Repêchage : le bulletin des 32 équipes
La façon la plus sage d'évaluer les succès obtenus à un repêchage de la LNH est de laisser passer de 4 à 5 années avant de se prononcer. Malgré tout, il est possible, même dans le court terme, d'avoir une première idée des équipes qui pouraient s'avérer, éventuellement, être les gagnants et les perdants d'un encan.
C'est l'exercice auquel se prête aujourd'hui le RDS.ca, une semaine après la tenue de la séance de sélection au Centre Bell, en attribuant une note au département de recrutement des 32 formations.
Note : A-
Martin Madden fils et les Ducks ont donné une saveur résolument québécoise à leur repêchage en réclamant de manière consécutive Nathan Gaucher (22e), Noah Warren (43e) et Tristan Luneau (53e), lors des 1re et 2e rondes.
Gaucher a été choisi à peu près là où l'attendaient la plupart des observateurs, tandis que Luneau a glissé quelque peu, alors qu'il lui prédisait une place quelque part parmi les 35 premiers choix. Si l'un de Warren et lui parvient à s'établir comme un membre du top-4 à Anaheim, ç'aura été une bonne cuvée pour la formation californienne.
Les Ducks avaient amorcé leur deux journées de labeur en sélectionnant au 10e rang l'arrière russe Pavel Mintyukov, un superbe patineur qui se démarque par son dynamisme en transport de rondelle et n'ayant pas peur d'appuyer l'attaque, que ce soit dans le rôle du passeur ou y en allant de feintes qui ne sont pas données à tous les défenseurs. S'il peut ajouter un peu de structure à sa couverture défensive, l'état-major se félicitera de ce choix.
Fait notable : l'accent semble avoir été mis sur les attributs physiques. Parmi les huit joueurs réclamés par Anaheim dans cette cuvée 2022, aucun ne mesure moins de 6 pieds 2 pouces.
Note : A
Les Coyotes avaient dix tours de parole durant le repêchage, et le plus important était le 3e au total, qui leur a permis d'ajouter le talentueux Logan Cooley, possiblement le centre détenant le potentiel le plus élevé en raison de son agilité et de sa vision offensive hors pair.
Bill Armstrong a choisi de ne pas risquer de perdre Conor Geekie, qui aurait pu être disponible deux ou rangs plus tard que le 11e échelon, mais visiblement, les Coyotes croient que le grand gaillard du Ice de Winnipeg peut devenir un 2e centre dans la LNH.
À l'exception de Cooley, qui sans être frêle n'a pas encore la charpente pour évoluer chez les pros, l'Arizona, comme Anaheim, a repêché plusieurs joueurs au gabarit imposant.
Maveric Lamoureux (29e au total) et Artyom Duda (36e) étaient peut-être des prises un peu hâtives par rapport à ce qui était anticipé, surtout dans le cas de Duda, compte tenu du « facteur russe » exacerbé cette année, mais le potentiel de coup de circuit y est. L'attaquant allemand Julian Lutz a quant à lui le profil d'un futur ailier de puissance capable de contribuer de différentes façons sur un 2e ou 3e trio.
Note : C
Il est difficile d'être trop sévère entre Don Sweeney et les Bruins, qui ne parlaient après tout qu'une seule fois parmi les 116 premières sélections, soit au 54e rang lorsqu'ils ont jeté leur dévolu sur Matthew Poitras, un centre du Storm de Guelph qui était loin de faire l'unanimité en milieu de 2e ronde.
Au 117e rang, l'attaquant Cole Spicer était un bel ajout à la banque d'espoirs. Sans être terriblement doué offensivement, celui-ci avait cette année des allures de couteau suisse pour l'équipe américaine de développement des moins de 18 ans. Spicer évoluera avec l'Université de Minnesota-Duluth en 2022-2023.
Note : A-
Tout comme le Canadien, les Sabres ont conclu leur récolte au Centre Bell en ajoutant dix patineurs et un gardien à leur banque d'espoirs.
