Le grand retour de Patrick Roy
MONTRÉAL - Patrick Roy est de retour dans la LNH.
Enfin diront ses plus ardents promoteurs qui lançaient et relançaient sa candidature dès qu'une équipe traversait une séquence difficile. Des promoteurs qui sans doute auraient préféré le voir derrière le banc du Canadien de Montréal plutôt que derrière celui des Islanders de New York. Des promoteurs qui pourront toutefois se consoler dès jeudi alors que Saint-Patrick fera un grand retour fortement médiatisé au Centre Bell avec ses nouveaux joueurs des Islanders.
Pourquoi diable Lou Lamoriello a-t-il confié à Patrick Roy le mandat de relancer son équipe? Un club qui flirte toujours avec les séries malgré une petite victoire (1-5-1) à ses six derniers matchs et quatre gains seulement (4-8-3-1) à ses 16 dernières rencontres?
« Parce qu'il ne fait aucun doute à mes yeux que Patrick est l'homme de la situation », a répondu le grand manitou des opérations hockey chez les Islanders.
« Nous avons une bonne équipe. Mais nous sommes inconstants. Et comme le club ne donnait pas l'indication de reprendre un rythme victorieux, il était nécessaire d'effectuer un changement. J'ai contacté Patrick récemment et dès cette première conversation, il m'a convaincu. Je crois en cette équipe. Et c'est justement parce que je crois que nous sommes en mesure d'atteindre les séries et d'y connaître du succès que j'ai donné le mandat à Patrick de relancer notre club. Les Islanders de New York sont chanceux de pouvoir compter sur lui », a poursuivi Lamoriello flanqué de son nouvel entraîneur-chef par le biais d'une téléconférence.
« J'étais heureux sur les terrains de golf, mais je suis plus heureux encore d'avoir reçu l'appel de Lou et d'obtenir une opportunité que je ne pouvais refuser », a lancé Patrick Roy.
Cet appel, Roy l'attendait depuis longtemps. Depuis son départ un brin ou deux houleux du Colorado alors qu'il a quitté l'Avalanche quelques semaines avant l'ouverture du camp d'entraînement à l'aube de la saison 2016-2017.
« Je croyais que le téléphone sonnerait plus vite et c'est certain que la manière dont ça s'est terminé à Denver n'a peut-être pas aidé. Mais c'est vraiment un grand honneur pour moi de me joindre à cette organisation et de travailler pour un gars comme Lou qui adore son équipe et qui travaille sans relâche pour l'améliorer », a expliqué Roy.
C'est Lou le boss!
Comme s'il avait appris de son expérience au Colorado et des craintes soulevées autour de la LNH par sa soif de pouvoir, Patrick Roy a assuré qu'il n'y avait qu'un maître à bord chez les Islanders. Et que ce n'était pas lui!
« C'est Lou qui prend les décisions hockey et je n'ai aucune intention d'interférer dans son travail. J'étais un peu naïf de croire à mes débuts que je pourrais combiner les responsabilités de coach et celle de gérant. C'est impossible. Il n'y a pas assez de temps dans une journée pour les deux jobs », a assuré Roy.
Ça ne veut pas dire qu'il n'y aura pas de conversations entre les deux hommes. Ça non! « Lou et moi avons des échanges depuis le moment que nous nous sommes rencontrés. Et nous en aurons tous les jours. On peut parler de tout sauf de la finale de coupe Stanley de 2001 », a lancé Patrick Roy en riant.
Lou Lamoriello a ensuite acquiescé en lançant à ceux qui ne comprenaient pas la situation, de ne pas chercher à comprendre.
Pour les biens de la cause, on rappellera ici bien discrètement pour ne pas écorcher la fierté de Lamoriello que les Devils - dont il était le directeur général à l'époque - avaient perdu la grande finale aux mains de l'Avalanche et de leur gardien… Patrick Roy.
Patrick Roy pourra aussi profiter de l'expérience de Jacques Lemaire qui est à l'emploi des Islanders à titre de conseiller à Lou Lamoriello. «Je serais fou de me passer des connaissances de Jacques qui est un grand homme de hockey.»
Un « purgatoire » bénéfique
Bien qu'ii aurait aimé revenir plus vite derrière le banc d'un club de la LNH, Patrick Roy assure avoir maximisé son « purgatoire ».
« C'est le jour et la nuit », a-t-il lancé lorsqu'on lui a demandé s'il serait un entraîneur-chef différent à la barre des Islanders en comparaison à celui qu'il était au Colorado.
« Mon retour dans les rangs juniors m'a appris des tas de choses. Les jeunes sont différents aujourd'hui. Et comme ils arrivent de plus en plus rapidement dans la LNH, il faut savoir composer avec eux. Mes cinq dernières années avec les Remparts m'ont beaucoup aidé sur ce plan. Et la durée de mon absence m'a permis de réaliser à quel point c'est un privilège d'avoir un poste d'entraîneur-chef dans la LNH et de valoriser l'importance du travail à accomplir. »
Six équipes de la LNH – Greg Cronin à Anaheim, Ryan Huska à Calgary, Pascal Vincent qui a succédé à Mike Babcock à Columbus, Andrew Brunette à Nashville, Peter Laviolette à New York (Rangers) et Spencer Carbery à Washington – ont amorcé la dernière saison avec de nouveaux entraîneurs-chefs.
Quatre ont ensuite été remplacés – Jay Woodcroft à Edmonton, Dean Evason au Minnesota, Craig Berube à St.Louis et D.J. Smith à Ottawa – sans que Patrick Roy ne reçoive un appel. Commençait-il à douter de ses chances d'obtenir une deuxième chance un jour?
« J'essayais de ne pas m'en faire avec ça », a assuré Roy qui n'a pas voulu indiquer s'il avait refusé d'autres offres avant d'accepter celle des Islanders.
« Je ne répondrai pas à cette question parce que ce n'est pas important. Ce qui est important c'est le défi qui est devant moi. Je me retrouve à la tête d'une bonne équipe. On a un bon mélange de jeunes et de vétérans. On a de bons attaquants, de bons défenseurs, deux très bons gardiens – il a travaillé avec Semyon Varlamov au Colorado qui partage le travail avec Ilya Sorokin – et j'ai l'intention d'établir un partage de responsabilité avec ces joueurs pour qu'on puisse gagner ensemble », que Patrick Roy a conclu.
Ça commence dimanche!
Mais ça commencera pour vrai de vrai jeudi au Centre Bell!