Raymond Bourque a longtemps cru inatteignable la marque de 894 buts de Wayne Gretzky
Raymond Bourque l'avoue candidement : pendant longtemps, il a cru la marque de 894 buts appartenant Wayne Gretzky hors d'atteinte pour quiconque s'en donnerait l'objectif.
« Honnêtement, je suis surpris. Je pensais que ça allait être un record qui ne serait jamais battu, a-t-il reconnu lundi durant un entretien accordé au 5 à 7, au lendemain du 895e filet historique réussi par le capitaine des Capitals de Washington Alex Ovechkin.
Petit à petit, le légendaire défenseur québécois s'est aperçu qu'Ovechkin, à force de continuer de trouver le fond du filet avec une régularité à toute épreuve, disposait d'une réelle chance de menacer ce record.
« Le mérite revient à Ovi, qui a non seulement connu une longue carrière, mais qui a été très productif pendant toutes ces années », a résumé celui qui a totalisé 1579 points en 1612 matchs au fil de sa grandiose carrière.
« Plus on le voyait aller, on se disait qu'il avait une chance de faire tomber la marque de Gretzky. Et puis cette année, toute une saison! Une quarantaine de buts déjà, et il n'a pas même fini. On dirait même qu'il a gagné en énergie. Il reste une saison à son contrat, donc 900 buts, ça va de soi, mais on ne sait pas où ça va s'arrêter. Disons que ça va être difficile pour le prochain [qui s'attaquera au record d'Ovechkin] »
Une véritable force de la nature, le Russe de 39 ans - il aura eu 40 ans avant le coup d'envoi du calendrier 2025-2026 - n'aurait peut-être pas connu un succès aussi foudroyant n'eut été de son amour contagieux pour son sport.
« Sa passion du hockey est évidente. Il a toujours joué avec cette passion et avec énergie. Tout ce qu'il apporte soir après soir... J'aurais aimé jouer avec lui parce qu'il amène ça à l'aréna jour après jour. J'ai joué jusqu'à 40 ans, et je peux vous le dire, c'est impressionnant ce qu'il fait. C'est un sport pour les jeunes hommes. De battre le record de la façon qu'il l'a fait, c'est impressionnant au plus haut point. Et ce n'est même pas fini.
D'ailleurs, sur le plan collectif, la formation que dirige Spencer Carbery aurait difficilement pu écrire un scénario aussi féérique.
« Les Capitals de façon générale, c'est surprenant cette année qu'ils connaissent. De lutter pour le trophée des Présidents après être tout juste entrés dans les séries l'an dernier… L'organisation au complet a du mérite. Ça doit être agréable pour tout le monde de se présenter à l'aréna durant une telle saison. »
Bourque avait été préparé à l'excellence de Hutson
Si plusieurs ont découvert seulement au cours des derniers mois les remarquables habiletés du défenseur recrue des Canadiens Lane Hutson, ce n'est pas le cas de Raymond Bourque, qui déjà la saison dernière avait été renversé par la prestance du jeune arrière américain dans les couleurs des Terriers de Boston University.
Il a expliqué que son fils Chris lui avait mis la puce à l'oreille.
« Sa présence l'an dernier à BU a excité tellement de gens. Mon fils Chris a joué dans ce programme pendant un an, avant de signer avec Washington. (...) Chris travaille avec l'équipe quelques jours par semaine, et l'an dernier, il m'écrivait pour me dire : ‘Lane Hutson, quel joueur incroyable! Papa, regarde-le bien quand il va arriver à Montréal'. Tout le monde s'est aperçu qu'il est un joueur très spécial. Je pense que sans lui, [les Canadiens] ne sont pas en éliminatoires », a-t-il résumé.
« Il n'est pas un gros joueur, mais je n'ai jamais vu un joueur bouger de cette façon. Ses petits mouvements avec la rondelle… Je m'inquiétais pour lui à sa première saison, mais finalement, il va gagner le titre de recrue de l'année et Montréal va faire les séries. (...) Un gros crédit revient à Lane, ainsi qu'à Jeff Gorton et à l'organisation d'avoir bâti une jeune équipe comme ça. Il y a beaucoup de talent, et il y en a d'autre qui s'en vient. »
Même s'il a passé plus de deux décennies à voir défiler devant lui des joueurs de calibre international à la défense, entre 1979 et 2001, Bourque croit ne jamais avoir joué en compagnie, ou affronté, un hockeyeur ayant le profil qu'offre Hutson.
« Je n'ai vu personne danser comme il le fait sur une patinoire, ça c'est certain! Il y a Quinn (Hughes) à Vancouver, tu peux les comparer, leur façon de contrôler le jeu et leur coup de patin. Le meilleur défenseur de la LNH à mon avis est au Colorado, en la personne de Makar, mais lui joue de façon plus physique [qu'eux]. Je crois vraiment que Hutson et Hughes, leur façon de contrôler le jeu est comparable. C'est vraiment impressionnant. »