Visiblement, la créativité offensive et les habiletés de patinage faisaient partie intégrante du mot d'ordre du DG Kevyn Adams et du responsable du recrutement amateur Jerry Forton. Les sélections de Matthew Savoie (9e), Noah Östlund (16e) et Jiří Kulich (28e) témoignent d'une volonté des Sabres d'ajouter de la vitesse à l'attaque.
Par ailleurs, le risque était beau en ce qui a trait à Viktor Neuchev au 74e rang, lui qui a rempli le filet en MHL, la ligue junior russe, avec 40 buts en 61 matchs. Finalement, l'ajout au 106e échelon du défenseur Mats Lindgren était très avisé. Le fils de l'ancien des Oilers, des Islanders et des Canucks n'a rien cassé offensivement et doit gagner en masse musculaire, mais sa fluidité sur patins et sa mobilité à elles seules laissent croire à un avenir dans la LNH.
Note : C
Pas grand-chose à se mettre sous la dent pour les partisans des Flames, après que leur club ait mis les bouchées doubles pour faire un long bout de chemin en éliminatoires.
Seulement trois choix ont été réalisés au total, et seul Topi Ronni (59e au total) peut être projeté pour l'instant comme un futur joueur du circuit Bettman. Un centre imposant, le Finlandais est en quelque sorte une version moins complète de ce qu'apporte Nathan Gaucher.
Note : B+
Aucune équipe ne s'est autant moquée de la menace de voir des joueurs russes piégés dans leur pays natal que les Hurricanes. En réalité, c'était loin d'être une mauvaise façon de faire pour une équipe qui rongeait son frein jusqu'au 60e rang de sélection.
Le talent brut de Gleb Trikozov, Alexander Perevalov et Vladimir Grudinin est de loin supérieur à ce qu'on s'attend généralement des 60e, 71e et 156e choix au total. Le problème, toutefois, est que ces trois patineurs possèdent des ententes valides avec des clubs de la KHL. Qui peut prédire à ce stade-ci à quel point ce sera complexe de les attirer vers le continent nord-américain?
Il sera intéressant de voir la progression de l'attaquant Cruz Lucius (124e), dont le rang de sélection a été affecté par une blessure lui ayant coûté un segment important de sa saison avec le programme américain de développement.
Blackhawks de Chicago
Note : B
Résultat de la transaction envoyant Alex DeBrincat aux Sénateurs d'Ottawa et Kirby Dach au Canadien, les Blackhawks se sont retrouvés avec quatre choix dans le top-39.
La sélection de Kevin Korchinski au 7e rang était quelque peu hâtive, mais il est évident que le produit des Thunderbirds de Seattle possède les atouts pour être le quart-arrière de l'avantage numérique pour de nombreuses années. Au 25e échelon, Kyle Davidson et ses adjoints se sont élancés à nouveau, prenant une chance sur Sam Rinzel, qui a passé la majeure partie de sa saison dans les rangs high school.
Le joueur le plus intrigant de cette récolte de onze espoirs est certainement le centre Frank Nazar, réclamé avec le 13e choix au total. L'Américain est un mélange peu commun de créativité offensive et de volonté, malgré un gabarit modeste, de jouer vers l'intérieur, même face à des adversaires plus costauds.
Note : C-
L'Avalanche a passé l'entièreté de la 1re ronde et les deux premières heures du Jour 2 à se tourner les pouces à sa table. C'est finalement au 193e rang qu'il a eu le droit de parole. À noter qu'au 225e échelon, les champions en titre ont tenté le coup avec le gardien Ivan Zhigalov, qui s'alignait avec le Phoenix de Sherbrooke cette saison.
Note : B+
L'évaluation qu'on fera de ce repêchage dépendra largement de la capacité de David Jiricek et Denton Mateychuk à s'établir comme des arrières de 1er duo. Le 1er n'a pas chuté bien loin au tableau malgré une déchirure ligamentaire au genou lui ayant coûté trois mois d'activités. C'est compréhensible : un défenseur droitier au style robuste et au tir foudroyant aura toujours la cote. De son côté, Mateychuk est un as en relance de l'attaque, mais comporte d'énormes risques quant à sa capacité à s'ajuster aux rigueurs du jeu défensif de la LNH.
