils ont remporté quatre matchs d'affilée pour se débarrasser des Flames en cinq rencontres, en 2e ronde. Mais c'est avec un Leon Draisaitl passablement amoché qu'ils ont ensuite été confrontés à la meilleure formation de l'Ouest. Soudainement, avec un rouage aussi important de l'effectif diminué par les blessures un Mike Smith plus fragile que jamais, on ne donnait plus cher de la peau des Albertains.
Les partisans des Oilers ont eu beau vivre quelques émotions fortes ce printemps, le fait n'en demeure pas moins que Connor McDavid a complété une septième saison dans la LNH sans avoir goûté à une finale de la Coupe Stanley.
Chose certaine, Ken Holland n'a pas su assembler l'effectif qui permettra au no 97 de ramener une première bannière depuis 1990. Mais il peut se targuer d'avoir trouvé la stabilité désirée derrière le banc, alors que Jay Woodcroft a suffisamment impressionné pour qu'on lui consente un contrat à long terme.
Les jours de l'ailier droit Jesse Puljujarvi à Edmonton semblent être comptés, selon ce qu'on déduit des plus récentes informations circulant à travers la LNH. Après une début de campagne 2021-2022 satisfaisant à sa 2e année depuis son retour dans le giron de l'équipe, le Finlandais a battu de l'aile dans le dernier droit, puis s'est fait très discret durant le parcours éliminatoire des Oilers jusqu'en finale d'association. L'athlète âgé de 24 ans souhaiterait revenir à Edmonton à condition qu'on l'utilise dans un rôle au sein du top-6, mais l'organisation semble avoir déterminé qu'elle lui préfère Kailer Yamamoto pour une place sur l'un des deux trios à vocation offensive. Selon ce qu'on entend, Holland viserait à obtenir de l'aide immédiate pour les services de Puljuarvi, et non un espoir ou un choix au repêchage.
Quant aux joueurs, 11 d'entre eux se retrouvent sans contrat, dont le plus intrigant est l'ailier Evander Kane, qui s'est amené en janvier, non sans soulever un tollé en raison de la réputation peu envieuse qu'il traîne. Sur le plan strictement sportif, Kane a clairement été à la hauteur, comme en font foi ses 39 points en 43 matchs de saison régulière, et ses 13 buts en 15 rencontres éliminatoires. C'est l'évidence même : il existe une chimie entre McDavid et lui. Mais Holland souhaite-il lui verser un salaire beaucoup plus généreux et pour plusieurs saisons? C'est un tout autre genre d'engagement que celui d'offrir une chance à Kane de se prouver à rabais.
Les autres potentiels joueurs autonomes sans compensation sont les défenseurs Brett Kulak et Kris Russell, tandis que Mikko Koskinen n'a pas mis de temps à parapher une entente sur le continent européen, à Lugano en Ligue suisse.
Et qu'en est-il justement de l'éternelle question des gardiens à Edmonton? Koskinen n'y est plus, et Smith a décidé de ne pas revenir, lui qui a célébré son 40e anniversaire il y a quelques mois. Les sommes débloquées par les départs de Duncan Keith (ce dernier vers la retraite après 17 saisons dans la LNH) et de Smith donnent une perspective différente au type de magasinage que peuvent se permettre les Oilers. Ça doit nécessairement débuter avec un gardien no 1, après la valse qui s'est entamée au repêchage, et menant à de nouvelles adresses pour Ville Husso, Vitek Vanecek, ainsi qu'au retour de Marc-André Fleury au Minnesota.
Holland risque de discuter à répétition avec les agents de Jack Campbell et Darcy Kuemper au cours des prochaines heures. Et s'il doit se rabattre sur le marché des échanges, on raconte que les candidats les plus plausibles seraient Jake Allen, du Canadien, et Cam Talbot, un ancien des Oilers qui s'est ouvertement dit mécontent de la décision de son DG de ramener Fleury dans le giron de l'équipe à ses dépens. Il n'a pas encore fait ses preuves en Amérique du Nord, mais rajoutons à cela le nom d'Ilya Samsonov, que les Capitals de Washington ont snobé lundi, à l'heure limite pour déposer une offre qualificative.
Espace vis-à-vis le plafond salarial : autour de 6,5 millions $
L'une des déceptions les plus notables du calendrier d'après-saison, le Wild continue d'avoir tout le mal du monde à gagner des matchs éliminatoires. Résultat : l'équipe n'a aucune victoire en 2e ronde à sa fiche depuis la saison 2013-2014, et ce en dépit du fait qu'elle a été exclue une seule fois des séries durant cette longue séquence d'insuccès.
Bill Guerin a fait le choix de libérer son club de deux boulets financiers l'an dernier lorsqu'il a racheté ce qu'il restait aux ententes de Ryan Suter et Zach Parise. En 2022-2023, c'est pas moins de 15 % de la valeur totale de la masse salariale du Wild qui sera accaparée par ces deux joueurs évoluant désormais sous de nouveaux cieux. Compte tenu de la marge de manœuvre réduite, Guerin n'aura guère d'autre choix que de se garder une gêne quant à de potentiels ajouts.
