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RÉSULTATS

Panthers : le rêve se transforme en cauchemar

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EDMONTON - Les traits tirés, visiblement déçu et tentant le mieux possible de camoufler l'inquiétude normale qui doit commencer à le ronger, Aleksander Barkov s'est offert quelques secondes de réflexion lorsqu'on lui a demandé si lui et ses coéquipiers des Panthers réalisaient la gravité de la situation dans laquelle ils venait de se placer.

« Disputer un septième match de la coupe Stanley, c'est le rêve de tout joueur de hockey », que le capitaine des Panthers a offert en guise de réponse.

Peut-être!

Mais après avoir gaspillé une troisième occasion consécutive de réaliser le vrai de vrai rêve de tout joueur de hockey, c'est-à-dire de soulever la coupe Stanley, après avoir gaspillé l'avance de 3-0 qu'ils s'étaient donnée en lever de rideau de la grande finale, le rêve de disputer un match sans lendemain, lundi, en Floride, face aux Oilers, pourrait bien virer au cauchemar pour les Panthers.

Ces deux équipes sont en voie de réécrire l'Histoire de la LNH. 

Les Oilers pour les bonnes raisons alors qu'ils pourraient devenir la première équipe depuis les Maple Leafs de Toronto, en 1942, à combler un recul de 0-3 pour finalement soulever la coupe Stanley, sans oublier qu'ils pourraient aussi mettre un terme à l'interminable attente d'un retour de la coupe Stanley au Canada depuis qu'elle a défilé dans les rues de Montréal au printemps 1993. Il y a déjà 31 ans.

Mais pour les Panthers, un quatrième revers consécutif les associerait à la plus grande débandade de l'histoire moderne de la LNH.

Pas surprenant que la tension était palpable dans le vestiaire lorsque les journalistes y sont entrés. Après les réactions de déception et même de frustration qui résonnaient jusque dans le corridor adjacent au vestiaire, les premières questions posées aux rares joueurs présents – Carter Verhaege et Dmity Kulikov étaient les seuls autres joueurs disponibles – brisaient le lourd silence qui étouffait ce vestiaire.

« Personne n'est content d'avoir perdu », que Barkov a convenu sans élaborer sur ce qui s'est dit dans le vestiaire avant l'arrivée des journalistes.

Le capitaine a toutefois levé le voile sur la courte conversation qu'il a échangée avec Matthew Tkachuk sur la patinoire en retraitant au vestiaire.

« On s'est dit que nous devions être meilleurs sur la patinoire. Encore ce soir, nous avons commis des erreurs qui nous ont coûté des buts. On doit transformer ce qu'on a fait de mal lors des trois derniers matchs en aspects positifs », a poursuivi Barkov. 

Le capitaine des Panthers a aussi repoussé du revers de la main les prétentions selon lesquelles lui et ses coéquipiers ne semblaient pas prêts à faire ce qui devait être fait pour gagner le sixième match et éviter les risques associés à une partie sans lendemain.

« Je considère que nous étions prêts mentalement. Mais durant le cours du match, nous n'avons pas été en mesure de jouer à la hauteur de ce qui était requis. Je l'ai dit tantôt. On devra être meilleurs », a conclu le capitaine.

Les Panthers ont été à la traîne des Oilers dès les premières secondes de la rencontre. Dominés 11-2 et 25-12 au chapitre des tirs cadrés et des tirs décochés au cours de la seule première période, les Panthers ont été chanceux de retraiter au vestiaire avec un recul de seulement 1-0.

Les deux clubs ont ensuite amorcé la période médiane comme ils avaient amorcé le match. Résultat : après Warren Foegele au premier tiers – sur une passe savante de Leon Draisaitl, Adam Henrique a déjoué Sergeï Bobrovsky pour doubler l'avance des Oilers.

