Anthony Mantha, plus léger, veut rebondir cette saison avec les Capitals
TERREBONNE – Anthony Mantha l'admet sans retenue, « pas mal tout » a été difficile durant sa dernière saison. C'est en perdant une dizaine de livres que l'imposant ailier des Capitals de Washington entend se reprendre.
Impliqué dans plusieurs rumeurs de transaction – et même de rachat de contrat – cet été, Mantha entamera finalement une quatrième saison avec les Capitals de Washington.
Surtout, il s'agira de la dernière année de son pacte de quatre ans lui rapportant 5,7 millions par saison.
Un virage était nécessaire pour celui dont la production a été limitée à 27 points (11 buts et 16 aides) en 67 matchs en 2022-2023. Sa saison estivale tournait ainsi autour d'un but principal.
« La perte de poids, question d'être plus rapide la saison prochaine. Je trouvais qu'il me manquait une petite coche dans mon jeu de ce côté. Être plus fort et plus lean pour être plus explosif », a confié Mantha.
À titre de précision, Mantha jouait à un poids de 242 livres la saison dernière. « Je trouvais ça un peu trop lourd. Mon objectif est de 232, il me reste quelques livres à perdre, mais on a le temps », a décrit le joueur de six pieds cinq pouces.
On a cru bon sonder le réputé préparateur physique Stéphane Dubé qui a supervisé ce plan avec Jean-François Gaudreau (pour le volet de l'alimentation).
« Il jouait autour de 240 livres, c'est pesant. Ce n'est pas comme s'il avait beaucoup de gras, on veut juste le baisser encore un peu. Ça va faire une saprée différence, c'est certain », a soutenu Dubé qui vise un objectif plus audacieux de 227 ou 228 livres.
« Comme j'ai expliqué à Anthony, que j'entraîne depuis quelques années, avec sa force et sa puissance, sans le bagage supplémentaire dans la valise, ce sera assez dangereux pour sa vitesse », a ajouté Dubé.
L'agilité de Mantha, avec sa charpente, a toujours été impressionnante. Mais la réalité de la LNH exige désormais de capitaliser sur chaque fraction de seconde. Dubé précise que le progrès se remarque déjà.
« Oui, je le vois sur la glace. Je constate déjà une amélioration pour son agilité et sa vitesse et on n'a pas fini, il reste encore quelques livres à retrancher », a constaté Dubé qui le compare un peu à un secondeur au football professionnel pour la puissance qu'il génère.
Un objectif assumé de 60 points
Pertinent en entrevue, Mantha ne s'est pas défilé sur les ennuis de sa dernière campagne.
« Je trouve que je n'ai pas été assez présent et impliqué pour mon équipe. Que ce soit pour les points, les mises en échec et tous les petits détails. Je veux être prêt cette année pour les accomplir », a reconnu le grand gaucher.
« Le reset a été mon mariage à Banff et on a fait notre petite lune de miel. Ensuite, j'ai mis les bouchées doubles à l'entraînement. On a encore quatre, cinq semaines et je dois continuer comme ça », a enchaîné Mantha qui est devenu papa d'une petite fille, Naomie, en 2022.
Stimulé de réussir sa mission, Mantha n'a aucun problème à révéler son objectif contrairement à bien d'autres joueurs de la LNH.
« J'en ai plusieurs, je t'avouerais. Mon objectif personnel est de 60 points (son sommet est de 48) cette année et ensuite de signer un contrat à long terme quelque part. »
Le but demeure de transformer la fin de son contrat en motivation.
« Je dois connaître une grosse saison. On ne se cachera pas que c'est ma dernière année de contrat et j'aimerais rebondir. C'est pratiquement une deuxième chance après la dernière saison. J'ai eu d'autres saisons moins bonnes dans la LNH ou LAH donc je sais comment revenir en force », a-t-il soumis.
Dubé précise d'ailleurs que Mantha n'a pas rechigné en découvrant le plan qu'il lui a élaboré.
« Il a un énorme potentiel et il le sait. Il n'a même pas contesté du style ‘Ouin, je ne pense pas...' Il est ouvert d'esprit et pour moi, il est surtout une très bonne personne. Il sait que je bâtis ce plan pour lui et que tout le monde sera gagnant », a mentionné celui qui s'occupe de plusieurs hockeyeurs dont Rafaël Harvey-Pinard et Alexis Lafrenière.
Pour la collaboration avec Gaudreau, il s'occupe de Lars Eller depuis quelques années ce qui a facilité son ajout dans le projet.
Bien occupé avec sa petite famille, son mariage et son entraînement, Mantha prétend qu'il n'a pas affecté par les rumeurs à son endroit.
« Je bloque tout, je suis capable d'ignorer ce qui se dit. Quand j'ai été échangé de Detroit à Washington, j'avoue que celle-ci a été un choc. Il n'y avait pas eu de rumeurs et c'est arrivé à la fin de la date limite des transactions. Depuis ce moment, j'ai plus une mentalité que c'est une business. C'est sûr qu'on va déménager et jouer ailleurs donc j'essaie de rester focus », a cerné Mantha.
La chasse d'Ovechkin, un nouvel entraîneur et deux anciens du CH
Sa relance devra s'opérer dans le système d'un nouvel entraîneur, Spencer Carbery.
« Je ne le connais pas beaucoup, on a parlé ensemble à trois reprises cet été. On essaie de se concentrer sur quand mes performances étaient bonnes. Il a parlé à (Jeff) Blashill [qui l'a dirigé à Detroit] quelques fois. On va faire du vidéo et on va changer le système de jeu. Je vais avoir quelques devoirs à faire », a commenté Mantha.
Cette année encore, Alexander Ovechkin (822 buts) accaparera beaucoup d'attention dans sa quête pour devancer Wayne Gretzky (894 buts) au sommet des buteurs de l'histoire de la LNH.
« C'est assez incroyable! Les gars essaient de ne pas trop s'exciter ou de ne pas juste chercher Ovechkin sur la glace. C'est un scoreur, les buts vont venir. C'était vraiment drôle quand il a battu Gordie Howe pour la deuxième position. C'était dans un filet désert contre Winnipeg. Il ne voulait pas le but. Il y avait un temps d'arrêt et il a dit qu'il n'avait pas le goût de le marquer. Finalement, Kuznetsov n'arrêtait pas de lui passer la rondelle », s'est remémoré Mantha qui est un témoin privilégié de cette page d'histoire.
Deux nouveaux coéquipiers connus à Montréal, Max Pacioretty et Joel Edmundson, se joindront au groupe des Caps.
« Ça va aider notre équipe pour combler les trous en attaque et défense », a conclu Mantha, l'un des actionnaires du Club de golf Le Mirage.