Le DG du Minnesota ne s'en était pas caché le mois dernier : la négociation à venir avec l'excellent Kevin Fiala risquait de lui causer des maux de tête. Il n'avait pas l'intention de se lancer dans une négociation avec l'agent du prolifique marqueur. D'ailleurs, lors du bilan d'équipe, ses salutations aux membres de médias avaient un arrière-goût d'adieux. Ce n'est donc guère surprenant d'avoir vu le Wild envoyer Fiala aux Kings de Los Angeles en retour d'un choix de 1re ronde et de l'espoir défenseur Brock Faber, le 29 juin. Admissible à l'arbitrage salarial, l'ailier suisse a plutôt accepté une offre des Kings lui rapportant près de 7,9 M$ US par saison, le tout pour une durée de sept ans.
L'échange de Fiala est non seulement attribuable à des impératifs financiers du Wild, mais celui-ci traduit également une volonté de l'état-major d'accroître le rôle offensif occupé par Matthew Boldy, qui a offert un excellent rendement dès son rappel de la LAH, en janvier dernier. Et c'est sans compter que le 9e choix au total du repêchage de 2020, Marco Rossi, devrait en principe lui aussi faire partie de l'effectif du Wild au début de la prochaine saison. Compte tenu de ses talents de fabricant de jeux, Rossi pourrait aisément occuper une place au sein du top-6 en octobre prochain.
Finalement, le plan annoncé par Guerin relativement à la position de gardien a été celui qu'il a exécuté au cours des derniers jours. Il n'avait pas caché son jeu lors de sa disponibilité de fin d'année : il a adoré le tandem que formaient Marc-André Fleury et Cam Talbot, et souhaitait persuader le vétéran portier québécois de revenir. C'est ce qu'il a réussi à accomplir le 7 juillet, dans le cadre d'une entente de deux ans. L'envers de la médaille est que Talbot n'est visiblement pas heureux de la situation. Il faut dire qu'en 2021-2022, Talbot offrait des prestations inconstantes jusqu'à ce que Fleury s'amène et que se crée quasi immédiatement une saine rivalité soutirant le meilleur de ce que chacun avait à offrir. Cette fois, semble-til que l'Ontarien de 35 ans aurait préféré avoir le filet à lui seul. Il reste à voir si cette situation mènera à une demande d'échange formelle.
Espace vis-à-vis le plafond salarial : autour de 18 millions $
Aussi inspirants aient pu être Roman Josi, Filip Forsberg et Matt Duchene en saison régulière, du moment où Juuse Saros a subi une blessure sérieuse lors du 80e match du calendrier des Preds, peu après qu'ils aient sécurisé leur place en éliminatoires, c'en était fait de leurs espoirs déjà minces de livrer une bataille honnête en 1re ronde. Celui que les partisans surnomment « Juice » aurait pu mettre une touche de piquant en volant une rencontre ou deux à lui seul, mais avec un duo formé de Connor Ingram et David Rittich, soyons réalistes : c'était voué à un retentissant échec.
David Poile s'est entêté à conserver Forsberg dans sa formation pour que sa formation dispute le nombre minimal de quatre parties en séries. Sauf que contrairement au dénouement qu'avait connu le dossier Ryan Suter l y a une dizaine d'années avec Ryan Suter, le risque qu'a pris Poile de perdre un joueur de premier plan dans une enchère sur le marché de l'autonomie, plutôt que d'avoir monnayé (à très haut prix) son départ à la date limite des échanges n'est pas revenu le hanter.
Si Poile peut faire basculer le vent de côté et ramener son marqueur de 42 buts, les Preds auront un noyau assez compétitif pour aspirer aux séries pendant encore quelques années, surtout si Tanner Jeannot, Yakov Trenin, Philip Tomasino et Alexandre Carrier, pour ne nommer que ceux-là, continuent la belle progression affichée en 2021-2022. Poile dispose de l'espace requis pour surpayer afin d'assurer que Forsberg choisisse préfère le confort de la maison à un déménagement. Mais est-ce que ce sont d'autres raisons que l'argent qui poussent ce dernier à hésiter? Bref, si le no 9 n'est plus de l'effectif à Nashville une fois passée la journée du 13 juillet, le scénario deviendra bien plus glauque.
Un premier ajout de marque a été effectué à la ligne bleue, alors que Poile a transigé pour les services du vétéran Ryan McDonagh, qui à 33 ans possède quelques autres bonnes saisons à offrir. Menotté financièrement, le Lightning de Tampa Bay s'est résigné à échanger un important pilier de ses conquêtes de la Coupe Stanley de 2020 et 2021. À Nashville, McDonagh vient former un « Big Three » digne de ce nom avec l'ancien gagnant du trophée Norris Roman Josi et Mattias Ekholm.