Une contestation qui a tout changé

Sacha Barkov a refroidi les ardeurs des partisans qui célébraient le deuxième but de leurs favoris en déjouant Stuart Skinner dix secondes seulement après la reprise du jeu.

Informé par ses adjoints responsables de vidéo, l'entraîneur-chef des Oilers a été invité à contester le jeu en raison d'un hors-jeu non signalé. Kris Knoblauch est rapidement allé de l'avant avec cette décision. Une décision bien avisée puisque le but a été refusé après que les juges de lignes et les responsables des opérations hockey de la LNH eurent convenu qu'il y avait bel et bien hors-jeu.

« Les images à ma disposition étaient sans équivoque. C'était hors jeu à mes yeux et je n'ai pas hésité une seconde », a indiqué Knoblauch qui n'a jamais craint que son équipe, après la réplique rapide des Panthers, n'offre à ses rivaux la possibilité de niveler les chances en avantage numérique dans le cas d'une contestation rejetée.

Une réaction tout à l'opposé de celle de Paul Maurice qui fulminait lorsque les officiels à rendu leur décision.

« J'étais furieux car selon les images qui étaient disponibles à notre banc, il n'y avait absolument rien de concluant pour renverser le but. Je ne dis pas qu'il n'y avait pas de hors-jeu. Il faudra faire enquête et demander l'aide de la C.I.A. pour savoir quels angles de caméra ils ont obtenus pour rendre leur verdict. Mais avec ce que j'avais à notre banc, je n'aurais jamais osé contester tant ce n'était pas concluant », que Paul Maurice a plaidé après le match.

L'étincelle n'est jamais venue

La décision de finalement retirer le but des Panthers a fait mal à la troupe de Paul Maurice. C'est évident.

Mais les Panthers n'ont tellement jamais été dans le coup au fil des 60 minutes du sixième match qu'il est impossible d'imputer à la seule contestation réussie des Oilers, le fait que la Floride ait été autant éclipsé sur la patinoire.

« Nous avions besoin d'une étincelle et ce but nous l'aurait peut-être donné. On a d'ailleurs connu quelques bonnes séquences après le but – bon et très beau celui-là – de Barkov en début de troisième. Mais c'était trop peu. Notre attaque manquait de vitesse ce soir. Autant à cinq contre cinq qu'en avantage numérique. Et c'est une des grandes raisons qui expliquent le résultat du match », a convenu Paul Maurice.

À titre indicatif, les Panthers ont dû attendre la mi-chemin en deuxième période, et une attaque massive par surcroît, avant qu'un attaquant (Sacha Barkov) n'obtienne un premier tir cadré.

Parlant de l'attaque massive des Panthers, blanchie en trois occasions vendredi, elle n'a produit qu'un petit but en 19 occasions depuis le début de la grande finale.

Rien pour aider à remonter le moral des troupes.

Autre facteur qui n'aidera pas les Panthers à mousser leur confiance en vue du match ultime de lundi, les Oilers ont gagné vendredi sans obtenir le moindre point de leur capitaine Connor McDavid

Pas surprenant alors que les visages étaient longs à l'intérieur et autour du vestiaire des Panthers qui feront face, lundi, à l'élimination pour la première fois depuis le début des séries. La Floride a éliminé le Lightning en cinq matchs avant de battre les Bruins et les Rangers en six parties lors des trois premières rondes.

Est-ce que ces signes évidents d'inquiétudes remarqués à l'intérieur et autour du vestiaire sont de nature à inquiéter Paul Maurice qui devra maintenant raviver la confiance collective de son équipe en vue du dernier match ?

« Que les gars soient déçus et abattus en ce moment ne me dérange pas du tout. On vient de perdre un troisième match de suite. C'est tout à fait normal d'être déçus. Je ne me préoccupe pas de l'état d'esprit des gars en ce moment, car c'est l'esprit dans lequel ils se trouveront dans deux jours qui comptera », a conclu l'entraîneur-chef des Panthers.