Les déceptions de l'année dans la LNH selon le RDS.ca
Après avoir publié lundi sa liste de candidats au titre de « Révélation de l'année » pour la saison 2023-2024, le RDS.ca enchaîne sans attendre avec ses mises en candidature pour un prix beaucoup moins glorieux, soit celui de « Déception de l'année ».
LES DÉCEPTIONS
Tage Thompson, Sabres de Buffalo
Centre – 26 ans
N'allez pas croire que les déboires des Sabres reposent entièrement sur les épaules de Thompson. On parle tout de même ici d'une équipe qui, collectivement, s'est montrée dysfonctionnelle pendant une large portion de la saison, un an après avoir fait saliver ses partisans par son potentiel offensif (sans pour autant accéder aux éliminatoires, y avant échappé de justesse).
N'empêche que si Buffalo a régressé au classement et que le club est privé de hockey printanier pour une 13e fois d'affilée – un dénouement très probable à ce point-ci –, les ennuis de son centre no 1 y seront pour quelque chose.Tage Thompson
De 47 buts et 94 points durant une campagne 2022-2023 simplement phénoménale, Thompson a dégringolé, au point où il aura toutes les misères du monde à afficher la moitié de cette production. Sans que le sujet ne revienne sur la table chaque semaine, possiblement parce que le no 72 ne veut pas en faire une excuse, on raconte que le droitier de 6 pieds 6 pouces commence à peine, à la fin mars, à pouvoir s'exécuter librement sur la glace, ayant été freiné par une multitude de blessures dès le Jour 1 de la saison.
Est-ce seulement une tache à son bilan? Le rendement attendu de Thompson pour les années à venir se situe-t-il plus près des 38 buts et 30 aides qu'il a compilés en 2021-2022, avant de signer pour 7 saisons et 50 millions $? Si tel était le cas, ce ne serait pas la catastrophe pour les Sabres d'un point de vue comptable – loin de là, en fait, car 'TT' demeurerait une aubaine – mais il les a certainement fait rêver d'un futur imminent de super-vedette, avant cet important pas de recul.
Pierre-Luc Dubois, Kings de Los Angeles
Centre – 25 ans
Les plus cyniques iront jusqu'à clamer que les Canadiens l'ont échappé belle en terminant bons deuxièmes dans le fameux derby Dubois à l'été 2023.
De fait, les Kings ont payé le gros prix pour obtenir les services du grand centre québécois, que le DG Rob Blake voyait comme une pièce nécessaire à un long parcours en séries d'après-saison. Le beau potentiel de Gabriel Vilardi faisait peu de doute dans l'organisation de L.A., avant que celui-ci ne parte vers Winnipeg dans le cadre de cet échange. De quoi renforcer l'idée que l'équipe de la Californie avait des idées de grandeur pour l'ancien 3e choix au total, tout juste arrivé à la mi-vingtaine.
Au lieu d'être galvanisé d'aboutir là où il avait souhaité être transigé, Dubois est ressorti du lot pour son manque d'engagement, menant à sa glissade au sein de l'alignement, à une réduction de son rôle sur les unités spéciales, et à un temps de jeu qui avoisinait régulièrement les 13 minutes. Bref, le genre d'utilisation que personne n'anticiperait pour un joueur tout juste prolongé pour 8 saisons à un salaire de 8,5 M$.
L'expérience au centre de Kevin Fiala et Alex Laferrière en début de calendrier n'a rien donné de concluant, et de fil en aiguille, Dubois s'est attiré les foudres de Todd McLellan, au point où plusieurs se sont amusés à apposer les initiales « PLD » à la décision de Blake de congédier l'instructeur au début du mois de février.
L'implication plus soutenue du natif de Sainte-Agathe-des-Monts s'observe depuis que Jim Hiller a pris le collier. La production offensive a également emboîté le pas.
Les chiffres témoignent de cette réalité : en 48 matchs sous les ordres de McLellan, Dubois a été limité 19 points (10-9) et 46 mises en échec, le tout accompagné d'un différentiel de moins-16. En 23 parties depuis que Hiller est en poste, le Québécois a amassé 15 points (5-10), il a distribué 44 coups d'épaule, et son différentiel est de plus-2. Du hockey nettement plus inspiré, mais rien qui puisse faire oublier la déception rattachée à deux tiers de saison misérables.
Jack Campbell, Oilers d'Edmonton
Gardien – 32 ans
Si Zach Hyman fascine les amateurs en raison de sa saison de 50 buts, le tout en étant grandement sous-payé à un salaire de 5,5 M$, le nom de Campbell nous rappelle pour une deuxième année de suite que Ken Holland n'a pas fait que des bons coups dans sa quête d'entourer Connor McDavid vers les plus grands honneurs.
Les Oilers paient cher à ce jour le pari d'avoir cru que la première moitié de la dernière saison de Campbell à Toronto (2021-2022) était plus représentative de ses habiletés que ne l'avait été la seconde moitié. La théorie voulant que la confiance de Campbell ait été anéantie lorsqu'il a été incapable de livrer la marchandise en 1re ronde des séries face au CH en 2021 (rappelez-vous de ce citron accordé à Brendan Gallagher dans le match no 7) n'est pas la plus farfelue.
