Les trouvailles québécoises au repêchage

Ce n'est certes pas cette année qu'on chantera les louanges du hockey québécois au repêchage de la LNH.

Non seulement la LHJMQ risque fortement d'être blanchie pour une deuxième année de suite au premier tour, mais un seul patineur du Québec, Sacha Boisvert, devrait être invité sur l'estrade demain soir, prédisent bon nombre d'experts, notamment nos collègues Stéphane Leroux et Maxime Desroches.

En deuxième ronde? Seul Maxim Massé, des Saguenéens de Chicoutimi, s'est faufilé dans le top-64 du réputé analyste de TSN Bob McKenzie, qui a consulté une dizaine de recruteurs de la LNH pour dresser sa liste finale des meilleurs espoirs disponibles.

Devoir patienter jusqu'à la troisième ronde, voire jusqu'à la septième et dernière n'est toutefois pas la fin du monde, peuvent se consoler les Justin Poirier, Tomas Lavoie, Raoul Boilard, Alexis Bernier et cie. 

Voici donc quelques-unes des trouvailles québécoises des dix derniers repêchages qui sont parvenus à jouer l'équivalent d'une saison complète dans la LNH.

Joshua Roy, on se reprendra peut-être bientôt...

Rafaël Harvey-Pinard

Choix de 7e ronde du Canadien en 2019 (201e)
17 buts et 14 passes en 83 matchs

Ce n'est pas en collectionnant les points que la fierté du Saguenay s'est frayé un chemin jusqu'au Centre Bell. Bien qu'il en ait récolté sa part chez le Rocket de Laval avant son premier rappel, s'imposant notamment comme le meilleur pointeur du club-école en 2021-2022, c'est avec un cœur au ventre à la Brendan Gallagher qu'il s'est réservé une place sur le banc de Martin St-Louis. Celui que les partisans du Rocket surnommaient « Lavallagher » avant son départ pour la grande ligue a signé l'été dernier un contrat de deux ans à un volet plus que mérité après avoir prouvé qu'il était en mesure de se débrouiller dans un top-9 de la LNH. À sa première campagne complète dans la grande ligue l'an dernier, l'attaquant de 25 ans a été limité à 45 matchs en raison de blessures.

Vincent Desharnais

Choix de 7e ronde des Oilers en 2016 (183e)
1 but et 15 passes en 114 matchs

Un autre exemple de détermination, dans sa plus simple expression. Repêché par les Oilers à l'âge de 20 ans, alors qu'il venait de compléter la première de ses quatre saisons dans la NCAA, le défenseur géant a ensuite traîné sa poche de hockey dans l'ECHL et la Ligue américaine pendant trois ans, soigné de nombreuses blessures et combattu l'anxiété, avant de finalement recevoir l'appel. À 26 ans, Desharnais a joué son premier match dans la LNH en janvier 2023. Cette saison, il a fait sa place à la ligne bleue des finalistes de la Coupe Stanley, participant à 78 rencontres du calendrier régulier, avant d'en disputer 16 autres en séries. Laissé de côté à la fin du parcours des siens en éliminatoires, Desharnais deviendra sous peu joueur autonome sans compensation.

Nicolas Roy

Choix de 4e ronde des Hurricanes en 2015 (96e)
53 buts et 82 passes en 298 matchs

L'Abitibien a aidé le club-école des Hurricanes à remporter un championnat en 2019 et a joué sept matchs avec la Caroline dans la LNH avant d'être sacrifié en juin 2019 pour faire l'acquisition d'Erik Haula des Golden Knights de Vegas. Roy s'est établi à temps plein dans la grande ligue une saison plus tard, gravant son nom sur la coupe Stanley l'été dernier. L'attaquant de 27 ans vient de connaître sa meilleure saison en carrière sur le plan statistique, récoltant 13 buts et 41 points en 70 rencontres. En l'absence de quelques attaquants réguliers, il a notamment obtenu une audition sur le premier trio en remplacement de Jack Eichel. Avec les départs probables de Jonathan Marchessault et Chandler Stephenson sur le marché des joueurs autonomes, la polyvalence de Roy pourrait lui permettre de grimper dans la hiérarchie.

Alexandre Carrier

Choix de 4e ronde des Predators en 2015 (115e)
10 buts et 52 passes en 217 matchs

L'ancien des Olympiques de Gatineau a joué ses deux premiers matchs dans la LNH à l'âge de 20 ans. Le troisième n'est venu que trois ans et 220 matchs dans la Ligue américaine plus tard. Le défenseur de 27 ans est toutefois dorénavant un joueur établi dans le circuit Bettman, où il vient de jouer trois saisons complètes à la ligne bleue des Preds. Lors de la première de celle-ci, en 2021-2022, il a affiché un différentiel de plus-26 en 77 matchs, le meilleur de son équipe. Joueur autonome sans compensation en devenir, le droitier a alimenté les discussions à l'aube de la dernière date limite des transactions, sans toutefois être appelé à faire ses valises. Ça pourrait changer.  

Mathieu Joseph

Choix de 4e ronde du Lightning en 2015 (120e)
55 buts et 80 passes en 360 matchs

Un autre champion de la coupe Stanley. L'ancien des Sea Dogs de Saint John n'a joué qu'une campagne complète dans la Ligue américaine après son stage junior avant d'obtenir un emploi à temps plein à Tampa en 2018-2019, glanant 13 buts et 13 passes en 70 matchs à sa saison recrue. Après un retour d'une trentaine de rencontres à Syracuse l'année suivante, Joseph a fait sa part dans le sacre du Lightning en 2021 avant d'être cédé aux Sénateurs d'Ottawa à la veille de la date limite des transactions en 2022 dans l'échange impliquant Nick Paul. Chez les Sens, le vétéran de 27 ans a trouvé sa place sur les troisième et quatrième trios, faisant bon usage de sa vitesse, de son jeu responsable et de sa capacité à contrer un jeu de puissance adverse. Avec 35 points récoltés l'an dernier, il a offert son meilleur rendement offensif en carrière, doublant presque sa récolte de l'année précédente (18). 

Samuel Blais

Choix de 6e ronde des Blues de St. Louis en 2014 (176e)
27 buts et 44 passes en 257 matchs

En 2014, l'attaquant n'avait même pas fait le voyage vers Philadelphie, théâtre du repêchage cette année-là. À quoi bon, s'était-il dit. Il avait commencé la saison dans le Midget AAA pour finalement la compléter dans la LHJMQ chez les Tigres de Victoriaville, récoltant 4 buts et 10 passes en 25 matchs. Les Blues ont néanmoins tenté leur chance. À peine un peu plus de trois ans plus tard, Blais se sauçait les pieds dans la LNH, jouant 11 rencontres de la saison 2017-2018 des Blues. L'année suivante, il en jouait 32 durant le calendrier régulier, 15 en séries, puis soulevait la coupe Stanley. Les Blues l'ont par la suite échangé aux Rangers durant l'été 2021 avant de le rapatrier au Missouri en février 2023. En uniforme pour 53 matchs des siens l'an dernier, Blais a atteint un sommet en carrière. S'il n'a récolté qu'un but et six passes, il a néanmoins mené l'équipe avec 194 mises en échec. Il deviendra sous peu joueur autonome sans compensation.