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RÉSULTATS

Profils d'espoirs LNH : Mathieu Cataford, combatif et polyvalent

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RDS poursuit sa série de profils d'espoirs en prévision du prochain repêchage de la Ligue nationale. Aujourd'hui, l'attaquant québécois des Mooseheads de Halifax, Mathieu Cataford.

Dans sa sagesse infinie, l'ancien entraîneur-chef de la LNH Michel Therrien, alors pilote du Canadien, avait établi en 2015 un parallèle assez singulier entre une équipe de hockey et une salade de fruits.

« Les cerises sont bien bonnes, mais tu ne veux pas trop en avoir. (...) Ça te prend des ananas, ça prend un bon mélange! », avait-il imagé.

En appliquant l'analogie fruitée à la cuvée d'espoirs 2023 de la LNH, on dira qu'elle recèle de cerises, du moins au haut du repêchage, dans ce qui s'annonce être une des belles récoltes en près de dix ans.

Selon la philosophie therienne, Mathieu Cataford semble voué à devenir un ananas lorsqu'il aura atteint sa pleine maturité.

Mais détrompez-vous : malgré la douce absurdité de la comparaison, il ne s'agit pas d'un désaveu envers ce joueur d'avant appartenant aux puissants Mooseheads de Halifax. Loin de là.

En fait, la polyvalence de Cataford n'est pas sans rappeler celle de son coéquipier de la saison 2021-2022 chez les Mooseheads, l'espoir des Flyers de Philadelphie Elliot Desnoyers. Ses aptitudes sont avant tout celles d'un centre responsable préconisant un style de patinage « nord-sud » qui lui sied très bien. C'est sans artifice la plupart du temps, certes, mais l'envers de la médaille est que l'on ne remarque à peu près jamais Cataford pour les mauvaises raisons.

L'efficacité de Cataford en désavantage numérique a été frappante, surtout venant d'un attaquant qui a célébré ses 18 ans seulement au mois de mars. Souvent jumelé à Markus Vidicek lorsque les Mooseheads évoluaient à court d'un homme, le Québécois a été non seulement été une valeur sûre pour contrer les attaques massives adverses, mais grâce à leur travail acharné, Vidicek et lui ont régulièrement créé le chaos, interceptant des passes et créant des occasions de marquer à quatre contre cinq.

Lorsque son équipe se débrouille à court d'un homme, Cataford se sert judicieusement de son bâton afin d'éliminer les options de passe à travers la boîte défensive. Il applique une pression juste assez agressive pour faire hésiter le joueur de pointe qu'il a le mandat de couvrir, et il y parvient sans pour autant se compromettre et se sortir du jeu. Sa bonne compréhension des schémas de jeux de l'avantage numérique adverse permet aussi à Cataford de bloquer sa part de lancers en provenance de la ligne bleue.

L'excellent positionnement défensif de Cataford et l'attention qu'il porte constamment aux détails est d'autant plus précieuse à son équipe du fait qu'il possède également l'anticipation requise pour piéger des adversaires et créer des revirements bénéficiant ses ailiers. Il ne faut donc pas s'étonner de constater, en voyant les statistiques fournies par Sportlogiq, que l'attaquant natif de Saint-Constant pointe au 25e rang de la LHJMQ pour les batailles à un contre un remportées en territoire adverse.

Au sein d'une formation de pointe aussi talentueuse que l'est Halifax, finaliste au Trophée Gilles-Courteau, Cataford était entouré de joueurs doués et créatifs. Ayant eu pour ailiers une combinaison parmi les Vidicek, Jordan Dumais, Alexandre Doucet, Josh Lawrence, Zachary L'Heureux et Attilio Biasca pour ne nommer que ceux-là, l'environnement n'était pas favorable à ce que Cataford soit le principal mandataire de son trio en transport de rondelle et/ou en contrôle une fois celle-ci arrivée en zone offensive. Ce n'est pas ici une flèche décochée à son endroit parce qu'après tout, personne ne s'attend à ce que Cataford décoiffe ses rivaux à coups de feintes saisissantes. Ce n'est pas là que réside sa grande utilité pour les Mooseheads, et ce n'est pas non plus celle qu'on lui projette une fois fait le virage chez les pros.

ContentId(3.1427208):Un centre combatif et intelligent, Mathieu Cataford devrait être un choix de 2e ronde au repêchage.
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Posté derrière la ligne bleue offensive, Cataford avance vers le défenseur en possession de la rondelle pour appliquer de la pression, et devine bien son intention d'effectuer sa sortie de zone en visant l'ailier près de la rampe du côté droit. Une demi-seconde plus tard, le disque se retrouve sur la lame de bâton de son compagnon de trio Braeden MacPhee, qui hérite d'une glorieuse chance à deux contre zéro.

Très réactif au déroulement du jeu, Cataford démontre la vivacité d'esprit nécessaire pour détecter la fin imminente d'une menace offensive de son club. On le voit régulièrement pivoter avec aisance après qu'un jeu offensif de son trio ait avorté, puis accélérer afin de nuire au déploiement de la contre-attaque adverse, soit en engageant le porteur de la rondelle physiquement ou en utilisant bien son bâton.

Efficace au cercle des mises en jeu (53,7 % de réussite en 2022-2023, 56,8 % en éliminatoires), Cataford excelle en récupération la rondelle près de la bande et plus souvent qu'autrement, il repère adéquatement ses options à découvert à la ligne bleu défensive ou en zone neutre. 

Une proximité au filet qui rapporte

À sa deuxième saison dans la LHJMQ, en dépit d'une production tout à fait respectable de 75 points, dont 31 buts en 68 rencontres, Cataford n'a pas été du genre à se compliquer la vie lorsqu'il s'agit de générer de l'offensive. Centre très conscient de ses limites, son entraîneur-chef Sylvain Favreau peut compter sur lui pour s'assurer de transporter le jeu derrière le filet de l'équipe rivale, par exemple en contournant son couvreur grâce à une belle protection de rondelle.

Résultat à la fois de sa volonté d'aller se poster dans la circulation lourde et de sa capacité à identifier intelligemment les espaces libres dans la zone payante, Cataford a rayonné au sein de la LHJMQ en ce qui a trait aux passes reçues dans l'enclave, avec une moyenne de 2,5 par match, ce qui lui a valu le 16e rang du circuit en 2022-2023, selon les données compilées par Sportlogiq. Si on recule de quelques pieds en zone offensive, son volume de lancers provenant du milieu de l'enclave lui confère une 40e place un peu plus modeste.

Preuve qu'il affectionne particulièrement le jeu à proximité du filet de l'ennemi, Cataford s'est classé avantageusement face à ses pairs pour les tirs décochés dans le bas de l'enclave (1,2 par rencontre pour le 13e rang) et les passes complétées vers l'enclave (2,2 par match, 13e échelon également).

PROJECTION ET RANG DE SÉLECTION

Meilleur scénario : le jeu intelligent et engagé de Cataford lui permet d'accéder à un rôle suffisamment offensif pour patiner au sein d'un troisième trio de la LNH, que ce soit à l'aile droite ou au centre

Pire scénario : il peine à s'établir parmi le top-12 à l'avant et fait la navette pendant plusieurs saisons entre la LAH et le quatrième trio 

Rang prévu : entre le 45e et le 60e choix