C'est un Campbell totalement dépourvu de ses moyens qui a gardé les buts pour Edmonton l'an dernier, cédant la plupart des départs à Stuart Skinner dans le dernier droit. Avec quatre autres années à faire à l'entente de 25 M$ qu'il a paraphée pour s'amener chez les Oilers, et pour éviter d'avoir l'air trop fou, il était prévisible que Holland et le groupe d'entraîneurs allaient lui fournir une nouvelle chance de prouver qu'il pouvait faire le boulot. C'est d'ailleurs lui qui a débuté la saison des Oilers entre les poteaux. The rest is history : le 11 octobre, Campbell cédait 4 fois sur 16 lancers, et Vancouver humiliait Edmonton par la marque de 8 à 1.
Cinq départs ont suffi à ce que les Oilers rétrogradent Campbell à Bakersfield, dans la LAH. Le portier de 32 ans, ancien choix de 1re ronde de Dallas, n'est plus jamais revenu dans le giron de l'équipe depuis son renvoi.
Josh Anderson, Canadiens de Montréal
Ailier droit – 29 ans
Les partisans du Tricolore ont été plus que compréhensifs envers Anderson tandis qu'il connaissait en début de calendrier la période de sécheresse la plus éprouvante de sa carrière.
À force d'y mettre du sien, Anderson a brisé la glace à sa 25e partie de la saison en marquant dans un filet désert, se méritant les acclamations sincères de la foule du Centre Bell. S'en est suivi une séquence de succès offensifs pour l'ailier de puissance, particulièrement durant un mois de décembre de 6 buts en 13 matchs. Sa léthargie a donc cessé pendant un temps d'être l'un des sujets qui animaient les discussions. Josh Anderson
Mais depuis ce soubresaut d'« Andy », le constat est redevenu bien sombre : un but en janvier, aucun en février, et un seul autre ce mois-ci, en date du 26 mars.
Le no 17 est-il devenu une nuisance sur la patinoire pour le groupe de Martin St-Louis plus qu'autre chose? On n'oserait l'affirmer. Sauf qu'il n'est pas banal d'observer la chute progressive de son temps de jeu depuis le Nouvel An. D'octobre à décembre, Anderson s'est constamment retrouvé autour de 16:40. Puis à partir de janvier, dans l'ordre, son utilisation moyenne a été rétrécie de 15:47 à 14:25, et à 13:16.
De jeunes joueurs de l'organisation en donnent pas seulement plus pour leur argent aux dirigeants de Montréal; ils en donnent plus qu'Anderson, point à la ligne.
Il sera intrigant lors du bilan, le mois prochain, de connaître les réflexions de Kent Hughes au sujet de l'ailier droit, qui aura 30 ans cet été. On aime son attitude, on apprécie les liens qu'il a tissés avec des membres du noyau fort de l'équipe, on vante sa propension à élever son jeu quand les séries se pointent à l'horizon. Mais l'envers de la médaille n'a pas été joli ces six derniers mois, et l'échantillon est assez grand pour que de réelles inquiétudes soient soulevés, alors qu'il reste trois autres années et 16,5 M$ à écouler au contrat d'Anderson.
Trevor Zegras, Ducks d'Anaheim
Centre – 22 ans
Quel souvenir favorable gardera-t-on de la saison écourtée de Zegras, mis à part le troisième but style Michigan de sa jeune carrière, survenu le 23 décembre? On pourrait être tenté de répondre : aucun.
Ç'a été une année de distractions en tous genres pour le talentueux passeur, après des récoltes de 61 et 65 points lors de ses deux premières campagnes complètes chez les Ducks. Son agent Pat Brisson a passé de longues semaines sans négocier avec le DG Pat Verbeek, alors que Zegras visait le court terme et que l'équipe souhaitait l'avoir sous contrat à long terme, pour que les deux parties se rejoignent finalement à mi-chemin (avec un contrat de trois ans et 17,25 M$), moins de dix jours avant le début de la saison régulière.
Absent durant tout le camp, Zegras a connu un début de saison pour le moins tranquille (2 points en 12 matchs après les deux premiers mois), avant d'aboutir sur la liste des blessés, de revenir au jeu juste avant Noël, et de retourner à l'infirmerie pour un long séjour le 9 janvier, deux jours après avoir connu sa seule performance de deux points de l'année.Trevor Zegras
Cette dernière blessure à la cheville a nécessité une opération, et après deux mois et demi de remise en forme, il est revenu au jeu mardi, face au Kraken de Seattle. Quelque peu surprenant de le voir reprendre l'action avec si peu de hockey à jouer, et surtout, du hockey qui n'a aucune signification pour Anaheim. Mais peut-être une façon pour l'Américain de 22 ans de terminer sur une note positive cette saison éprouvante.
Au-delà des blessures et de sa dispute contractuelle des derniers mois, il faut démêler le vrai du faux quant aux diverses informations faisant état de son éthique de travail déficiente. Le manque de sérieux à la tâche pourrait venir à bout de la patience de Verbeek, reconnu pour sa hargne durant sa carrière de joueur.
Chose certaine, si la formation californienne se résigne à l'échanger, elle n'arrivera pas à extraire l'immense valeur qu'on accordait à cet excellent joueur offensif il y a un an à peine. Ça semble pourtant un scénario plausible, surtout s'il n'est pas sur la même longueur d'onde que les autres membres de la relève des Ducks.