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Montembeault : à la manière de Roy

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MONTRÉAL - Patrick Roy a été honoré par l'accueil que lui a réservé le Canadien en faisant défiler à l'écran géant, pendant le ô Canada, des photos illustrant plusieurs des grands moments qu'il a vécus dans l'uniforme du Tricolore.

 

Il a d'ailleurs remercié la direction de l'équipe dès le début de son point de presse après le match.

 

Patrick Roy a aussi été très touché par la réaction de la foule. Une réaction « extraordinaire, comme d'habitude », s'est permis d'insister celui autour de qui le duel Canadien-Islanders gravitait mardi soir au Centre Bell.

 

De polie qu'elle était au tout début de l'hymne national, la réaction de la foule a pris de l'ampleur au rythme des photos qui défilaient à l'écran et des notes qui résonnaient dans l'amphithéâtre. Mais lorsque Patrick Roy, plus grand que nature, debout derrière le banc de ses Islanders, s'est retrouvé sur les quatre faces de l'écran géant, les notes jouées à l'orgue par Diane Bideau et la voix de Cherylyn Toca ont été balayées par l'ovation qui a déferlé autour du Centre Bell.

 

Même s'il avait passé la journée à insister auprès de ses joueurs qu'ils étaient les acteurs principaux du spectacle prévu au Centre Bell, même s'il venait de répéter cinq fois plutôt qu'une que les points à l'enjeu étaient bien plus importants que son retour à Montréal, aussi attendu et célébré soit-il, Patrick Roy n'a pu rester insensible à cette ovation.Patrick Roy

 

Personne n'y serait arrivé.

 

Un brin mal à l'aise, deux brins dépassé par cet accueil, Patrick Roy a remercié la foule en levant rapidement la main gauche dans laquelle il tenait un petit bout de papier blanc.

 

Je ne sais pas ce qu'il y avait sur ce bout de papier. Mais s'il y avait griffonné les grandes lignes de son plan de match, Samuel Montembeault s'est assuré de lui faire prendre le bord.

 

Comme l'a fait Patrick Roy des dizaines de fois au cours de sa carrière, Samuel Montembeault a changé le cours du match jeudi soir. Comme celui dont il portait fièrement le numéro 33 avant d'arriver avec le Canadien, Montembeault a gâché la soirée de travail des Islanders venus de New York.

 

Il a surtout gâché le retour de Patrick Roy.

 

Du moins sur le plan sportif.

 

Car sur le plan humain, Patrick Roy pourrait difficilement avoir reçu un plus bel accueil dans le cadre de son quatrième grand retour à Montréal. Un premier le 5 mars 1997 comme gardien de l'Avalanche; un deuxième, le 22 novembre 2008 lorsqu'il est «revenu chez nous» pour assister au retrait de son chandail; un troisième le 18 mars 2014 lorsqu'il a dirigé, pour la première fois au Centre Bell, l'Avalanche du Colorado.

 

« Je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre, mais les partisans du Canadien ont prouvé une fois encore à quel point ils aiment leur équipe », a indiqué Roy qui aurait pu se permettre d'ajoute à quel point ils aiment les joueurs qui ont marqué l'histoire de leur équipe.
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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Des frissons pour Pageau

 

Si Patrick Roy a candidement reconnu avoir été touché par l'accueil offert par la foule et la direction du Tricolore, plusieurs de ses joueurs l'ont été tout autant.

 

« J'ai vécu des matchs sensationnels ici en affrontant le Canadien en séries éliminatoires. Mais jamais je n'ai eu des frissons comme j'en ai eu ce soir. Pour un Québécois qui est très conscient de ce que Patrick Roy a représenté dans l'histoire du Canadien et l'histoire du hockey, c'était vraiment spécial de vivre ce qu'on a vécu ce soir », a témoigné le Gatinois Jean-Gabriel Pageau.

 

À l'autre bout du vestiaire, Bo Horvat est demeuré de longues minutes debout devant les journalistes qui défilaient devant lui. Comme s'il tenait à partager les émotions vécues près de trois heures plus tôt.

