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RÉSULTATS

McDavid et Binnington : le meilleur pour la fin

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BOSTON – De son propre aveu, Connor McDavid connaissait jusque-là un match de championnat assez ordinaire.

Même que sur les médias sociaux, il essuyait des critiques pour son manque d'implication et le fait qu'il semblait s'effacer lorsque Brady Tkachuk et ses coéquipiers américains distribuaient généreusement des mises en échec.

Puis, à 8 minutes 18 secondes de la première période de prolongation, le meilleur joueur de hockey au monde a été oublié dans l'enclave. Grosse erreur des Américains. Car dès que la rondelle s'est retrouvée sur la lame de son bâton, McDavid a marqué le but qui a propulsé le Canada vers sa victoire de 3-2 aux dépens des USA.

À la grande joie des milliers d'amateurs de hockey canadiens qui remplissaient les sièges du TD Garden à Boston; à la grande joie de ceux et celles qui le chahutaient quelques minutes plus tôt et qui l'ovationnaient maintenant; à la grande joie de ses coéquipiers qui maintenaient ainsi la suprématie du Canada sur la scène internationale dans le cadre de compétition impliquant les meilleurs joueurs des pays invités.

Que Connor McDavid se soit imposé dans un moment aussi crucial, qu'il ait gardé le meilleur pour la fin en imitant Sidney Crosby qui avait marqué le but en or aux Jeux olympiques de Vancouver en 2010 encore aux dépens des Américains, était loin de prendre la planète hockey par surprise.

Car c'est souvent, et même très souvent, dans les moments les plus cruciaux que les meilleurs joueurs, les joueurs comme Connor McDavid se distinguent.

« Il y a des joueurs qui veulent être placés dans ce genre de situation parce qu'ils sont en mesure de s'imposer et il y en a d'autres qui aimeraient être capables de les imiter. Connor est dans la première catégorie. Il a un désir de vaincre incroyable. Il tient à s'imposer et c'est pour cette raison qu'il est le meilleur joueur de la Ligue et qu'il sera parmi les meilleurs joueurs de tous les temps », a commenté Brad Marchand lorsque questionné sur la place occupée par Connor McDavid au sein d'Équipe Canada et sur la planète hockey.

« Nous nous attendions à une grande performance de Connor et nous l'avons obtenue », a aussi insisté l'entraîneur-chef Jon Cooper.

Va donc pour McDavid.

Binnington impérial

Mais que Jordan Binnington ait imité le dauphin de Sidney Crosby en gardant le meilleur pour la fin, c'était oui un brin surprenant.

Jordan Binnington n'avait pas été mauvais sur les deux buts accordés aux USA au cours de la rencontre : le premier par Brady Tkachuk qui a hérité d'une rondelle à la porte des buts. Le deuxième par Jake Sanderson qui a marqué d'un bon tir de l'enclave.

Mais Binnington n'offrait pas une performance qui inspirait confiance. Du moins du haut de la galerie de presse ou à la télé. Souvent en déséquilibre, souvent déporté sur sa gauche ou sa droite, souvent à la recherche de la rondelle qui glissait autour de lui, Binnington donnait l'impression qu'il était vulnérable.

Quand la prolongation s'est mise en branle, Binnington est tout d'un coup passé de vulnérable à impérial.

Il s'est dressé trois fois devant Auston Matthews qui dominait à lui seul la patinoire lors de cette période de prolongation. Binnington a ajouté des arrêts tout aussi cruciaux devant Jake Sanderson et Brady Tkachuk.

« Il est la seule raison qui explique notre victoire », a convenu un Brad Marchand admiratif après le match.

« Quand il a effectué son premier arrêt, nous nous sommes dit sur le banc : c'est en plein l'arrêt dont nous avions besoin. Puis, il en a fait un autre et un autre encore. On lui en a demandé beaucoup et avons finalement été en mesure de tirer profit des arrêts qu'il a effectués », que Brad Marchand a commenté après le match.

« J'espère que la performance de Binni fera taire tous ceux qui doutaient de lui et qu'ils le lâcheront un peu », a insisté Connor McDavid qui n'aurait pu jouer les héros sans les arrêts de Binnington.

« Jordan nous a sauvés en prolongation. J'espère qu'il pourra le faire encore l'an prochain », a aussi ajouté Nathan MacKinnon élu joueur par excellence du tournoi en faisant référence aux Jeux de Turin - Cortina d'Ampezzo en Italie.

De mal-aimé à bien-aimé

Passé de mal-aimé à bien-aimé au fil des arrêts multipliés en prolongation, Jordan Binnington a quitté son filet en effectuant des pas de danse et en levant les yeux au ciel.

« C'était sensationnel de vivre une telle fin de partie », a indiqué le gardien qui vient encore de signer une victoire cruciale sur la patinoire du TD Garden à Boston.

En finale de la coupe Stanley (2019), Binnington avait réalisé 32 arrêts sur les 33 tirs des Bruins pour soulever la coupe Stanley.

En finale de l'Ouest, contre Dallas, il avait stoppé 29 des 30 tirs des Stars dans le septième et décisif match.

Jeudi, il a effectué 31 arrêts, dont six en prolongation, pour confirmer la victoire du Canada aux dépens des États-Unis.

« J'imagine que les gens de Boston ne me porteront pas dans leur cœur », que le gardien a ironisé.

Calme, posé dans ses réponses, Jordan Binnington n'affichait aucun signe de rancœur à l'endroit de ceux et celles qui doutaient de lui après ses deux premières sorties et qui réclamaient son remplacement devant la cage canadienne.

« Ça fait partie du sport », qu'il a simplement plaidé avant de reconnaître que la confiance affichée par Jon Cooper à son endroit l'avait beaucoup aidé.

« Jordan a gardé ses meilleurs arrêts pour la fin et c'est exactement ce que les gagnants font. Est-ce qu'il a été un peu généreux contre la Suède? Peut-être, mais il s'est imposé en prolongation et on a gagné. Il l'a fait encore ce soir. Jordan était mon gardien depuis le début. J'avais décidé de me rendre jusqu'au bout avec lui et je n'ai jamais même songé à le remplacer en cours de tournoi », a martelé Jon Cooper lorsqu'il a été question de la confiance qu'il vouait à Binnington.

De Crosby à McDavid

Sidney Crosby et Connor McDavid ont affronté plusieurs questions reliées au but de la victoire. Des questions associées au fait que ce but illustrait peut-être le passage du flambeau des mains de Crosby à celles de McDavid.

Le principal intéressé a balayé ces prétentions du revers de la main : « Je crois vraiment que vous verrez Sid avec nous dans 12 mois (en Italie), il est donc très prématuré de parler de quelque passage de torche que ce soit », a tranché McDavid.

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