L'incroyable parcours de Frédérick Gaudreau

COLLABORATION SPÉCIALE

Frédérick Gaudreau est loin d'avoir connu un chemin facile vers la LNH. Jamais repêché dans la LHJMQ ou dans la LNH, son rêve hockey a failli se terminer avant même d'avoir la chance de commencer.

Une sévère blessure au poignet chez les midgets a mis non seulement son avenir dans la LNH en question, mais également sa chance de jouer dans la LHJMQ. Un changement de règlement opportun lui a permis de jouer une dernière saison midget à 17 ans, où il en a fait assez pour se mériter une place avec les Cataractes de Shawinigan l'année suivante.

Trois saisons plus tard, son avenir semblait encore une fois plutôt glauque. 91 points en 159 matchs pour Shawinigan, loin d'un total qui fait tourner la tête des dépisteurs. Puis, il a été échangé aux Voltigeurs de Drummondville à mi-chemin de sa dernière saison d'admissibilité, où il a récolté 40 points en 36 matchs. Respectable, mais à 20 ans dans une ligue junior, c'est loin d'être dominant.

Mais c'est en séries qu'il s'est vraiment démarqué, un thème récurrent au cours de sa carrière.

Dix buts en 11 matchs pour Drummondville, le double de tout autre coéquipier, en plus d'ajouter 3 mentions d'aide. Sa première performance exceptionnelle sous les feux de la rampe et loin d'être sa dernière. Cette explosion a attiré l'attention de Jean-Philippe Glaude, lui-même un ancien des Voltigeurs et maintenant recruteur pour les Predators de Nashville. Glaude a réussi à convaincre Nashville d'offrir un contrat de la Ligue américaine au jeune attaquant pour la saison 2014-2015. Avec de solides performances dans la LAH, les Predators lui ont finalement offert un contrat professionnel en janvier 2016.

Gaudreau a eu sa première tasse de café dans la LNH au courant de la saison 2016-2017, obtenant une aide en neuf rencontres, mais, encore une fois, c'est en séries que Gaudreau s'est démarqué. Lors du parcours vers la finale des Predators, ils ont perdu les services des centres Ryan Johansen et Mike Fisher et ont rappelé Gaudreau en renfort. Il a marqué trois buts lors de la finale, incluant des buts gagnants lors des 3e et 4e matchs contre Pittsburgh, faisant de lui le premier joueur depuis Johnny Harms des Blackhawks en 1943-1944 à marquer ses trois premiers buts dans la LNH lors de la finale de la Coupe Stanley.

Au cours des cinq saisons suivantes, Gaudreau a roulé sa bosse, alternant entre la LNH et la LAH pour Nashville et Pittsburgh, mais c'est en signant avec le Wild lors de l'été 2021 que Gaudreau a finalement trouvé sa place permanente dans la LNH.

Spécialiste des moments clés

Depuis qu'il a rejoint Minnesota, Gaudreau n'a pas joué un seul match dans la Ligue américaine, obtenant 44 et 38 points à ses deux premières saisons. En fait,la saison 2021-2022, il est le 6e meilleur pointeur de l'organisation, avec 115 points en 273 rencontres. Mais, encore plus important que sa production, il s'est établi comme l'un des meilleurs spécialistes des tirs de barrage dans la LNH.

Il est 5e chez les joueurs actifs avec un taux de réussite de 52,6 % et 16e dans l'histoire de la LNH parmi les joueurs qui ont eu au moins 10 opportunités en tirs de barrage. Bien qu'il soit habituellement un joueur de soutien, il peut faire briller ses mains lorsqu'il est seul contre le gardien.

Gaudreau a aussi 9 buts gagnants à son actif dans l'uniforme du Wild, devancé seulement par Kirill Kaprizov (23), Matt Boldy (22), et Ryan Hartman (16), en plus d'ajouter 4 buts en 12 matchs de séries, 2e derrière Kaprizov pour Minnesota depuis 2021-2022. Bref, plus le moment est important, plus il semble à l'aise. Il est aussi polyvalent et est un des réguliers en infériorité numérique, en plus de dépanner en supériorité numérique au besoin.

Après un contrat initial de 2 saisons avec le Wild, il a été récompensé à 30 ans avec une prolongation de contrat de 5 saisons avec un salaire de 2,1 millions $ par année. Pour un joueur dont l'avenir après les rangs midgets était en doute, c'est tout un parcours et une sécurité bien méritée.