Plus tard dans le repêchage, les Jackets ont opté pour deux attaquants possédant un haut potentiel offensif, en Luca Del Bel Belluz (44e) et Jordan Dumais (96e). Si l'un de ces deux espoirs devient un membre du top-6 à Columbus, la récolte aura été satisfaisante.
Note : B
Les Stars se sont servis de leurs deux premiers choix pour ajouter à leur bassin d'espoirs deux arrières aux styles complètement opposés. Lian Bichsel (18e) est l'un des espoirs les plus robustes et intimidants depuis belle lurette, lui qui semait la terreur à 17 ans dans une ligue d'hommes en Suède, tandis qu'avec Christian Kyrou (50e), c'est le potentiel offensif qui retient l'attention, particulièrement la qualité de son tir.
La formation texane a amorcé ses deux journées de travail en sélectionnant quatre défenseurs de suite, sur un total de six espoirs. Par ailleurs, plusieurs voyaient un choix de 3e ronde en Matthew Seminoff, la dernière sélection de Dallas. C'est plutôt en milieu de 6e, au 179e rang, que les Stars ont pu faire l'ajout de l'ailier des Blazers de Kamloops.
Note : B-
Marco Kasper est l'un des joueurs ayant le plus aidé sa cause en 2e moitié de saison, notamment en se faisant remarquer au sein de l'équipe autrichienne durant le Championnat mondial, en mai dernier. Les Wings auront réalisé une très belle prise au 8e rang si les habiletés offensives de Kasper se concrétisent dans la LNH. S'il ne devait pas y parvenir, il deviendra néanmoins un centre des plus polyvalents. Avec une telle éthique de travail et un style aussi fougueux que le sien, les chances sont minces qu'il ne devienne pas au minimum un attaquant de 3e trio.
Au 40e échelon, Detroit s'est tourné vers l'un des ailiers les plus prolifiques de la USHL en Dylan James, l'un des plus vieux joueurs de cette cuvée. Douze choix plus tard, les Wings faisaient de Dmitri Bulchelnikov le premier joueur repêché parmi les patineurs ignorés lors de l'encan de 2021. Il faut dire que l'an dernier, cet ailier gauche russe était à neuf jours d'être inadmissible au repêchage, étant donné que son anniversaire est le 6 septembre.
Note : C-
Un excellent parcours en séries éliminatoires avec les Thunderbirds de Seattle ont aidé l'ailier Reid Schaefer à monter dans l'estime de plusieurs recruteurs, et les Oilers n'ont pas su résister avec le dernier choix de la 1re ronde, au 32e rang. Schaefer affiche plusieurs traits d'un futur professionnel. À plus de 200 lbs, il parvient à s'imposer physiquement avec aisance et à foncer vers le filet avec régularité. Peu de joueurs ont grimpé en flèche de façon aussi significative dans le dernier droit que ce natif d'Edmonton.
Après cette sélection, Ken Holland et sa bande ont traversé un long moment sans tour de parole, regardant la parade passer lors des 2e, 3e et 4e rondes.
Notes : D+
Après ce qui a dû sembler une éternité, les Panthers ont pu réclamer un 1er espoir avec le 93e choix au total. Difficile de se mettre en évidence dans de telles circonstances. À ce rang tardif, les Floridiens ont fait fi du manque de potentiel offensif de Mark Alscher, un défenseur tchèque au style robuste jouant dans la WHL avec les Winterhawks de Portland.
Leur choix le plus intrigant de la cohorte est possiblement leur dernier, alors qu'ils se sont tournés vers Jack Devine au 221e échelon. Sans remplir le filet à sa saison freshman dans la NCAA (3 buts et 19 points en 36 matchs), Devine a été un élément très utile à l'effectif de l'Université de Denver, championne du Final Four au printemps.
