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RÉSULTATS

Spencer Gill, un beau potentiel à développer pour réussir dans la LNH

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BUFFALO – Le plus beau potentiel de la cuvée 2024 de la LHJMQ? Voilà comment certains présentent Spencer Gill tandis que d'autres jugent qu'il se contente de peu.

 

Ce week-end, Gill a traversé une étape très occupée – et très importante – de sa carrière en participant au Combine de la LNH. Sa performance dans les tests physiques et les entrevues avec les équipes ont procuré des informations supplémentaires aux équipes qui s'intéressaient à lui en vue du repêchage de la LNH, à la fin du mois, à Las Vegas.

 

Même plongé dans ce tourbillon, Gill s'est assuré de traîner son cellulaire partout afin de suivre le déroulement du repêchage de la LHJMQ. Pourquoi celui de la LHJMQ? Pour ne rien rater de la sélection de son petit frère, Zachary, qui a été choisi en 5e ronde par l'Armada de Blainville-Boisbriand.

 

Dans ce portrait de cette famille du Nouveau-Brunswick, il ne faut pas oublier son grand frère, Dyllan, qui a été une sélection de 7e ronde du Lighting de Tampa Bay en 2022.

 

« C'est bon pour moi d'être celui du milieu, je peux m'inspirer du plus vieux et être un exemple pour le plus jeune », a confié Gill qui se débrouille très bien en français.

 

Parlant de ce dernier, une source consultée s'étonnait du fait que Spencer ne s'entraîne pas avec Dyllan durant la saison morte.

 

« C'est vrai, a confirmé Gill. Je m'entraîne avec un entraîneur privé (Eric Arseneau) et deux autres joueurs : Patrice Cormier et Eric Faille. C'était meilleur pour moi d'être avec un encadrement personnalisé et ça me pousse de me retrouver avec des joueurs plus vieux. »

 

« Ça ne me surprend pas que Spencer ait fait ce choix, il a sûrement ressenti une belle chimie avec notre entraîneur, ça fait 10 ans que je m'entraîne avec lui. À Moncton, il y a seulement deux endroits réputés pour l'entraînement : PEH où son frère Dyllan va et nous avec Eric », a expliqué Faille que l'on a cru bon contacter parce qu'il avait été un intervenant fort pertinent quand il avait vanté le potentiel de David Reinbacher l'an passé.  

 

Faille ne cache pas que lui et Cormier étaient hésitants à l'idée d'inclure un jeune comme Gill dans leur groupe.

 

« Patrice et moi, on devient plus vieux et notre préparateur physique voulait ajouter des jeunes avec nous. Cette année, on a voulu l'essayer et ça s'est super bien passé. Rendu à mon âge (34 ans), je ne veux pas me faire battre par un kid de 17 ans et je veux encore lui montrer qui est le père dans la gang », a exposé Faille avec le sourire.

 

Développer la défense pour mieux gagner sa vie

 

Le potentiel de Gill, un arrière mobile dotée d'une vision offensive sera attirant pour une sélection entre le 40e et le 70e rang.

 

« Honnêtement, il a vraiment connu une belle progression. Il a amélioré son identité et il est aussi en mesure de conserver la rondelle plus longtemps pour choisir la meilleure option sans oublier qu'il développera de la force musculaire », a décrit un autre dépisteur.

 

L'un de ses confrères se demandait toutefois s'il parviendra à s'ajuster pour devenir un défenseur complet, le rôle qui devrait lui être confié dans la LNH.

 

« J'ai de la misère à voir quelle sera sa chaise dans la LNH comme dirait Martin St-Louis. Je ne pense pas qu'il possède assez d'offensive pour être un bon contributeur dans la LNH. Donc il devra en faire plus défensivement, mais il ne démontre pas tant de désir de ce côté », a jugé celui-ci. 

 

Cette interrogation a trouvé un argument intéressant via un confrère. 

 

« Je ne suis pas inquiet. Je mise sur le fait qu'il possède assez de talent offensif et qu'il vient d'une famille de hockey. Avec ce bagage, il devrait être assez intelligent pour se dire ‘Si je veux faire un million par année au lieu de 100 000$, je suis mieux d'apprendre à être bon défensivement », a opiné un recruteur.

 

Intégrer des atouts de Noah Dobson

 

Pour raffiner son jeu, Gill n'a pas besoin de chercher bien loin de son coin de pays. Il puise son inspiration en épiant Noah Dobson qui est également originaire des Maritimes.

 

« On a un gabarit semblable et il est excellent pour déplacer la rondelle et contribuer offensivement. Il est très habile sur la ligne bleue offensive et j'essaie de travailler sur cet aspect », a-t-il noté.

 

Gill sait bien qu'il a encore une tonne de croûtes à manger pour se comparer à Dobson. Au sens propre du terme, le défenseur doit également gérer sa prise de poids. Il avait entamé sa première saison dans la LHJMQ, en 2022-20323, autour de 165 livres. Il pèse désormais 188 livres et il veut grimper à 195 livres d'ici la fin de l'été. Mais son véritable objectif s'avère de monter à 210-215 livres pour la LNH.

 

« Dans le gym, il veut nous montrer qu'il va être capable de nous pousser. S'il peut commencer à prendre cette facette au sérieux à 17 ans, ce sera déjà bien. Je l'ai fait plus vers 23-24 ans, ça lui donnera six ans d'avance sur moi », a observé Faille qui a joué 47 parties dans la Ligue américaine avant de s'envoler vers l'Europe pour s'établir en Suisse.

 

Pour l'instant, ce développement musculaire ne l'a pas embêté dans sa progression sur la patinoire. Limité à seulement quatre mentions d'aide en 41 parties la saison dernière sous les ordres de Serge Beausoleil, Gill a récolté 46 points (12 buts et 34 aides) en 2023-2024 avec Joël Perrault comme entraîneur. 

 

Gill a remercié Beausoleil qui l'a « beaucoup aidé », mais il reconnaît que « Joël m'a confié beaucoup d'occasions de me faire valoir, il a été très bon pour moi ».

 

Son potentiel et son aisance sur patins vont pousser une équipe à miser sur lui. Cette organisation découvrira assez vite s'il poursuivra sur sa tangente de 2023-2024. En effet, l'Océanic de Rimouski accueillera la prochaine édition de la Coupe Memorial et Gill en parlait déjà avec grand enthousiasme.