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RÉSULTATS

Condon, Garon et Thibault ont été parfaits contre Ovechkin

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RDS2 vous présente, dès 19 h, la visite d'Alex Ovechkin et des Capitals au domicile des Sénateurs. 

 

MONTRÉAL – Depuis son premier match en 2005, il y a plus de 7000 jours, Alexander Ovechkin terrorise les gardiens, tellement qu'il semble avoir battu tous les hommes masqués de la planète. À un point tel que Jocelyn Thibault et Mathieu Garon étaient convaincus d'avoir été sa victime.

 

Et bien non!

 

Les noms de Thibault, Garon et Mike Condon resteront toujours gravés dans l'histoire parmi les rares qui n'ont jamais cédé face à celui qui deviendra vraisemblablement le meilleur buteur de tous les temps.

 

Avec son talent de marqueur légendaire, Ovechkin a déjà atteint la cible contre 178 gardiens différents! On a préféré parler à ceux qui lui ont résisté.

 

Condon et Garon sont même assurés de demeurer au deuxième et au troisième rang de ce palmarès. Condon a tenu le fort pendant 7 matchs et 18 lancers d'Ovechkin comparativement à 7 matchs et 16 lancers pour Garon. Ils ne sont devancés que par Michal Neuvirth (8 matchs et 23 tirs).

 

« Avant qu'on m'en parle, il y a quelques années, j'avais l'impression qu'il avait déjà compté contre moi. J'avoue que c'est spécial d'y penser. C'était toujours impressionnant de jouer contre lui, il était si dangereux », a confié Garon.

 

« Je ne savais pas que j'étais au troisième rang. Peut-être qu'il n'avait pas ses meilleurs matchs contre moi. Mais je ne suis pas obligé de raconter cette partie de l'histoire », a rigolé Garon.  

 

« Tu me l'apprends, j'étais pas mal certain qu'il avait déjà marqué contre moi. Si j'avais joué souvent contre lui, probablement qu'il aurait marqué quelques buts », a raconté Thibault avec la même humilité que Garon.

 

De son côté, Condon ignorait que son nom frôlait avec le premier rang. Mais Condon est un érudit du hockey. Oui, il a atteint la LNH parce qu'il a bûché, mais aussi grâce à son intelligence et son côté analytique.

 

« Les gens me demandent souvent qui sont les joueurs qui ont marqué le plus de buts contre moi. J'aime répondre les joueurs de troisième ou quatrième trio, je suis un gardien du peuple si on peut dire », a lancé en riant celui qui complètera, sous peu, des études en psychologie sportive.

 

Condon comprenait quand Ovechkin sacrait en russe

 

Condon a donc eu le dernier mot 18 fois contre Ovechkin. Étonné, il trouve une image pour diminuer son exploit.

 

« Dix-huit arrêts contre lui? C'est comme le slogan que même des écureuils aveugles trouvent parfois des noix. Pourtant, je n'ai jamais pensé que j'étais très bon pour suivre la rondelle. C'était l'une de mes faiblesses. Mais quand j'entends ces statistiques, je me sens un peu mieux », a-t-il réagi en se bombant le torse pour le plaisir.

 

Ce n'est pas la seule chose qui fait sourire Condon. Il est aussi bien heureux de l'avoir frustré à quelques occasions. Ovechkin n'a pas que lancé des rondelles vers lui, il a également lancé quelques « sacres » dans sa langue maternelle.

 

« Je pouvais comprendre un peu ce qu'il disait autour du filet parce que j'avais appris des mots croustillants en russe ayant joué avec Andrei Markov, Alexei Emelin, Alex Galchenyuk, Alexander Semin et Alexander Radulov », a révélé l'espion Condon.

 

Au lieu de répondre à Ovechkin, Condon avait plutôt tendance à être discret. À ses débuts dans la LNH, il reconnaît qu'il était encore « un peu un fan » de ces grands joueurs.

 

Sans oublier que les adversaires du grand numéro 8 n'ont pas tardé à comprendre qu'il valait mieux « ne pas réveiller la bête qui dort ».

 

« C'était toujours le plan de match avec lui. Ne l'insulte pas, ne lui donne pas de coup de bâton, ne le frappe pas. Car, quand il se fâche et qu'il s'applique encore plus, on est tous dans le trouble », a rappelé Condon.

 

Si prévisible, mais si difficile à stopper

 

Dans le monde du sport professionnel, la loi de la jungle prévaut. Ainsi, Ovechkin ne s'est jamais gêné pour utiliser la même arme pour causer des ravages. Ses adversaires ne sont jamais parvenus à contrer son tir de son endroit de prédilection, à quelques pieds à la droite du gardien.

 

« C'est hallucinant (qu'il ait déjoué 178 gardiens) et de réaliser qu'il a probablement marqué près de la moitié de ses buts du même endroit. Un peu comme Steven Stamkos, on sait que ça s'en vient, mais personne n'a pu trouver une solution pour les contrer », a mentionné Garon entre deux leçons de hockey au sein du programme communautaire du Lightning de Tampa Bay.

 

En ne devant jamais oublier Ovechkin du coin de l'œil, les gardiens ont vu cette image s'incruster dans leur tête.

 

« Oui et en étant un gardien qui attrapait de la droite, j'étais beaucoup exposé de ce côté. Ce n'était pas ma force non plus, d'attraper avec ma mitaine donc je me sentais un peu vulnérable. Faut croire qu'il n'a pas réussi à l'envoyer à la bonne place », a dévoilé Garon.

 

Pour Thibault, qui a été témoin des débuts fracassants d'Ovechkin, il y prêtait une attention digne des plus grands.  

 

« Il me faisait beaucoup penser à Brett Hull. Ce sont des marqueurs et des tireurs incroyables, mais leurs habiletés de passeur sont sous-estimées », a noté Thibault.

 

De son côté, Condon a rapidement compris que l'approche tacticienne ne fonctionnerait guère contre le boulet d'Ovechkin.

 

« Un puissant lancer à proximité prend 0,5 seconde pour se rendre au filet. Comme gardien, ton cerveau a besoin de 0,8 seconde pour repérer la rondelle, envoyer les signaux et se placer de manière appropriée. Bref, c'était impossible de réagir physiquement à plusieurs de ses lancers. Je baissais ma tête pour protéger mon cou en espérant que la rondelle me frappe et c'était loin d'être agréable», a décrit Condon.

 

« C'est merveilleux ce qu'il peut faire avec la rondelle. J'ai eu l'occasion de regarder la palette de son bâton et elle est unique. Elle est très mince et avec une courbe si étrange. Si bien que, la plupart du temps, la rondelle décolle avec une trajectoire étrange, avec des airs d'une balle papillon », a-t-il ajouté.

 

Avec un tel arsenal, « ça n'a rien de gênant » d'avoir alloué un but à Ovechkin comme disait Thibault. Pour Garon, « c'est pratiquement un privilège de se faire compter » par le droitier.

 

Mais pas question de vouloir réécrire l'histoire et s'ajouter aux gardiens qui ont déjoués par le maître buteur. Et cela, même si cette liste restera, à jamais, gravée dans les archives du hockey.

 

« Non! Il a assez de buts, il a assez d'argent, il s'est mérité assez d'éloges. Les gardiens sont des humains aussi. Je suis bien content de ne pas être sur cette liste », a conclu Condon en résumant bien la pensée de Garon et Thibault.