Note : B-
Ce sont les Kings qui ont mis un terme à l'attente de Jack Hughes, fils de Kent, en le sélectionnant au 51e rang, avec ce qui était leur 1re sélection dans le repêchage. Les statistiques compilées par Hughes à son année recrue en NCAA n'ont rien d'époustouflant, mais il faut reconnaître qu'il jouait à Northeastern pour une équipe qui préconise le jeu défensif avant tout, en plus d'être le plus jeune joueur en Division 1 cette saison.
Il n'en demeure pas moins que Hughes est l'un des manieurs de rondelle de cette cuvée. Un centre complet dont l'intelligence et les habiletés de passeur devraient mener à un rôle dans la LNH.
Note : B+
Le niveau de satisfaction du Wild quant à sa cuvée 2022 dépendra largement de ce qu'il adviendra de Danila Yurov, jadis perçu comme un choix du top-12, et sélectionné au 24e échelon, principalement en raison du contrat le rattachant à Magnitogorsk, dans la KHL.
En choisissant Liam Öhgren au 19e rang, le Minnesota a mis le grappin sur l'une des valeurs sûres du repêchage. Ce dernier a fait tourner les têtes par la maturité de son jeu, tant durant son séjour en SHL avec Djurgardens qu'au Mondial des moins de 18 ans.
Il était possiblement un peu tôt dans la 2e ronde pour réclamer Hunter Haight (47e) et Rieger Lorenz (56e), mais somme toute, le Wild est reparti de Montréal avec le sentiment du devoir accompli.
Note : A
Une large proportion de partisans du CH, rivés à leur siège au Centre Bell comme dans les chaumières, étaient déstabilisés d'entendre le nom de Juraj Slafkovsky être prononcé par Kent Hughes plutôt que celui de Shane Wright. Puis, dans les heures qui ont suivi la sélection du colosse slovaque au 1er rang, on a pu comprendre les motifs ayant poussé les grands décideurs du CH à le préférer à celui qui a si longtemps été perçu comme le 1er de classe, et c'est ainsi que le choc initial s'est transformé en enthousiasme pour plusieurs.
Le fait que le DG du Canadien ait prononcé « …provenant de l'équipe nationale slovaque » avant toute chose afin d'introduire Slafkovsky est l'un des nombreux indices qui portent à croire que l'excellence des résultats du puissant ailier en compétitions internationales a pesé très lourd dans la décision. Après tout, Slafkovsky s'aligne avec l'organisation de TPS Turku depuis la saison 2019-2020, alors qu'il évoluait avec son club des moins de 16 ans.
Il est possible d'affirmer sans trop de tromper que les modestes récoltes de buts et de mentions d'aide du nouveau joyau du CH en SM-Liiga n'a pas généré la moindre source d'inquiétude, sachant à quel point il est ardu pour un jeune joueur de faire preuve de flegme offensif dans un circuit aussi conservateur que l'est la principale ligue finlandaise (parlez-en à un autre espoir de la cuvée, Brad Lambert!).
À son retour au podium, le Tricolore a saisi l'opportunité de réclamer un joueur créatif, au moteur en apparence inarrêtable en Filip Mesar, compatriote, ami proche et souvent partenaire de trio de Slafkovsky. Muté à l'aile droite lors de ses apparitions avec l'équipe nationale, Mesar a surtout évolué au centre avec son club de Poprad, et c'est cette position qui sied le mieux à ses forces, lui qui couvre énormément de territoire avec sa superbe mobiilité. Les outils sont en place pour que Mesar récolte sa large part de points dans la LNH - en particulier en ce qui a trait à fabriquer des jeux pour ses ailiers - mais c'est sa capacité à le faire qui dictera sa présence éventuelle ou non au sein du top-6.
