Olivier Adam sera-t-il repêché cette fois ?
LNH mardi, 13 juil. 2021. 07:45 dimanche, 17 nov. 2024. 22:03Liste des meilleurs espoirs en prévision du repêchage :
Patineurs nord-américains | Patineurs internationaux |Gardiens nord-américains |Gardiens internationaux
MONTRÉAL – En cherchant une histoire intéressante à vous raconter sur un gardien québécois à surveiller pour le repêchage, on a eu vent qu’Olivier Adam était également un ancien champion de tennis. Par une belle coïncidence, l’entrevue s’est déroulée lors de la journée historique pour le tennis canadien avec la présence de Félix Auger-Aliassime et Denis Shapovalov en quarts de finale à Wimbledon.
Dès qu’il est revenu de son entraînement, mercredi dernier, Adams s’est empressé de regarder le dernier droit du match de Shapovalov et on soupçonne qu’il a suivi le match de son compatriote québécois immédiatement après l’entrevue.
Après avoir atteint les Jeux du Québec de 2016 en tennis, Adam a choisi de prioriser le hockey. Selon ses dires, c’était clair qu’il avait une préférence de ce côté. Cinq ans plus tard, Adam se retrouve admissible au repêchage de la LNH pour une deuxième fois.
L’an passé, les recruteurs ne l’ont pas sélectionné et ils ont peut-être regretté leur décision quand Adam a entamé la saison 2020-2021 en puissance.
À lire également
« Dans la première bulle du calendrier, tous les directeurs généraux ont dit en sortant qu’il avait été le meilleur gardien de LHJMQ. Il avait goalé sur la tête », a noté Alex Carrier qui a été son entraîneur des gardiens au niveau Midget AAA chez les Cantonniers de Magog.
Les parallèles entre le joueur de tennis et le poste de gardien de but sautent aux yeux. Outre le côté individuel de la mission, il y a notamment les qualités athlétiques requises, le suivi de la balle et de la rondelle ainsi que la force mentale.
« C’est du côté mental que le tennis m’a surtout aidé, c'est un sport très dur pour ça. Quand j'étais plus jeune, j’avais parfois tendance à abandonner dans les matchs. Je me suis rendu compte que ce n’était pas la bonne affaire. Et que, même si tu fais des erreurs, tu peux toujours te reprendre. Le tennis m’a vraiment appris à développer une force mentale », a mentionné Adam.
Cet apprentissage lui sert encore puisqu’il a perdu son poste de gardien numéro un avec l’Armada de Blainville-Boisbriand au profit de Charles-Édward Gravel. Le rendement d’Adam avait chuté considérablement en deuxième moitié de campagne.
« C'était plate, mais Charles-Édward a gagné à son arrivée et il a vraiment bien fait donc je comprenais aussi la situation. J’étais déçu mais, en tant que coéquipier, il faut que j'encourage les joueurs et je l’ai fait. C’est un apprentissage dans le sens que tu dois saisir tes opportunités », a-t-il noté.
Un grand potentiel à sa portée
Malgré tout, la Centrale de recrutement de la LNH le classe au quatrième rang chez les gardiens en Amérique du Nord et en tête pour la LHJMQ devant Emerik Despatie et Francesco Lapenna. Ça s’explique en raison de son physique intéressant (six pieds trois pouces), ses atouts athlétiques, mais surtout son potentiel considérable.
« Oui, il doit encore peaufiner bien des choses, mais il a un très beau potentiel, vraiment . Je pense qu’il est loin d'avoir été atteint le maximum qu’il peut viser. À 22 ou 23 ans, je le vois être un très bon gardien », a noté Carrier qui encadre maintenant les gardiens des Saguenéens de Chicoutimi.
Ce raffinement s’effectuera dans l’uniforme du Drakkar de Baie-Comeau où il obtiendra un nouveau départ.
« Je pense vraiment que c’est un bon choix à prendre. Quand tu repêches un gardien comme Olivier Rodrigue, tu sais à quoi t’attendre, il est déjà très droit et il gère bien son coffre à outils. Alors qu’Oli, il s’en tire de belle manière en ayant encore beaucoup de place pour se développer. Il a un potentiel incroyable et c’est un jeune plaisant aussi », a témoigné Carrier.
Les avis des recruteurs notent aussi qu’Adam doit simplifier son exécution en maîtrisant mieux le volet technique. Le temps lui permettra également d’augmenter sa puissance physique.
« Il doit continuer à mettre des gros jambons dans ses jambes. Il est encore un grand slim, mais il va devenir excellent quand son corps aura développé de la maturité », a confié Carrier à propos d’Adam qui enseignait le tennis jusqu’à l’an dernier.
« C'est sûr que j'ai encore des choses à travailler. Je suis d’accord que ce n’est pas parfait, mais je pense que ma technique s'est beaucoup améliorée dans les dernières années justement avec Alex à Magog et Max (Maxime Vaillancourt) à Blainville », a-t-il répondu.
Étrange comme la plupart des gardiens
Ce n’est pas la première fois, et ni la dernière, que vous lirez que les gardiens se démarquent du lot. Carrier a le sourire dans la voix quand il se rappelle du passage d’Adam avec les Cantonniers.
« On dit tout le temps que les gardiens sont étranges, mais je pense que c'est le maître des étranges », a-t-il dit avec affection.
Ce côté unique l’a bien servi car il n’a pas été ébranlé dans un contexte aussi relevé que la coupe Telus.
« Tout va bien tout le temps pour lui, il n’y a jamais de problème. Il n’a pas l’air stressé même en finale de la coupe Telus. Parfois, Félix (Potvin, qui était l’entraîneur-chef) et moi, on niaisait. On se demandait s’il savait qu’on était rendus en finale », a ajouté Carrier alors qu’Adam avait présenté une fiche éliminatoire de 12-1 (moyenne de 1,33 et efficacité de ,949) avant de faire le saut dans la LHJMQ.
Adam ne s’explique pas trop d’où ça vient, mais ça tombe bien qu’il s’inspire de Carey Price.
« On dirait que ç’a toujours été mon style depuis que je suis jeune. Mais ce n’est pas à cause que tu as l’air calme que tu n’es pas stressé en-dedans. C’est plus ce que je projette, c’est naturel », a commenté Adam.
Rien ne lui garantit qu’il sera repêché cette fois, mais on a déjà hâte de voir ce qu’il accomplira s’il se développe au sommet de son potentiel. Un peu comme pour Shapovalov et Auger-Aliassime.