Shea Weber est le meilleur défenseur que Jean-Pierre Dumont a côtoyé
Jean-Pierre Dumont le dit sans hésitation, Shea Weber est le meilleur défenseur avec lequel il a évolué au cours de sa carrière dans la LNH.
Pendant cinq saisons, l'ancien attaquant québécois a patiné avec celui qui sera intronisé au Temple de la renommée du hockey lundi, à Toronto.
À sa dernière campagne sur le circuit Bettman avec les Predators de Nashville, Dumont a même vu Weber être nommé parmi les finalistes au trophée Norris pour la première fois, un trophée qui lui a finalement échappé à trois reprises.
« C'est le no 1, sans aucun doute. Il était tellement une puissance. Son lancer frappé est une des raisons pourquoi le connaît, mais il ne faut pas oublier son jeu défensif, son leadership et sa vision de jeu », a déclaré Dumont en entrevue au 5 à 7.
« On n'avait pas une grande différence d'âge (7 ans, NDLR), mais de l'avoir vu grandir et évoluer, c'était spécial », d'ajouter l'ancien des Foreurs de Val-d'Or.
Aujourd'hui âgé de 39 ans, Weber a été un choix de deuxième tour, 49e au total, par les Preds en 2003. Selon Dumont, son sens du leadership a vite été évident.
« On a été chanceux d'avoir eu de très bon leaders, il était bien entouré pour apprendre avec Kimmo Timonen, Jason Arnott et Paul Kariya. C'était quelque chose dans sa personnalité, il était intègre. Il ne parlait pas souvent, mais il n'avait pas besoin de parler pour faire sentir sa présence ou faire passer un message. »
Au fil de sa carrière, Weber a pris part à 1038 matchs de saison régulière. Il a enregistré 589 points, dont 224 buts tout en passant en moyenne 24 minutes et 3 secondes sur la glace à chacun de ses matchs, une moyenne qui grimpait encore en séries. S'il n'a jamais été en mesure de mettre la main sur la coupe Stanley, il a mérité plusieurs honneurs aux Jeux olympiques et ailleurs lors de compétitions internationales. Toutes de bonnes raisons de faire son entrée au Temple dès sa première année d'admissibilité, comme Pavel Datsyuk.
Il reste que la puissance de son tir a marqué les esprits, et Dumont a d'ailleurs de bonnes anecdotes à ce sujet.
« À mes premières saisons, j'étais chanceux parce que je jouais sur le flanc et c'est moi qui lui remettais la rondelle pour qu'il décoche un tir, donc je ne me trouvais pas en position d'être frappé. Mais quelques années plus tard, [l'entraîneur] Barry Trotz m'a proposé de faire un changement sur le 5 contre 3, de me mettre devant le filet, alors je lui avais dit que si c'est lui qui tire sur réception du haut des cercles, c'est sûr et certain que je ne me place pas devant le filet! Finalement c'est une recrue qui se retrouvait là.
« Même une fois, notre coéquipier Martin Erat avait été frappé à la jambe; il se l'était fracturée et la jambière avait éclaté. Chaque fois qu'il lançait la rondelle, c'est comme s'il mettait toute la rage qu'il avait en lui là-dedans. »
Weber et Datsyuk seront admis aux côtés d'autres anciens athlètes tels que Natalie Darwitz, Jeremy Roenick et Krissy Wendell-Pohl, ainsi que les bâtisseurs Colin Campbell et David Poile.
Dans le cas de Poile, qui l'a embauché à Nashville en août 2006 avant de racheter son contrat en juin 2011, Dumont garde encore un lien étroit avec lui puisqu'il dirige son petit-fils.
« On avait une très bonne relation. C'est sûr qu'à la fin, sur le moment, il y a eu un peu de déception. Mais avec le recul, tu sais que c'est la partie business. Ça arrive partout à travers la ligue. Encore maintenant on a une bonne relation, je suis souvent sur la glace avec son petit-fils, je le vois très souvent à l'aréna, je suis encore très impliqué auprès des Predators, je vais voir des parties et il y a des évènements avec les anciens. »
En 822 matchs répartis sur 12 saisons dans le circuit Bettman, Dumont a marqué 214 buts et récolté 523 points avec les Sabres, les Blackhawks et les Predators. Il a terminé sa carrière de joueur avec l'équipe de Berne dans la Ligue de hockey suisse. Il est retourné vivre à Nashville, où il réside toujours, et occupe des fonctions d'entraîneur au niveau scolaire.