Le CH se mérite aussi de bonnes notes pour ses sélections d'Owen Beck et Vinzenz Rohrer, deux centres aux habiletés variées qui n'ont pas raté leur chance de faire bonne impression à leur saison recrue dans l'OHL, après une année gaspillée en raison des restrictions liées à la COVID-19 en Ontario. Beck est particulièrement intrigant puisqu'on peut aisément le projeter comme un futur as de l'infériorité numérique, capable d'exceller sur les mises en jeu, lui qui s'est approché des 61 % de réussite avec Mississauga.
Sans contredit, le Canadien peut se féliciter d'avoir osé étirer les bras lorsque s'est présentée l'opportunité d'ajouter Lane Hutson à sa récolte au 62e rang. Année après année, des recruteurs font l'erreur d'ignorer de petits joueurs doués et combatifs, privilégiant l'aspect de « sûreté » qu'affichent d'autres espoirs. Hughes, Nick Bobrov et Martin Lapointe ont vu le potentiel coup de circuit en arrêtant leur choix sur un arrière petit et frêle à 5 pieds 8 pouces et 151 lbs, mais aussi menaçant en territoire ennemi à la manière de Quinn Hughes. Hutson aura fort probablement deux saisons complètes devant lui pour travailler sur sa force physique à Boston University.
Note : B
À voir l'état du bassin d'espoirs des Preds, on aurait été tenté de croire qu'un défenseur puisse être l'élu au 17e rang. C'était toutefois avant que la chute de Joakim Kemell ne se prolonge jusqu'à leur tour de parole. Passé la mi-chemin de la 1re ronde, ce n'est certainement pas un mauvais pari que de sélectionner un ailier pouvant œuvrer au sein du top-6, bien qu'il est vrai que son apport à forces égales s'annonce moins intéressant qu'en avantage numérique.
Nashville a ensuite mis fin à l'attente d'Adam Ingram, un des bons marqueurs de l'USHL en 2021-2022. Ingram, un centre qui jouera assurément à l'aile dans la NCAA, est ce genre d'espoir qui mise principalement sur un atout pouvant rivaliser avec certains des meilleurs de ce repêchage, en l'occurrence l'impressionnante vélocité de son tir.
Note : B
Malgré leur statut de vendeur à la dernière date limite des échanges, les Devils ne misaient que sur deux choix à l'intérieur du top-100. Du moment où Slafkovsky a été le choix du Canadien, il ne fallait pas s'étonner que le New Jersey décide de lever le nez sur Shane Wright et Loogan Cooley, sachant que sa ligne de centres n'avait aucunement besoin d'être revampée.
La qualité du repêchage de Tom Fitzgerald et compagnie dépendra donc en grande partie du développement de Simon Nemec. Il fait peu de doute qu'il sera éventuellement le général à la pointe de l'attaque massive des Devils, mais progressera-t-il suffisamment dans l'aspect défensif pour s'établir comme un défenseur de 1er duo? C'est idéalement ce qui devra se produire avec le 2e choix au total.
Finalement, les Devils n'ont pas eu à plonger trop tôt pour s'emparer au 102e échelon du gardien Tyler Brennan, des Cougars de Prince George, le portier nord-américain le mieux classé par la Centrale.
Note : B-
Les Isles ont renoncé à leur meilleure chance de recruter un joueur d'impact en transigeant avec le Canadien pour faire l'acquisition d'Alexander Romanov, cédant le 13e choix au total de l'encan.
Ils se sont ensuite repris de belle façon en sélectionnant Calle Odelius (65e) et Isaiah George (98e), deux arrières fiables reconnus pour la qualité de leur coup de patin et leur maturité en territoire défensif.
Note : B
Les Rangers n'avaient pas eux non plus les munitions pour faire quelque chose de spectaculaire. Mais leurs deux premières sélections, Adam Sykora (63e) et Bryce McConnell-Barker (98e), étaient de belles prises à leur rang respectif. Sykora, qui n'aura 18 ans qu'en septembre, affichait déjà l'aplomb d'un vétéran à l'aile pour Nitra, la même équipe que Simon Nemec.