 

« C'est toujours particulier de jouer ici. Il y a une ambiance différente des autres amphithéâtres autour de la Ligue. C'est toujours bruyant. Intense. Mais jamais encore, je n'avais senti autant de passion que ce soir. C'était vraiment plus fort que lors de toutes mes autres visites. Je me sens choyé d'avoir vécu un tel moment. Je suis juste déçu que nous n'ayons pas été en mesure d'offrir la victoire à notre entraîneur. Et ce n'est pas faute d'avoir essayé. Car même si on s'est retrouvé avec un recul de 0-3 à combler et qu'on a finalement perdu (4-3) en donnant un but en fin de match, je considère que nous avons disputé un très bon match de hockey », a défilé Horvat.

 

Auteur du but qui a amorcé la remontée des Islanders en plus d'avoir récolté une passe sur le but égalisateur (3-3) en milieu de troisième période, Bo Harvat avait bien raison de souligner que lui et ses coéquipiers ont disputé un bon match.

 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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Deux arrêts cruciaux

 

Mais ce bon match qui aurait pu – et peut-être dû – être couronné par une victoire, Samuel Montembeault l'a transformé en défaite.

 

Des 44 arrêts qu'il a multipliés, dont plusieurs aussi spectaculaires que difficiles à réaliser, Samuel Montembeault en a effectué deux très tôt dans le match. Deux arrêts qui ont changé le cours du premier tiers… et peut-être du match.

 

Le gardien québécois s'est dressé coup sur coup devant Anders Lee et Mathew Barzal. Le premier aurait facilement pu marquer. Le deuxième plus encore.

 

« On a parfois eu de la misère avec nos départs, donc je voulais être solide au début pour aider l'équipe et ils ont bien joué ensuite », que Montembeault a expliqué après sa victoire.

 

Une victoire spéciale pour le Québécois qui croisait un de ses héros d'enfance. « J'y pensais avant le match. Je vois sa photo tous les jours quand je suis assis dans le vestiaire. C'était certainement une motivation supplémentaire. »

 

Non seulement Samuel Montembeault a évité au Canadien d'accorder le premier but de la rencontre, mais une pénalité écopée par les Islanders peu de temps après ses deux gros arrêts ont ouvert la voie au but de Nick Suzuki. Un but qui a été suivi d'un deuxième enfilé par Cole Caufield, et d'un troisième par Sean Monahan.

 

« On a eu un bon début de match, mais des arrêts rapides et un but en désavantage numérique – les Islanders sont 31e à court d'un homme sur les patinoires ennemies cette saison – ont tué notre momentum. Je suis quand même fier de l'effort des gars qui n'ont pas lâché et qui ont trouvé le moyen de revenir dans la rencontre », a analysé Patrick Roy.

 

Dans le camp du Canadien, Martin St-Louis a souligné la qualité du match de son gardien. «Sam a été excellent. Il nous a permis de ne pas courir après la game», que l'entraîneur-chef a affirmé.

 

Son équipe a toutefois couru après le trouble en multipliant les pénalités. Arber Xhekaj a écopé deux pénalités mineures. Rafaël Harvey-Pinard, Jake Evans et Jayden Struble en ont écopé une chacun.

 

Brendan Gallagher lui a été chassé du match pour un coup de coude au visage du défenseur Adam Pelech. Un geste qui a permis aux Islanders de marquer deux fois en cinq minutes. Un geste qui devrait coûter quelques matchs de suspension au vétéran.

 

« On a joué avec le feu et on a failli se brûler », a admis Martin St-Louis.
 

ContentId(3.1438457):Canadiens : « On a joué avec le feu, on s'est presque brûlé » (LNH)
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Heureusement pour le Canadien, son entraîneur-chef et les partisans, Samuel Montembeault a pu éteindre le feu avant qu'il ne fasse trop de dégâts.

 

Et en fin de match, alors que les Islanders y allaient à six patineurs contre lui pour niveler les chances une deuxième fois, Montembeault s'est encore dressé devant sa cage.

 

Et lorsque le poteau à la droite de Montembeault lui est venu en aide pour réaliser l'arrêt à sa place, il était facile de croire que les fantômes du Forum avaient décidé de s'impliquer dans le cours du match pour jouer un tour à Patrick Roy.

 

Au nombre de fois qu'ils l'ont aidé alors qu'il défendait la cage du Canadien, ces fantômes pouvaient bien se permettre ce petit cadeau de bienvenue de leur cru...