Les Panthers en 6!
FORT LAUDERDALE - Bien sûr que les Oilers d'Edmonton ont des chances de gagner la coupe Stanley.
Avec Connor McDavid (5 buts, 31 points) qui trône au premier rang des marqueurs depuis le début des séries, avec Leon Draisaitl – 10 buts dont huit en avantage numérique et 28 points – qui le talonne, avec Evan Bouchard qui complète le top-3 des meilleurs marqueurs des séries avec ses six buts, 27 points et un impressionnant différentiel de plus-14, avec Zach Hyman (14 buts) qui est le meilleur franc-tireur des séries, prétendre le contraire serait ridicule.
Ça deviendrait même absurde considérant que les Oilers comptent sur le meilleur avantage numérique – 19 buts en 51 occasions, efficacité de 36 % -- et qu'ils sont aussi les meilleurs en désavantage numérique avec seulement trois buts accordés en 49 infériorités (93,9 %). Une grande surprise qui confirme que les Oilers ne sont plus aussi généreux – il faudrait lire passoire – en défensive qu'ils l'étaient dans un passé pas très lointain.
Et quand on ajoute à la kyrielle de statistiques « traditionnelles » l'avalanche de statistiques savantes et avancées disponibles à droite et à gauche, on peut trouver mille et un motifs pour favoriser les Oilers et croire aux chances de voir la coupe Stanley défiler dans une ville canadienne pour la première fois depuis sa procession dans les rues de Montréal au printemps 1993.
Mais est-ce que toutes ces statistiques combinées à la fibre patriotique assurent que Connor McDavid sera le premier capitaine des Oilers depuis Mark Messier en 1990 à soulever le trophée?
Non!
Pas plus que le fait d'avoir battu en finale de l'Ouest les Stars de Dallas – la meilleure équipe de la LNH à mes yeux – ne devrait automatiquement servir de tremplin vers les grands honneurs.
De fait, je crois vraiment que ce sont les Panthers et non les Oilers qui seront couronnés au terme d'une finale de la coupe Stanley qui s'annonce aussi bonne sinon meilleure que tout ce que les séries nous ont offert en fait de hockey de très grande qualité depuis le début.
Pourquoi favoriser les Panthers?
Pourquoi favoriser une équipe dont le meilleur marqueur – Matthew Tkachuk – vient au sixième rang, derrière quatre joueurs des Oilers avec ses 19 points (5 buts) et tout juste devant le cinquième pointeur d'Edmonton?
Justement pour cette raison.
Les Panthers ont démontré depuis le premier match de la première ronde face au Lightning de Tampa Bay qu'ils forment une très solide équipe de hockey. Et comme le hockey, surtout celui des séries, est d'abord et avant tout une question d'équipe, de profondeur, d'implications et de sacrifices collectifs, je crois que les Oilers ne peuvent faire le poids sur cet aspect avec les Panthers.
Sans compter que les Panthers sont en mission. Je sais : les Oilers le sont aussi.
Mais les Panthers composent depuis un an avec leur défaite aux mains des Golden Knights de Las Vegas l'an dernier.
Il y a 12 mois presque jour pour jour, ce sont des Panthers minés par la fatigue et les blessures qui sont débarqués à Vegas. Cette équipe avait déjà fait tellement mentir les amateurs et « connaisseurs » aux quatre coins de la planète en éliminant les Bruins en première ronde, les Leafs en deuxième et les Hurricanes en finale de l'Est qu'ils n'avaient plus rien à prouver en grande finale.
Une grande finale dont ils ont été balayés du revers de la main.
Cette année, les Panthers veulent se reprendre. En prime, ils sont moins fatigués que l'an dernier – du moins ils le semblent – et surtout les blessures semblent les avoir épargnés jusqu'ici.
C'est un gros plus.
Bien qu'ils jouent en équipe et qu'ils auront besoin de la contribution pleine et entière de tout le monde pour gagner, les Panthers comptent aussi sur des joueurs exceptionnels comme Aleksander Barkov bien sûr.
Sans oublier Gustav Forsling à la ligne bleue. Forsling qui n'a pas les statistiques d'Evan Bouchard et qui n'attire pas l'attention comme les Makar, Hughes et autre jeunes vedettes à la ligne bleue, mais qui est d'une efficacité exceptionnelle. Et qui compte parmi les défenseurs les plus sous-estimés de la LNH.
Bobrovsky vs Skinner : avantage Panthers
Je saute rapidement les Tkachuk, Sam Bennett, Sam Reinhart parce que les Oilers ont des noms tout aussi impressionnants de leur côté pour me déplacer vers les buts.
Je sais que Stuart Skinner peut rivaliser avec les meilleurs gardiens de la LNH quand il est dans de bonnes dispositions ou que les Dieux du hockey décident d'être indulgents avec lui.
Mais l'incertitude associée au nom de Stuart Skinner oblige de donner un avantage marqué aux Panthers qui comptent sur Sergeï Bobrovsky. Oui! « Bob the Goalie » est une bibitte particulière lui aussi. Bien des gardiens, une grande majorité en fait alors que les bons gars terre à terre comme Samuel Montembeault sont bien rares dans la confrérie des gardiens, fluctuent émotivement et sportivement devant leur filet.
Mais à moins de 48 heures du premier match de la grande finale, j'ai largement tendance à afficher plus de confiance à l'endroit de Bobrovsky qu'à l'endroit de Skinner.
Mais si jamais – et je lui souhaite comme je le souhaite à ses coéquipiers, aux partisans des Oilers et aux amateurs de hockey tout court puisque la grande finale n'en sera que plus relevée – Stuart Skinner devait être en pleine possession de ses moyens et un brin chanceux en plus, ça n'affecterait pas vraiment la confiance que je voue aux Panthers.
Pourquoi?
Parce que les Panthers, même s'ils ne peuvent compter sur un monstre à deux têtes tout aussi redoutable que celui qui donne le ton chez les Oilers avec McDavid et Draisaitl, même si leur attaque massive n'est pas aussi dévastatrice que celle des Oilers et qu'ils ne sont pas aussi étanches à court d'un homme que l'est Edmonton, ont battu les gardiens Andreï Vasilevskiy et le Lightning en première ronde, Jeremy Swayman et les Bruins de Boston en deuxième ronde, Igor Shesterkin et les Rangers en troisième ronde.
Et on sera tous d'accord, du moins je l'espère, que les gardiens Vasilevskiy, Swayman et Shesterkin, qui étaient tous les trois au sommet de leur art, sont tous de bien meilleurs gardiens que Skinner.
Alors si Vasilevskiy, Swayman et Shesterkin n'ont pu freiner les Panthers et permettre à leurs clubs respectifs d'éviter l'élimination, comment Skinner y arrivera-t-il?
Dernier facteur qui me fait pencher en faveur des Panthers : je préfère l'avenue Las Olas et le mondialement connu Elbo Room qui fait face à la mer que le Sherlock Holmes au centre-ville d'Edmonton...
Simple question de goût! Et là encore, vous avez pleinement le droit de ne pas être d'accord.
J'ai frappé un en deux en finales d'Association. J'avais vu juste dans trois séries en deuxième ronde et dans sept des huit duels en première ronde.
Si les Panthers me donnent raison en grande finale, je terminerai les séries avec 12 prédictions avérées sur 15.
Bonne finale à tous et toutes!
Elbo Room