L'engouement entourant McConnell-Barker a diminué considérablement au fil de l'année en raison de sa production offensive en demi-teinte, mais on peut aisément l'imaginer d'un 3e ou d'un 4e trio de la LNH en raison de sa polyvalence.
Note : C
Bien entendu, cette note aurait eu le potentiel d'être passablement plus élevée si les 7e et 39e choix n'avaient pas été envoyés aux Blackhawks de Chicago dans l'échange impliquant Alex DeBrincat. Cet échange favorise certainement Pierre Dorion, mais ce n'est pas ce à quoi s'attarde cette chronique!
Les Sens ont démontré une tendance au fil des ans à nous déstabiliser avec certains de leurs choix, et celui de Filip Nordberg, leur premier du repêchage au 64e rang, allait un peu dans cette veine. La fin de la 2e ronde est toutefois un moment propice pour tenter le grand coup, et si Nordberg réussit à raffiner son jeu dans plusieurs facettes, les Sens auront eu raison de se tourner vers ce gaillard de 6 pieds 4 pouces et près de 210 lbs.
Leur choix le plus avisé de l'équipe était probablement Tomas Hamara (87e au total), un arrière tchèque ayant tiré son épingle du jeu à la ligne bleue d'une des puissances de la SM-Liiga, Tappara.
Note : B-
Il existe une diversité d'opinions sur l'étendue du potentiel offensif du 5e choix au total, Cutter Gauthier. Certains croient en sa capacité à générer de l'attaque avec constance par lui-même, tandis que d'autres ont soumis l'avis selon lequel Gauthier a été largement dépendant du brio de son joueur de centre ces derniers mois, Logan Cooley, réclamé deux échelons avant lui. La réalité se trouve probablement à mi-chemin entre ces deux points de vue, et une chose demeure certaine, l'ailier gauche présente un profil que les Flyers, historiquement, ont toujours affectionné.
Avec leur autre choix à l'intérieur du top-100, Chuck Flutcher et son groupe se sont tournés vers un autre attaquant de l'équipe de développement américaine en Devin Kaplan (69e), lui aussi un ailier de puissance, mais dont les statistiques sont peu reluisantes en partie en raison du temps du manque de temps de jeu derrière les Cooley, Gauthier, Snuggerud, McGoarty, Howard et cie.
Note : C+
Pour la 2e fois seulement depuis 2014, les Penguins détenaient un choix de 1re ronde en vue de cet encan. Ils se sont servis de la 21e sélection au total pour amener l'imposant Owen Pickering au sein de leur organisation. Les chiffres de Pickering avec Swift Current n'ont rien pour s'emballer, mais le potentiel est franchement très élevé avec un arrière aussi doué, du haut de ses 6 pieds 4 pouces. Il existe un scénario dans lequel il s'élève comme meilleur arrière de sa cuvée.
Rien de bien éclatant en ce qui a trait aux quatre choix, mais il faut convenir que c'est normal, étant l'attente de près de 100 choix entre la sélection de Pickering et la suivante, celle du gardien Sergey Murashov au 118e rang.
Note : B-
Autant les Sharks s'étaient hissés parmi les gagnants du repêchage de 2021 sous Doug Wilson, on ne peut pas dire que la récolte de neuf espoirs de cette année ait été grandiose, alors que s'installait Mike Grier dans sa nouvelle chaise de directeur général.
San Jose a ignoré plusieurs efspoirs de qualité en se rabattant sur les centres Filip Bystedt et Cameron Lund, aux 26e et 34e rangs. Bystedt est un coup de dé et les chances étaient bonnes qu'il soit disponible au 34e échelon, voire même au 45e.
Autant ces deux choix n'avaient rien de convaincant, les Sharks se sont bien repris du côté de la ligne bleue. Mattias Hävelid (45e) doit apprendre à mieux choisir ses moments pour tirer au filet (son lancer est d'ailleurs foudroyant pour un athlète de 5 pieds 9 pouces), mais dans l'ensemble, son profil est pour le moins intrigant.
