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Le grand retour de Claude Julien

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En juin dernier, Drew Bannister a approché Claude Julien pour mesurer son intérêt à se joindre à son personnel d'entraîneurs, comme entraîneur associé. À 64 ans et après 18 saisons derrière un banc de la LNH, il n'avait jamais travaillé comme adjoint. Le projet l'emballait et il souhaitait apporter son bagage d'expérience à un jeune groupe d'entraîneurs.

Ce n'est pas tous les jours qu'un entraîneur-chef de la LNH a la chance de miser sur un récipiendaire du trophée Jack-Adams parmi ses adjoints. Bannister s'est joint aux Blues le 12 décembre 2023, après six saisons comme entraîneur dans la ligue américaine et six autres dans les rangs juniors. Il amorce donc officiellement sa première saison complète dans la LNH.

« Nous sommes très chanceux de le compter dans notre groupe, confie Bannister avec le regard rempli de reconnaissance après la séance d'entraînement matinale des Blues, au Centre Bell. Nous avons moins d'expérience et il nous en apporte beaucoup, en plus d'être tout un gentleman ! Nous avons beaucoup d'énergie au sein de notre personnel d'entraîneurs…Claude y apporte du calme et une voix que l'on écoute. »

Claude Julien revient de loin d'une certaine façon. Congédié par le Canadien en février 2021, il a passé les dernières années à prioriser sa famille, en plus de contribuer à quelques projets hockey, comme recruteur avec les Blues ou encore comme entraîneur avec Équipe Canada.

Il a apprécié prendre du recul et passer du temps de qualité en famille, mais ce retour dans l'environnement d'une équipe de la LNH, derrière un banc, lui fait un grand bien.

« De retourner à un endroit où l'on se sent confortable, ça fait vraiment du bien, lâche-t-il avec un sourire. Je viens aider un bon jeune groupe d'entraîneurs. Ils sont vraiment allumés et travaillants. C'est plaisant pour moi de travailler avec eux et d'apporter de l'expérience au groupe. »

Julien n'a pas nécessairement un rôle défini au sein du personnel d'entraîneur, il a le loisir de s'impliquer « un peu partout ».

« Je sens que mon expérience est appréciée. Drew est excellent avec moi. Il est très ouvert et souhaite que je touche un peu à tout. C'est bon pour moi de partager mes réflexions. »

Le rôle d'adjoint demeure tout de même différent de tout ce que Claude Julien a connu en tant qu'entraîneur-chef dans son parcours. Il reconnaît qu'il s'agit là d'une adaptation, mais il semble apprécier le fait de travailler avec moins de pression sur ses épaules. Il peut aussi prendre le temps de parler individuellement aux joueurs : « Des fois c'est bon d'entendre une voix différente. Le message passe différemment. »

Après avoir passé un peu plus de trois ans à l'écart d'un banc de la LNH, Claude Julien réalise à quel point le hockey a évolué énormément au fil des années. Il a su s'adapter aux nouvelles façons de faire et à la façon de construire les équipes en conséquence. Ce qu'il remarque, c'est aussi à quel point la pression est plus forte que jamais sur les équipes de la LNH.

« Il y a maintenant 32 équipes et encore seulement 16 qui participent aux séries. Cela met beaucoup de pression sur les directeurs généraux et les entraîneurs. À ma première année avec le Canadien, on avait un 3e trio qui affrontait le 1er trio des adversaires et un 4e trio composé de joueurs qui apportaient de l'énergie et défendaient leurs coéquipiers. Aujourd'hui, il faut avoir un minimum de trois, sinon quatre trios capables de marquer des buts. »

Julien semble habité par un grand calme et une belle reconnaissance de pouvoir encore œuvrer dans le milieu qui le passionne tant. Il demeure aussi en contact avec plusieurs joueurs ou entraîneurs qu'il a côtoyés au fil des ans, notamment Patrice Bergeron, avec qui il a gagné la coupe Stanley à Boston.

« Je garde un œil sur certains joueurs. Je sais qu'ils ont honoré Patrice à Québec et qu'il aussi été admis au temple de la renommée de la LHJMQ, je me tiens au courant. C'est un joueur qui a eu un gros impact sur ma carrière et avec qui j'ai gagné. »

Il semble aussi avoir beaucoup d'admiration pour le travail accompli par Nick Suzuki depuis le début de sa carrière. Julien a dirigé l'actuel capitaine du Canadien à ses premiers pas dans le circuit, entre 2019 et 2021. Il est fier de constater sa progression parmi les bons joueurs du circuit.

« On voyait tout de suite dans son comportement à l'époque que c'était quelqu'un d'extrêmement intelligent. Il est devenu un joueur d'impact, un capitaine. Je ne suis pas surpris, il est devenu le Nick que j'anticipais pour le futur. Et il ne déçoit certainement pas. »

Julien croit sincèrement que son ancienne formation est sur la bonne voie et que Martin St-Louis accompli du bon travail à la barre du Canadien.

« Je trouve qu'ils ont de bons jeunes joueurs et qu'ils ont bien fait au repêchage. Je suis très honnête dans mes commentaires. Ils ont un beau futur devant eux. Pour tourner le coin, il faut souvent des hauts et des bas et il faut réaliser qu'on a une jeune équipe. Je sais que Martin sera capable de bien gérer la situation. »