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Maveric Lamoureux fait plus que « survivre » dans la LNH

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MONTRÉAL – Lorsque Maveric Lamoureux s'est fait retrancher au camp du Utah Hockey Club, personne ne s'attendait à le revoir aussi rapidement dans l'entourage de l'équipe.

« Honnêtement, ça paraissait qu'il n'était pas prêt », s'est rappelé l'entraîneur André Tourigny à quelques heures du baptême de sa recrue au Centre Bell.

« Mais après deux ou trois semaines dans la Ligue américaine, tout de suite il jouait super bien et à un moment donné on m'a dit "Ok, on va le rappeler". Au début je me disais "Oups, il y a trois semaines on n'était pas sûr de ça". Mais tout de suite quand il est arrivé, tu voyais qu'il avait pris de la confiance et que son jeu était à la hauteur. »

Des circonstances imprévues, nommément les blessures subies par Sean Durzi et John Marino, ont favorisé le rappel du grand défenseur. « Les étoiles se sont alignées pour moi, reconnaît l'ancien des Voltigeurs de Drummondville. J'ai eu ma chance plus tôt que prévu, mais c'est une opportunité que j'ai et à tous les jours, je la saisis pour faire en sorte que je garde ma place ici le plus longtemps possible. »

Ceux qui ont croisé le chemin de Lamoureux pendant sa carrière junior remarqueront que le succès ne lui a pas monté à la tête. Que ça soit en conversation privée dans le vestiaire ou devant les nombreux micros qui l'attendaient à l'extérieur, le jeune homme affiche la même gentillesse, la même aisance et le même sourire qui ne semble jamais s'effacer de son visage.

Sa personnalité plus grande que nature, si radieuse qu'elle fait de l'ombre à son imposant physique, semble s'être fondue sans accroc dans l'écosystème de sa nouvelle équipe.  

« C'est épeurant au début! C'est sûr, tu arrives avec des gars que ça fait 10, 12 ans qu'ils jouent, tu vois des gars comme Keller ou Sergachev. Toi t'as 20 ans, t'arrives là pour la première fois, t'es pas sûr. Prends-tu ta place? Comment tu prends ta place? Qu'est-ce que tu fais? Je suis juste resté moi-même. »

Son jeu sur la glace concorde aussi avec la réputation qu'il s'est bâtie à l'adolescence, celle d'un choix de première ronde qui a excellé sur la scène internationale. Tourigny assure qu'il n'est pas simplement « en train de survivre » dans ce profond bassin rempli de requins et qu'il n'est pas non plus sauvé que par son imposant gabarit.  

« C'est un joueur de hockey. Il est capable de jouer la game d'aujourd'hui aussi, dans le sens que ce n'est pas un défenseur défensif qui force son équipe à se défendre. Il fait des jeux avec la rondelle, il est capable de prendre des bons lancers, il fait des bonnes sorties de zone. Il est bon dans les deux sens avec la rondelle. »

Apprentissage

À 6 pieds 7 pouces et près de 200 livres, Lamoureux a le physique pour imposer le respect dans un monde où, comme il le souligne lui-même en souriant, il joue maintenant « contre des papas, des gars de 35 ans qui ont passé toute leur vie dans la LNH. » Cet atout s'avère être une arme à double tranchant qu'il doit apprendre à manier avec sagesse.

Même s'il n'a joué que 14 matchs, il est le meneur de son équipe avec 40 minutes de pénalité. Samedi dernier, il a écopé de trois pénalités mineures dans un match contre les Penguins de Pittsburgh. Le lendemain, il a été envoyé deux autres fois au confessionnal contre les Maple Leafs de Toronto.

Pour son entraîneur, cette tendance à mettre son équipe dans le pétrin « fait partie de l'apprentissage. »

« Il y a une partie de ça qui est technique. C'est un grand bonhomme, il est très haut. C'est juste une question de physique. Quand il frappe, il frappe le haut du corps, fait que ça tombe. Mais quand tu es un jeune, tu n'as pas les mulligans [avec les arbitres], mettons. Il faut qu'il apprenne à jouer avec ça. Il faut qu'il apprenne les rudiments du métier. Mais ce n'est pas une question d'effort et ce n'est pas une question de mauvaises intentions. »

Lamoureux, qui a choisi de porter le numéro 10 peu après le décès de Guy Lafleur, a acheté un demi-douzaine de billets pour les membres de sa famille en vue du match de ce soir, mais plusieurs de ses amis seront dispersés dans les sièges du Centre Bell pour cette grande première.

Il s'attend à une soirée particulièrement émotive pour son père, celui qui l'a élevé en lui demandant de toujours jouer pour le plaisir et de ne jamais perdre son sourire. De rester lui-même.

« Il vit son rêve de joueur de hockey à travers moi. Il a toujours voulu être à ce niveau, il n'a jamais pu. Voir que je suis rendu là, que son gars va jouer au Centre Bell pour la première fois... il va peut-être y avoir des larmes! »