La ruée vers l’or de Dylan Cozens
LNH mardi, 18 juin 2019. 07:00 vendredi, 22 nov. 2024. 12:44Section spéciale Repêchage LNH 2019
Repêchage 2019 : fais ton classement
BUFFALO – Ils sont trois à avoir déjà joué au moins un match dans la Ligue nationale de hockey. En recherchant leur nom dans les moteurs de recherche spécialisés, on arrive chaque fois sur une photo en noir et blanc.
Le pionnier du groupe, Hazen McAndrew, aurait 101 ans aujourd’hui. Le plus jeune, Peter Sturgeon, a terminé sa carrière avec les Rockies du Colorado.
Non, le Yukon n’est pas nécessairement reconnu pour produire de grands joueurs de hockey.
« Beaucoup de gens ignorent de quoi ça a l’air là-bas, défend Dylan Cozens quand on lui parle de Whitehorse, la capitale du plus petit des territoires canadiens. Ils s’imaginent une petite communauté avec des igloos, genre. Mais c’est juste une petite ville bien normale! On a l’électricité, des électroménagers, l’Internet. Une petite ville bien normale. »
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L’éloignement vient toutefois avec des contraintes bien réelles. Cozens l’a réalisé à la dure, au début de l’adolescence, au moment où son potentiel athlétique est devenu aussi évident que les limitations de son environnement. On vous le disait, les futurs joueurs de la LNH ne courent pas les rues au Yukon. À 12 ans, beaucoup trop fort pour les jeunes de son âge, Cozens a commencé à faire le tour des ligues de garage.
L’idée était géniale... jusqu’à ce qu’elle ne le soit plus. Un soir, Cozens est ressorti d’une collision avec un homme deux fois plus gros que lui avec une jambe cassée. Dans la douleur, une illumination.
« Mes parents ont bien vu que ce n’était pas du vrai hockey et qu’ils devaient me sortir de là. Je voulais jouer dans la LNH et il n’y avait aucune chance que ça arrive si je restais à la maison. Je devais partir. »
Une fois rétabli, Cozens s’est déplacé à Vancouver pour un important tournoi bantam. La qualité des adversaires n’avait rien à voir avec ce qu’il avait l’habitude d’affronter. « Mais j’ai bien joué, j’ai prouvé que je pouvais tenir mon bout contre les meilleurs et j’ai su que l’année suivante, je devais y retourner sur une base permanente. C’est ce que je devais faire pour faire mon nom. »
Cozens a déménagé en pension à Vancouver à l’âge de 14 ans. Son nom n’a pas pris de temps à circuler. Il a marqué 19 buts en 25 matchs pour une école préparatoire de la banlieue de Vancouver et à la fin de sa première année d’exil, il a été repêché en première ronde par les Hurricanes de Lethbridge, de la Ligue junior de l’Ouest.
Trois ans plus tard, après une saison de 84 points dans la WHL, il s’apprête à devenir le premier joueur originaire du Yukon à être sélectionné au premier tour du repêchage de la LNH.
« Honnêtement, c’est un objectif qui m’a toujours semblé inatteignable, un rêve et non une réalité. Mais j’ai toujours voulu le réaliser, devenir ce gars qui réussit même s’il vient de loin. C’est une histoire cool, non? Et je n’ai jamais été aussi près d’y arriver. »
À quelques jours du repêchage, les experts ne s’entendent pas sur la valeur de Dylan Cozens. Combinée à son gabarit (6 pieds 3 pouces, 183 livres), sa vitesse fait de lui une denrée rare. C’est l’atout qui, croit-il, le place plus près de la LNH que la plupart des autres espoirs de sa cuvée. La Centrale de recrutement de la LNH le place au cinquième rang dans son classement final. Bob McKenzie, de TSN, le voit dans sa soupe au sixième rang de son propre palmarès.
D’autres sont plus sceptiques et craignent que son sens du hockey limité ne lui permettent pas de se faire justice au centre, sa position naturelle, dans la LNH. Dans les projections de ceux qui l’imaginent davantage comme un ailier, Cozens glisse jusqu’au milieu de la première ronde. Dans le plus récent repêchage simulé de l’expert de TSN Craig Button, son nom pointe au 14e échelon, juste avant le rang de sélection du Canadien.
Qu’à cela ne tienne. Au Yukon, aucun de ses prédécesseurs n’a été un choix de première ronde et à eux trois, ils ont disputé un grand total de 15 matchs dans la LNH. Avant longtemps, Cozens fera partie de la petite histoire du hockey de son coin de pays, photo couleur à l’appui.