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Jaccob Slavin, un vrai poison contre l'élite mondiale

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MONTRÉAL – Qui aurait prédit qu'un défenseur, surtout à vocation défensive, allait profiter de la Confrontation des 4 nations pour, enfin, obtenir toute la reconnaissance méritée ?

Avec raison, les partisans ont été attirés par le talent des Sidney Crosby, Jack Eichel, Nathan MacKinnon, Auston Matthews, William Nylander, Mikko Rantanen...

Mais n'importe quel amateur de hockey ayant un minimum de respect pour le jeu défensif a été conquis par l'impact phénoménal du défenseur Jaccob Slavin.

Déjà, grâce à son travail régulier dans la LNH, sa réputation avait fait le tour de la planète hockey. Mais personne ne prévoyait qu'il serait en mesure d'être aussi dominant contre l'élite mondiale.

Son efficacité en était désarmante. On irait jusqu'à dire que ça semblait parfois facile pour le gentil colosse des Hurricanes de la Caroline.

Lors de la finale, une seule action lui a permis de résumer son tournoi. Alors que Crosby se préparait à marquer un but qui semblait impossible à stopper, Slavin y est allé d'une intervention divine avec son bâton en se retournant. C'était du grand art !

Seth Jarvis, son coéquipier avec la Caroline, qui a été son rival durant le tournoi, a trouvé les meilleurs mots.

« J'ai détesté l'affronter ! Il a rendu ma vie misérable quand on l'affrontait. Mais je suis tellement heureux que le reste du monde ait pu voir ce qu'on observe match après match », a décrit Jarvis qui aura eu le dernier mot avec la victoire en prolongation du Canada.

Pour Jarvis, c'était tout sauf une surprise.

« Je savais exactement à quel point il était bon. Il parvient à me neutraliser dans chaque pratique ! Mais j'ai désormais un peu plus de sympathie pour nos adversaires qui doivent se frotter à lui », a ajouté Jarvis qui serait populaire auprès des médias d'un grand marché de hockey.

Jarvis disait que Slavin possède tous les outils. « Il est imposant, il est fort, c'est un très rapide patineur, il défend de manière exceptionnelle avec son bâton et il comprend très bien le jeu ».

Il aurait pu ajouter que Slavin est un modèle d'humilité. On s'en souvenait grâce à une entrevue marquante - qui remonte à 2019 – durant laquelle il nous avait parlé de l'adoption d'une petite fille noire par sa femme et lui.

Son entraîneur Rod Brind'Amour a joué durant une époque où les caractères forts bouillaient sur la glace et dans les vestiaires de la LNH. Avec Slavin, il a prononcé un compliment à la hauteur de sa personnalité.

« Il possède l'une des plus belles attitudes que j'ai vues de la part d'un athlète professionnel », a précisé Brind'Amour qui est associé à la LNH comme joueur et entraîneur depuis plus de 35 ans.

Alors, ça n'avait rien de surprenant quand Slavin s'est éloigné des fleurs lancées en sa direction.

« Ça ne change rien pour moi ni sur ma façon d'approcher les matchs. J'ai toujours la mentalité de faire de mon mieux. J'ai voulu jouer mon style, de la bonne défense », a répondu Slavin admettant tout de même l'immense plaisir ressenti à disputer cet événement.

Tout d'un coup, le gaucher originaire du Colorado n'est plus perçu comme l'un des joueurs les plus sous-estimés de la LNH.

Encore là, ce n'était rien pour l'émouvoir. En fait, son unique réaction impossible à cacher est survenue quand on lui a mentionné que Jarvis avait détesté se mesurer à lui.

« Ça, je vais l'accepter !, a-t-il rétorqué avec un grand sourire. Seth est un bon jeune, sa présence était bien méritée et je suis aussi content de le retrouver dans notre équipe. »

Brind'Amour a même demandé aux journalistes montréalais combien on avait de temps à notre disposition au moment de vanter Slavin. Il aurait pu en parler pendant des heures.

« Bien sûr que, sur cette grande scène, il a davantage attiré l'attention, mais on l'a vu jouer ainsi depuis tant d'années », a conclu l'entraîneur.

Slavin, dont la femme a accouché d'un garçon à l'été 2022, a mérité à deux reprises le trophée Lady Byng remis au joueur ayant le meilleur esprit sportif tout en affichant des performances remarquables.

En dix saisons avec les Hurricanes, il a cumulé un spectaculaire différentiel de +162 avec un minuscule total de 94 minutes de punition.

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