Plus important pour Slafkovsky d'être le meilleur de sa cuvée
MONTRÉAL – Selon ce que Juraj Slafkovsky a raconté mercredi, il rencontrera les dirigeants du Canadien une dernière fois, jeudi, à quelques heures du verdict final qui sera prononcé par Kent Hughes au Centre Bell.
Cette année, pendant que la cote de Shane Wright perdait des points, pas de manière aussi drastique que la cryptomonnaie, celle de Slafkovsky grimpait.
L'ailier slovaque a considérablement augmenté sa valeur grâce à ses prestations inspirées contre des hommes sur la scène internationale. Par conséquent, son nom a été mentionné plus souvent pour détrôner Wright au premier rang du repêchage 2022.
Slafkovsky espère encore que ce scénario se concrétise, mais il vise surtout ce but.
« Ce n'est pas le plus important (d'être le premier choix). Je veux avant tout être le meilleur de ma cuvée. Quand je vais prendra ma retraite, je veux avoir été le meilleur de ce repêchage », a-t-il prononcé avec conviction.
Un habitué des remarques savoureuses, Slafkovsky y est allé d'une autre quand un confrère lui a demandé ce qu'il avait appris de l'imposant – et intimidant - processus d'entrevues avec les équipes de la LNH.
« J'ai appris que je pouvais parler en anglais, a-t-il relayé en souriant. Sinon, les entrevues se ressemblaient beaucoup. »
N'empêche que chaque discussion avec le Canadien était particulière. Toutefois, malgré son franc-parler, il a été prudent par rapport à la décision qui revient au club montréalais.
« Je ne sais pas (s'ils vont me repêcher), il faudrait leur demander », a-t-il répondu sagement.
Mais ce que Slafkovsky sait et aime répéter, c'est qu'il serait un complément idéal pour Nick Suzuki et Cole Caufield.
On saura enfin dans quelques heures s'il en a fait assez pour convaincre la nouvelle administration du Canadien qui recherche le meilleur candidat à moyen terme.
« Je serai une meilleure version de moi-même. Je veux progresser de jour en jour et je prévois m'améliorer dans chaque facette et créer encore plus d'attaque », a prédit le gaucher pour son horizon dans trois ou quatre ans.
Sans son éclosion internationale avec la Slovaquie, sous les ordres de Craig Ramsay, Slafkovsky ne serait pas considéré parmi le top-3 de cette cuvée.
« Ce fut très important, parce que ma saison a été assez difficile en Finlande. Quand je suis arrivé avec la Slovaquie et que j'avais plus de liberté dans mon jeu, je me sentais bien et ma confiance n'a fait que grandir », a-t-il résumé.
Slafkovsky a précisé, quelques instants plus tard, que c'est important d'être confiant dans la vie, sans tomber dans l'excès. Une phrase qui pourrait en rassurer certains qui dénotent de l'arrogance dans son ton de voix.
Les Jeux olympiques ont tout de même constitué l'élément déclencheur de son année.
« C'est là que j'ai réalisé que je pouvais jouer sur une petite patinoire tout en générant autant d'attaque », a-t-il ciblé avec fierté.
Son ascension dans les classements a rendu l'attente du repêchage plus déchirante.
« Je ne peux juste plus attendre que ça arrive et je vais enfin pouvoir me rapporter à l'équipe qui me choisira », a admis Slafkovsky qui n'aurait pas été aussi impatient en étant classé 10e ou 12e espoir.
Mais il se réjouit en pensant au fait que la fatigue l'aidera à s'endormir mercredi soir.
« Je suis épuisé par le voyagement donc je vais simplement me reposer et dormir. Quand je vais me réveiller, ce sera la journée du repêchage. »
Et en soirée, il n'est pas impossible que le Canadien arrête son choix son lui. Ce privilège serait accompagné d'une pression immédiate.
« Je crois que je peux être préparé pour la pression et que je peux composer avec ça. J'aime jouer sous pression. J'ai regardé jouer le Canadien cette saison et je peux m'imaginer avec cette équipe », a cerné le colosse de six pieds quatre pouces et 229 livres.
En 2014, Slafkovsky était venu participer à un camp estival dans la région montréalaise. Avec humour, il a dit qu'il ne se rappelait de rien malheureusement, mais qu'il avait conservé des photos.
« Cela dit, j'aime la ville, c'est plutôt gros. Plus gros de la ville (Kosice) dont je viens. Le trafic est plutôt moche, mais je peux vivre avec ça », a-t-il déclaré avec le sourire.
Bientôt, la rivalité qui s'est dessinée entre Shane Wright, lui et Logan Cooley connaîtra son dénouement. Slafkovsky affirme qu'il a eu du plaisir à côtoyer Wright à quelques occasions.
Mais la réponse qui compte vraiment ne viendra que dans cinq ou dix ans quand on pourra déterminer lequel est devenu le meilleur hockeyeur. Slafkovsky adore s'inspirer de Mikko Rantanen (repêché au 10e rang par l'Avalanche en 2015) qui a déjà amassé 408 points en autant de matchs dans la LNH.
Une baisse à apprivoiser pour Kemell
Pendant que les journalistes se massaient autour de Slafkovsky, l'espoir finlandais Joakim Kemell était presque seul dans son coin. Leur valeur au repêchage a emprunté des directions opposées au cours des derniers mois.
Kemell a perdu des points puisque son sens du hockey n'est pas le plus affûté, mais il demeure un redoutable et acharné marqueur. Le droitier de 18 ans admet que ça n'a pas toujours été évident à gérer.
« Parfois, ce fut difficile. Mais j'ai simplement essayé d'être à mon meilleur sur la patinoire », a-t-il réagi.
Kemell a été plus productif que Slafkovsky en Liiga avec une récolte de 15 buts et 8 aides en 39 parties.
« J'avais confiance en mes moyens contre cette opposition », a expliqué Kemell qui désire devenir plus explosif et plus solide dans son territoire.
Sur la liste de certains recruteurs, Kemell devancerait encore Slafkovsky, mais ce serait plutôt rare désormais.