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L'orgueil de Jonathan Marchessault a été piqué au vif

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QUÉBEC – Chers dirigeants des Golden Knights de Las Vegas, on vous suggère de vous méfier de Jonathan Marchessault dont vous avez piqué l'orgueil en le laissant quitter l'organisation à laquelle il a tant contribué.
 
Arrivé avec le grand sourire au Pro-Am Sun Life à Québec, Marchessault a rapidement affiché ce regard incisif qui ne laissait aucun doute envers la décision prise par Vegas.
 
« On tourne la page, mais je sais qu'en tant que joueur et avec la tête de hockey que j'ai, je n'aurais pas pris cette décision », a-t-il laissé tomber avec assurance.
 
« Je vais m'ennuyer de Vegas, mais ils vont s'ennuyer de moi », a lancé l'athlète de 33 ans dans une autre réponse qui n'était pas envoyée sur un ton léger.
 
Il l'a démontré quand on l'a relancé pour savoir si cette décision lui redonnait sa mentalité de jadis. Avant, ils voulaient prouver à toutes les équipes de la LNH qu'elles auraient dû miser sur lui. Maintenant, il voudra prouver à Vegas que ce fut une gaffe.

« Oui. C'est ce que j'explique beaucoup à mes enfants : quand on pense qu'on a atteint un niveau où on peut relaxer et que tout va bien dans la vie, on se fait ramener à l'ordre. Ma mentalité, cet été, c'est que ça ne devient jamais plus facile dans la vie, il n'y a jamais de chemin facile », a réagi le nouveau membre des Predators de Nashville.

À titre informatif, le premier des trois duels entre Vegas et Nashville aura lieu le 14 janvier.
 
Le verdict des Knights a été pénible à encaisser parce que Marchessault a brillé pendant sept saisons dans l'uniforme doré. Le point culminant aura été son trophée Conn-Smythe de joueur par excellence des séries. Sa production de 42 buts et 69 points, la saison dernière, n'était pas banale non plus.
 
Le comble aura été que les dirigeants de Vegas ne lui ont jamais expliqué leur décision.
 
« Non! Je n'ai pas parlé à personne d'autre dans la direction à partir du 1er juillet. J'ai tourné la page et eux aussi. Le propriétaire ou le DG ne m'ont pas texté. Mais mon entraîneur Bruce Cassidy m'a texté tout comme le personnel de bureau, les thérapeutes et mes coéquipiers. Ça me fait sentir que j'ai fait quelque chose de bien, je pense que j'ai touché des gens et j'ai eu un gros impact pour la communauté », a-t-il décrit.
 
Inévitablement, ça ne met pas la table à un bel été en famille.
 
« Je te dirais qu'on n'a pas vraiment eu d'été. Sérieusement, ce n'est vraiment pas l'idéal de changer d'organisation. Ça exige du temps chaque jour. Il y a des choses que tu dois sacrifier, c'est certain que ça en fait beaucoup. Je suis quand même fier d'avoir été en mesure d'obtenir une clause de non mouvement pendant quatre ans », a déclaré Marchessault qui a vu son handicap au golf écoper.
 
Alors comment fait-on la coupure émotive après tout ça.
 
« Le jour d'après tu commences à acheter des items de Nashville et ceux de Vegas, tu les mets dans une boîte et tu passes au prochain appel », a sèchement résumé le droitier.
 
À Nashville, Barry Trotz n'a pas hésité à lui offrir une entente de cinq saisons pour 27,5 millions.
 
Marchessault avait entendu les rumeurs que Steven Stamkos signerait aussi avec les Preds. Il l'a tout simplement appelé et le numéro 91 lui a confirmé ses intentions.
 
« Stammer, c'est quelqu'un que j'adorais côtoyer dans l'organisation du Lightning. Il m'impressionnait beaucoup comme joueur de hockey », a indiqué le Québécois.
 
Touché par le retrait de son chandail des Remparts

Généreux avec les médias, Marchessault a également parlé du retrait de son chandail, par les Remparts de Québec, qui aura lieu le 21 septembre.
 
C'était fort plaisant de voir qu'il était vraiment touché par ce geste.
 
« Pour vrai, je ne m'y attendais pas. Je me disais que ça pourrait peut-être arriver, mais pas nécessairement pour ce que j'ai fait en tant que joueur des Remparts, mais plus comme joueur de hockey. C'est dans ces moments-là que tu prends le temps de t'asseoir, de réaliser tout ce que t'as fait. Personnellement, c'est un des plus beaux honneurs qui peuvent m'arriver. De te faire retirer ton numéro, c'est quelque chose qui ne va probablement ne plus jamais m'arriver dans ma vie », a témoigné celui qui portait le numéro 18.
 
Marchessault a visé dans le mille. D'ailleurs, cette attention des Remparts inspirera plusieurs jeunes que différents parcours, même ceux parsemés d'embûches, peuvent mener à la LNH.
 
« Je suis tellement fier d'avoir gagné la Coupe Stanley, le Conn-Smythe et de faire retirer mon chandail. Mais ce dont je suis le plus fier, c'est comment j'ai fait mon parcours. Je suis parti de tellement loin », a-t-il ciblé.
 
Si pertinent, Marchessault ne raffole cependant pas du tout des discours devant un public. « Ce sera probablement une des choses les plus difficiles que je vais faire de ma vie », a-t-il dit alors qu'il sollicitera l'aide de sa femme.
 
Nul doute, il sera émotif et surtout en pensant à ses enfants.
 
« Normalement, le monde de Québec m'accueille vraiment bien. Je le disais à ma femme cet été, il me semble que ce serait le fun d'avoir une équipe de la LNH à Québec. On a une belle maison ici, on serait vraiment bien. Peut-être dans cinq ans? », a conclu Marchessault qui a refusé une offre du Canadien, mais il aurait dit oui aux Nordiques.