Note : A-
Pour le 2e repêchage amateur de son histoire, le Kraken souhaitait visiblement se consacrer sur sa ligne de centre, et c'est ce qu'il est parvenu à faire en repêchant cinq joueurs à cette position parmi les dix patineurs de sa cuvée. À cela s'ajoutent trois ailiers pour un total de huit joueurs d'avant.
Après la glissade de Shane Wright jusqu'au 4e rang, Seattle a sélectionné deux joueurs aux profils diamétralement opposés en Jagger Firkus (35e), une dynamo en zone offensive de 5 pieds 10 et moins de 150 lbs, et Jani Nyman (49e), un mastodonte de 6 pieds 4 pouces et près de 220 lbs. Dans les deux cas, pour différentes raisons, la patience sera de mise avec Firkus et Nyman.
Plus tard en 2e ronde et en début de 3e, le Kraken misait sur trois autres choix, et il a opté pour des joueurs à haut risque (mais potentiellement payants) en réclamant le centre québécois David Goyette, ainsi que Ty Nelson, ancien 1er choix au total dans l'OHL. Ron Francis et ses recruteurs auraient probablement pu attendre encore un peu avant de choisir le gardien Niklas Kokko (58e), que personne n'attendait dans les deux premières rondes.
Note : B
Les Blues ont plutôt bien fait les choses compte tenu des six choix dont ils disposaient, et l'absence de sélection de 2e ronde. Il y matière à débat quant aux probabilités de Jimmy Snuggerud (23e au total) de devenir un joueur d'impact, mais il était un choix sûr à ce stade de la 1re ronde.
Quant à Aleksanteri Kasimaki, ce n'est pas le potentiel qui manque après une saison dominante dans les rangs juniors en Finlande. Il a prouvé qu'il peut générer de l'attaque, et ses entraîneurs en ont tenu compte au plus récent Championnat des moins de 18 ans, lui réservant une place au sein du 1er trio, aux côtés de Joakim Kemell.
Note : B-
Après deux années sans choix de 1re ronde, le Lightning avait le « luxe » de détenir le 31e choix au total, et il a bien identifié Isaac Howard comme un attaquant susceptible de jouer au sein des deux ou trois premiers trios à moyen terme. Moins complet que ses compatriotes Rutger McGroarty et Jimmy Snuggerud, Howard a néanmoins démontré de plus belles aptitudes offensives dans la dernière année.
Même s'il a joué une bonne partie de la saison à 21 ans dans la Ligue junior de l'Ontario, Tampa en avait suffisamment vu de Lucas Edmonds à sa seule année avec les Frontenacs de Kingston pour en faire son choix au 86e rang. Il faut avouer que sa récolte de 19 points de plus que Shane Wright avait de quoi éveiller la curiosité.
Note : C
Seulement cinq choix ont été réalisés par l'état-major torontois, après la minuscule cuvée de trois espoirs de 2021. Reculés de 13 positions après avoir échangé son 1er choix à Chicago afin de se départir du contrat de Petr Mrazek, les Leafs ont jeté leur dévolu sur Fraser Minten, un attaquant de puissance qui s'est fait remarquer durant les éliminatoires de la WHL avec une récolte de près d'un point par match avec Kamloops.
À leur 2e tour au microphone, les Torontois y sont allés pour un produit local en réclamant l'ailier Nick Moldenhauer (95e), un Ontarien ayant choisi de faire l'impasse sur l'OHL après la pandémie, préférant plutôt aller jouer pour le Steel de Chicago dans l'USHL. Moldenhauer devrait être l'un des meilleurs attaquants du circuit en 2022-2023, avant de passer par la NCAA éventuellement.
