Joueurs autonomes : trois Québécois qui attirent les regards sur le marché
Bonne Saint-Jean Baptiste à tous!
En cette journée de Fête Nationale, je me penche sur trois des meilleurs Québécois qui seront disponibles sur le marché des joueurs autonomes.
Jonathan Marchessault
Parmi tous les joueurs disponibles sur le marché de l'autonomie cet été, personne n'a fait grimper sa valeur autant que Jonathan Marchessault au cours des deux dernières années. Il a joué un rôle crucial dans la conquête de la Coupe Stanley des Golden Knights en 2023. Ses 13 buts ont mené tous les joueurs lors du tournoi printanier et lui ont mérité le trophée Conn Smythe, remis au joueur le plus utile des séries. Marchessault a continué sur sa lancée cette saison avec 42 buts, 12 de plus que son ancien sommet en carrière.
Évidemment, s'attendre à ce qu'il soit soudainement un marqueur de 40 buts chaque saison alors qu'il progresse dans la trentaine serait plus optimiste que réaliste. Une régression est à prévoir, surtout s'il ne joue plus avec un centre du calibre de Jack Eichel, mais il n'y a aucun doute qu'il est encore un joueur de qualité qui peut contribuer au haut de l'alignement, surtout qu'il a déjà prouvé sa valeur avant l'arrivée d'Eichel à Vegas.
Graphique, Jonathan Marchessault
Marchessault ne devrait pas manquer d'option sur le marché. La vraie question est plutôt que recherche-t-il comme situation, lui qui aura 34 ans en décembre? Rejoindre une puissance pour tenter d'aller chercher une deuxième bague de championnat est toujours attrayant, mais ces formations sont souvent déjà serrées sous le plafond salarial, ce qui pourrait limiter son salaire annuel moyen.
S'il cherche à maximiser la valeur de son contrat, il pourrait s'inspirer d'Alex Killorn. Killorn venait lui aussi de connaître la meilleure saison de sa carrière avec le Lightning à 34 ans avant de s'entendre avec les Ducks d'Anaheim pour quatre saisons, avec un salaire annuel moyen de 6,25 millions $. Bien au-dessus des attentes pour Killorn, mais avec très peu de chance de voir les séries dans un avenir rapproché.
Évidemment, comme avec tout bon Québécois, le Canadien se fait lancer dans les rumeurs. Son âge ne s'aligne pas vraiment avec le noyau en place du CH, mais Kent Hughes a déjà laissé savoir qu'il a l'intention d'être plus actif sur le marché des joueurs autonomes cet été et aimerait ajouter un vétéran en attaque. Montréal a déjà un excellent premier trio avec Nick Suzuki, Cole Caufield, et Juraj Slafkovsky, mais les trois autres trios avaient de la difficulté à produire. Un ailier d'expérience pourrait enlever beaucoup de pression à cette première ligne et à un alignement qui reste encore très jeune.
Si la valeur et, surtout, la durée du contrat sont raisonnables, il serait un bon complément pour Kirby Dach, qui a une excellente vision du jeu et devrait revenir au jeu en pleine santé pour commencer la saison 2024-25. Un deuxième trio composé de Dach, Marchessault et un de Joshua Roy ou Alex Newhook serait plus dangereux que pratiquement n'importe quelle ligne n'incluant pas Suzuki au cours des trois dernières années.
Anthony Duclair
Anthony Duclair n'est peut-être pas le nom le plus excitant disponible le 1er juillet, mais il est, sans trop de fanfares, un des meilleurs marqueurs sur le marché.
Depuis 2019-20, Duclair a une moyenne de 0,33 but par match, un rythme d'environ 26 buts sur une saison complète. C'est bon pour le 76e rang parmi les 932 joueurs qui ont disputé au moins 50 rencontres au cours de cette période. C'est aussi une moyenne plus élevée que certains noms beaucoup plus réputés, comme Vladimir Tarasenko (0,32), Tim Stützle (0,32), et Ryan Nugent-Hopkins (0,30). Tout ça en ne jouant que 15:36 par match en moyenne.
Les problèmes de Duclair sont plutôt au niveau de sa santé. Il a notamment eu une opération au tendon d'Achille en 2022 qui l'a limité à seulement 20 rencontres en 2022-23, en plus de plusieurs autres blessures mineures qui lui ont coûté des matchs ici et là. En fait, 234 attaquants ont joué plus de matchs que Duclair depuis 2019-20. Il a été plus chanceux cette année, avec 73 matchs disputés avec les Sharks et le Lightning, mais ça reste un risque qui va peser dans la balance des négociations.
Anthony Duclair
Le rôle idéal pour Duclair est d'être le 3e meilleur joueur sur un trio offensif. C'est exactement le rôle qu'il a joué à Tampa Bay, où ses deux coéquipiers les plus réguliers étaient Nikita Kucherov et Brayden Point, lui permettant de marquer 8 buts et 15 points en 17 rencontres. C'est aussi le même rôle qu'avec les Panthers en 2021-22, lorsqu'il a marqué 31 buts et 58 points, cette fois avec Jonathan Huberdeau et Alex Barkov. Bien que leurs styles de jeu et talents diffèrent grandement, ce n'est pas sans rappeler Zach Hyman, qui brille comme complément parfait à Connor McDavid même si peu de gens le considèrent comme un joueur d'élite.
Les risques sont évidents avec Duclair et vont limiter la valeur et la durée de son contrat. S'il évite l'infirmerie, il pourrait être une des belles aubaines de l'été, quelque chose qui est plutôt rare quand on parle de joueurs autonomes.
David Perron
Plutôt que de ralentir dans sa trentaine, David Perron a réussi à s'adapter et évoluer comme joueur. Il a maintenant atteint le plateau des 30 mentions d'aides pour une cinquième saison consécutive, un plateau qu'il n'avait atteint qu'une fois lors de ses 9 premières saisons. Il a d'ailleurs terminé son contrat en force, avec 8 aides à ses 9 derniers matchs.
À 35 ans, Perron n'est évidemment pas aussi explosif qu'il l'a déjà été, mais sa vision du jeu lui permet de demeurer efficace en attaque. Les partisans du Canadien ont pu voir cette vision en action lors de l'avant-dernier match de la saison. Perron a obtenu deux aides dans cette rencontre, dont cette magnifique passe du revers pour alimenter JT Compher.
Perron a eu 36 ans en mai dernier et a vu son temps de glace chuter à 15:38 par match cette saison. Il n'est plus au point de sa carrière où tu t'attends à le voir parmi tes meilleurs pointeurs ou les joueurs les plus utilisés soir après soir. Il peut demeurer un joueur utile, par contre, surtout en avantage numérique.
Perron a obtenu 41 aides sur l'attaque massive lors des trois dernières saisons combinées, comparativement à 51 à forces égales. Il est encore capable de trouver les lignes de passes, surtout pour repérer ses coéquipiers pour un tir sur réception. Un rôle sur une deuxième vague serait idéal et il a l'expérience pour jouer sur la première vague en cas de blessure.
Parlant d'expérience, Perron a 61 points en 104 matchs de séries en carrière, en plus d'avoir gagné la Coupe avec les Blues en 2019. Un contrat à court terme est l'option la plus probable pour Perron vu son âge, mais tout indique qu'il lui reste du bon hockey à jouer.