Misha Donskov, l'arme secrète née à Montréal, adjoint du Canada aux 4 nations
MONTRÉAL – « Il est notre arme secrète avec les Stars et Équipe Canada ». En deux petits mots, Peter DeBoer a parfaitement résumé Misha Donskov qui organisait, jadis, des cliniques de roller hockey pour les Thrashers dans des stationnements d'Atlanta.
D'ailleurs, c'est un secret bien gardé que Donskov est né à Montréal. Mais le plus important s'avère que son impact n'est plus un secret dans le milieu du hockey.
À preuve, Donskov a été sélectionné parmi le personnel d'entraîneurs d'Équipe Canada pour la Confrontation des 4 nations. Il épaulera les entraîneurs de grande réputation que sont Jon Cooper, Bruce Cassidy, Rick Tocchet et DeBoer, son supérieur immédiat avec Dallas.
« Oh ! Je ne sais pas si j'ai les mots pour décrire ma réaction, j'en suis vraiment honoré. De faire partie de ce groupe, c'est vraiment tout un privilège, la chance d'une vie », a confié Donskov au RDS.ca, la semaine dernière, au Centre Bell.
L'entraîneur de 47 ans affiche une humilité encore plus grande que sa gentillesse. Puisque Donskov a littéralement touché à tout dans le monde du hockey !
C'est vrai qu'il part de loin comme nous le racontait Bob Hartley qui « a été très bon pour moi », a insisté Donskov en reculant de 20 ans dans son parcours.
« Misha était dans l'escouade des Thrashers qui organisait des trucs pour promouvoir le hockey à Atlanta. Je me souviens que j'avais été dans un stationnement d'une quincaillerie avec Misha où il y avait des jeux gonflables et des installations pour une clinique de roller hockey », a raconté Hartley qui ne manque jamais d'anecdotes.
« Misha venait faire des tours dans mon bureau et on discutait. Il était comme une éponge, il absorbait tout ce qu'il entendait. Certaines personnes posent des questions pour avoir l'air intelligent, mais pas lui. C'était toujours de la bonne manière », a ajouté Hartley qui était convaincu qu'il se fraierait un chemin dans la LNH.
Mais quel chemin ! Né à Dollard-des-Ormeaux, Donskov n'avait qu'un an quand sa famille a déménagé à London en Ontario et ensuite à Columbus après son école primaire. Son père s'y est immédiatement impliqué dans le développement du hockey.
Sa carrière d'hockeyeur s'est arrêtée après une année en Suède et une autre en Norvège. Il a plutôt complété un diplôme universitaire en Finances. À Columbus, il détenait un très bon emploi dans une importante compagnie médicale.
Trop attiré par le hockey, il a œuvré à temps partiel avec les Blue Jackets. Quand il a été transféré à Atlanta par cette compagnie médicale, il a déniché ce petit poste avec les Thrashers.
Au déménagement des Thrashers, il a procédé à sa plus grande décision en abandonnant son emploi lucratif dans le domaine médical pour faire une maîtrise à l'Université Western, mais surtout joindre les Knights de London où il a obtenu son « diplôme » du hockey auprès des frères Dale et Mark Hunter.
« C'était une énorme décision ! Je n'étais pas payé du tout la première année », a noté Donskov qui avait échappé, deux ans plus tard, la coupe Memorial aux Cataractes de Shawinigan alors que Hartley était venu aider Éric Veilleux.
Donskov a fait un saut avec les 67's d'Ottawa pendant deux saisons et il a ensuite cumulé des fonctions de vidéo et statistiques avancées avec Hockey Canada où il a côtoyé DeBoer.
Soulever la coupe Stanley avec Vegas
Grâce à ses compétences variées, les Golden Knights de Vegas l'ont embauché dès le début de leur aventure. Oui, il a été directeur des opérations hockey, mais il a touché à de nombreux autres volets.
Lorsque DeBoer a remplacé Gerard Gallant, en janvier 2020, Donskov s'est fait offrir un poste d'adjoint et il a quitté les bureaux avec joie.
« Ma passion a toujours été le coaching et le développement des joueurs. Quand la COVID-19 a provoqué une pause, on m'a confié la supervision des petits groupes d'entraînement et mon rôle a continué de grandir par la suite », a-t-il décrit après une pratique des Stars.
Ce fut au tour de Bruce Cassidy de succéder à DeBoer aux commandes des Golden Knights et il a conservé les services de Donskov. « Ce fut une saison merveilleuse, on a eu l'occasion de soulever la coupe, ce fut très spécial. »
À la fin de son contrat, DeBoer l'a attiré à Dallas.
« Il m'a proposé d'en faire encore plus incluant d'être derrière le banc à temps plein. Pete a été un très bon mentor pour moi, il m'a confié plusieurs responsabilités et j'en suis très reconnaissant. J'ai énormément appris avec tout notre groupe dont Alain (Nasreddine), un excellent entraîneur devenu un très bon ami », a précisé Donskov.
Depuis six parties, les Stars sont la seule équipe qui a vaincu le Canadien. Donskov y a contribué puisqu'il s'occupe du jeu à cinq contre cinq et de la préparation des troupes pour les prochains adversaires.
« Quand tu regardes son parcours, il a tout fait. C'est un homme très intelligent, un entraîneur doué. Il a un arsenal vraiment unique et il est devenu une partie très importante de notre staff », a vanté DeBoer.
Le seul poste qui manque à son CV serait celui de directeur général.
« Peut-être, on verra. J'ai participé à tout le processus avec Vegas comme apprendre la convention collective, bâtir un groupe de recruteurs, préparer le repêchage d'expansion, assembler l'équipe... Mais j'ai une grande passion pour l'enseignement auprès des joueurs, donc on verra », a conclu Donskov avec un enthousiasme nous confirmant que son intérêt.