Note : B
Le nouveau DG Patrik Allvin a reconnu que les Canucks n'ont pas eu à débattre longtemps lorsque leur tour est venu et que Jonathan Lekkerimaki n'avait toujours pas trouvé preneur parmi les 12 premiers clubs (dont deux fois les Coyotes et les Blue Jackets). L'ailier suédois n'est pas le plus costaud, mais il s'est bâti une réputation de franc-tireur en marquant plusieurs buts sur de foudroyants lancers, tant dans la SHL à Djurgardens qu'avec l'équipe nationale en compétitions internationales. La rapidité de sa dégaine, en particulier, n'est pas sans rappeler son compatriote Alexander Holtz, sélectionné il y a deux par les Devils.
Ils sont d'ailleurs retournés piger en Suède le lendemain, alors qu'ils ont mis le grappin sur un certain Elias Pettersson! Au-delà de la confusion évidente qui pourrait éventuellement survenir durant la description des matchs de Vancouver, Pettersson 2.0 est plutôt loin du profil de son prédécesseur; il est plutôt un défenseur fiable en relance et sans artifice.
Note : C+
Les Golden Knights forment une autre équipe ayant dû patienter jusqu'au Jour 2 du repêchage pour avoir droit de parole. Au 48e échelon, ils ont penché vers l'attaquant tchèque Matyas Sapovaliv, qui a connu une saison correcte avec Saginaw, l'une des pires formations de la Ligue junior de l'Ontario lors de la saison 2021-2022. Voici un joueur qui arrive à bien protéger la rondelle grâce à sa longue portée. Il se donne ainsi du temps pour bien identifier ses options de passe. En milieu de 2e ronde, Vegas aurait pu faire bien pire.
La sélection de Jordan Gustafson est intrigante elle aussi. Le centre des Thunderbirds de Seattle joue plus gros que ses 5 pieds 11 pouces ne l'indiquent. Avec le départ de plusieurs vétérans de l'équipe finaliste de la WHL, Gustafson pourrait connaître une éclosion offensive.
Note : B+
Tant qu'un peu de clarté additionnelle ne sera pas fournie quant à l'état de santé d'Ivan Miroshnichenko, ce sera un exercice périlleux que de noter la cuvée 2022 des Capitals. Après qu'on lui ait diagnostiqué la maladie de Hodgkin en début d'année, le spectaculaire ailier a calmé certaines inquiétudes en reprenant l'entraînement. Washington a décidé au 20e rang de ne pas laisser filer un attaquant aussi explosif malgré les risques que le choix comporte.
Ce repêchage aura également permis aux Caps de mettre la main sur Alexander Suzdalev et Ludwig Persson, deux autres ailiers dotés de belles qualités offensives. L'autre prise digne de mention est Ryan Chesley, réclamé tôt dans la 2e journée, au 37e échelon. Les recruteurs ne s'entendent pas sur l'impact offensif qu'aura le droitier américain, mais sa robustesse et la vélocité de son tir de la pointe font peu de doute.
Note : A-
La formation manitobaine avait cinq tours de parole parmi les 99 premières sélections, et elle en est ressortie avec une belle variété d'espoirs, particulièrement à l'attaque. Détenteur d'un excellent lancer, McGroarty, capitaine du programme américain des moins de 18 ans, joue avec robustesse et cela le sert bien dans ses batailles pour la rondelle, que ce soit dans les coins de patinoire ou devant le gardien.
La chute de Brad Lambert a été stratosphérique par rapport au rang de sélection qu'on lui prédisait en octobre dernier. D'un candidat tout désigné pour le top-5, il aura finalement vu son nom sortir au 30e échelon, et ce ne seront pas les Jets qui vont s'en plaindre. Les bandes vidéo ne mentent pas : les aptitudes offensives de Lambert sont plus marquées que ce qu'il est permis de déceler de ses statistiques en SM-Liiga. Avec un tel contrôle de la rondelle et une technique de patinage aussi raffinée, il finira par se trouver une niche par la LNH. Peut-être qu'un passage dans la WHL (Seattle a obtenu ses droits via transaction à la fin juin) permettrait de lui redonner l'élan créatif qu'on lui vantait tant à pareille date l'an dernier?