Espace vis-à-vis le plafond salarial : autour de 9 millions $
Avec le recul, on peut pratiquement affirmer que les Blues ont offert à l'Avalanche l'opposition la plus féroce qu'elle ait reçue en route vers sa conquête de l'Ouest, et éventuellement celle de la grande finale. Il y a de multiples raisons de s'enthousiasmer à St. Louis, surtout avec l'important pas vers l'avant qu'ont fait Jordan Kyrou et Robert Thomas en 2022-2023. Leur élcosion a permis aux Blues de miser sur trois trios capables de générer des buts avec régularité.
L'émergence de ces deux jeunes attaquants et le brio de Pavel Buchnevich permettraient au DG Doug Armstrong de respirer un peu mieux si Vladimir Tarasenko devait réitérer sa requête d'être échangé durant l'entre-saison. Le prolifique ailier russe a retrouvé l'excellente production à laquelle il avait habitué les partisans des Blues durant une décennie, mais on ignore s'il est réellement heureux et si la situation qui l'agaçait à pareille date l'an dernier a été réglée.
Par ailleurs, qu'en sera-t-il de la situation de David Perron, qui est admissible à l'autonomie complète? Le Québécois fait preuve d'une belle longévité dans la LNH, lui qui continue de terroriser les gardiens adverses à 33 ans. Cadre-t-il encore dans les plans de l'équipe du Missouri, sachant qu'il est l'un de ses leaders les plus importants?
À la ligne bleue, l'ajout d'un défenseur pouvant œuvrer au sein du top-4 ne relèverait pas du luxe, quoi que Scott Perunovich pourrait voir son rôle augmenter à sa deuxième saison dans la LNH. Le vétéran Nick Leddy s'est avéré une belle option temporaire en joueur de location, tandis que Torey Krug et Perunovich étaient blessés, mais Armstrong vise-t-il vraiment de le ramener au sein de l'effectif?
Finalement, la situation entourant l'avenir du gardien Ville Husso s'est réglée en marge du repêchage, puisque ce dernier est admissible à l'autonomie complète, à 27 ans seulement.
Avant que Jordan Binnington ne s'impose comme l'homme de la situation en séries – de façon inattendue après une saison très ordinaire, il faut le souligner – c'est plutôt son coéquipier finlandais qui a gardé le fort devant la cage des Blues, au fil des 40 matchs auxquels il a pris part. Armstrong a décelé que Husso et son agent souhaitaient tester la valeur du marché, et c'est ainsi que les Blues n'ont pas trop insisté avant de le céder aux Wings.
En 2022-2023, Binnington redeviendra-t-il le partant des Blues à temps plein? C'est ce qui est attendu de lui, et pour l'instant, il est permis de croire que le plan de l'équipe est de faire de Charlie Lindgren son réserviste.
Espace vis-à-vis le plafond salarial : autour de 23 millions $
Difficile de passer sous silence le premier entre-saison de l'histoire du Kraken. Le club d'expansion n'a pas ressemblé un seul instant à l'édition inaugurale des Golden Knights de Vegas en 2017, et tout porte à croire que ce n'était pas l'objectif visé. Quelques vétérans souhaiteront mettre derrière eux une première année difficile à Seattle, dont Joonas Donskoi, Jaden Schwartz, sans oublier Philipp Grubauer, qui n'a pas été à la hauteur de ce qui était attendu de lui lorsqu'il a apposé sa signature au bas d'une entente de six saisons lui rapportant 5,9 M$ annuellement.
Qui épaulera Grubauer en début de saison prochaine? C'est l'une des interrogations auxquelles devra répondre Ron Francis, maintenant que l'on sait que Chris Driedger sera sur le carreau au moins jusqu'à Noël après s'être déchiré le ligament croisé antérieur du genou droit en représentant le Canada au Championnat mondial, ce printemps. La logique indique que ça deviendra le job de Joey Daccord, mais le DG du Kraken voudra peut-être que Grubauer soit épaulé par un gardien plus expérimenté, compte tenu de ses ennuis lors de la première année d'existence de l'équipe.
Ils ont été des joueurs sur le marché de l'autonomie à l'été 2021 (Grubauer, Schwartz et Adam Larsson), et le réflexe initial aurait été de croire que la stratégie des prochains jours sera plus empreinte de prudence. Pourtant, quelques sources ont mentionné à Pierre LeBrun que le Kraken pourrait être un acteur important à compter du 13 juillet. Dans un article écrit sur The Athletic, LeBrun mentionne même que Seattle sera à surveiller si Johnny Gaudreau devait lever le nez sur la plus récente offre des Flames. « Je ne serais pas surpris qu'ils tentent leur chance avec (Gaudreau) », a-t-il souligné.
Le repêchage 2023 promet d'offrir trois ou quatre joueurs ayant le potentiel de devenir de réels joueurs de concession. Connor Bedard ou Adam Fantilli dans la même banque d'espoirs que Matty Beniers et Shane Wright? Pourquoi pas! Mais chose certaine, il n'y a aucune raison pour Seattle de viser une progression rapide.