Passer au contenu principal

RÉSULTATS

Un déclic qui mène Tomas Lavoie au Combine de la LNH

Publié
Mise à jour

TEXTE NO 1 : Tomas Lavoie : espoir de qualité, humain « extraordinaire »

Tomas Lavoie sera à la fois David et Goliath cette semaine, au Combine de la LNH, alors qu'il s'attaquera à l'une des plus grandes expériences de sa jeune carrière, une aventure qui regroupe les meilleurs espoirs en prévision du repêchage.

S'il a un physique qui s'apparente surtout à celui de Goliath, à 6 pieds 04 pouces et 220 livres, il y participera peut-être davantage dans le rôle de sous-estimé à l'image de David puisque son physique ne l'avantage certainement pas pour les tests auxquels il se soumettra.

Mais cet imposant physique qui lui permet de tirer son épingle du jeu sur la patinoire est le travail de nombreuses années d'entraînement pour s'approcher quotidiennement du rêve qu'il caresse, de jouer dans la LNH.

« Il y a deux ans, quand on s'est rendu compte qu'il était un gros bonhomme avec un potentiel physique, notre objectif était de le rendre énorme pour qu'il puisse se faire remarquer sur la patinoire. Il est chanceux génétiquement et on en a profité. On lui faisait prendre entre 10 et 15 livres par été. Il s'est fait voir, il s'est fait remarquer et il a été choisi (au 1er rang du repêchage de la LHJMQ, NDLR) », confie son entraîneuse Alexandra Granger dans une entrevue avec le RDS.ca.

Mais tout n'a pas toujours été aussi simple lorsque Lavoie ne se retrouvait pas sur la patinoire. La progression hors glace atteinte par l'espoir québécois est grandement attribuable à un déclic mental il y a quelques années.

« Quand j'ai rencontré Tomas et qu'il jouait au niveau Pee-Wee, c'était un jeune qui n'aimait pas s'entraîner et qui ne respectait pas vraiment les standards et les normes physiquement. Il ne comprenait pas les bienfaits du fitness jusqu'à ce qu'il se mette à s'entraîner, à voir qu'il avait un potentiel énorme et qu'il commence à réaliser que s'entraîner au gym affectait directement son jeu sur la patinoire, se souvient Granger. Aujourd'hui, le Tomas de 18 ans priorise le gym avant tout. »

« C'est la clé du succès, c'est la base, ajoute Lavoie. Après une saison, on revient au gym avec le corps magané et les hanches coincées. L'entraînement permet de guérir le corps et les blessures ainsi que prendre de la force et de la rapidité. »

S'ils travaillent main dans la main vers un but commun, Lavoie et Granger ont tout de même des rôles différents afin que le processus qu'ils ont développé depuis déjà plusieurs années puisse mener à la terre promise. Le travail de Lavoie est à la fois simple et primordial pour sa réussite.

« Je suis au gym cinq fois par semaine, du lundi au vendredi. Ma constance cette année était un de mes défauts, mais cet été, je veux venir au gym et m'améliorer tous les jours. Je pense à mon but de jouer dans la LNH et je trouve ça amusant. Si Alexandra me demande huit répétitions, je vais peut-être en faire dix. La discipline va me permettre d'améliorer les points à travailler. »

Dans l'œil de Granger, c'est plutôt un vaste univers dans lequel elle doit naviguer pour à la fois empêcher les blessures et faire progresser Lavoie sur les objectifs qui ont été fixés : prendre de la masse musculaire tout en améliorant sa rapidité et son explosion sur la patinoire.

Se disant elle-même passionnée par la programmation qu'elle a développée pour Lavoie, l'entraîneuse du Gym l'Armure rappelle qu'une planification pour un athlète vise une progression accélérée par rapport au commun des mortels. Pour un espoir comme Lavoie, 12 à 14 semaines doivent suffire pour atteindre des objectifs qui prennent généralement un an à atteindre pour des clients réguliers.

« On utilise des phases d'entraînement. J'ai un quatre à six semaines qu'on appelle la phase de reconstruction et de restructuration. C'est cette phase qu'on utilise pour guérir les bobos, travailler la mobilité et corriger les déséquilibres musculaires », indique Granger.

« Ensuite, l'athlète s'attaque à une phase d'hypertrophie, pendant quatre à six semaines également. Il commence à reprendre de la masse musculaire puisqu'il perd environ 10 livres par saison. On profite aussi de ces phases pour y intégrer de la pliométrie et de la force graduellement. Ensuite, on travaille une phase de force et de vitesse davantage pour travailler la puissance pendant un autre quatre à six semaines avant son retour sur la glace. »

Une relation de stabilité

La progression observée chez Lavoie depuis quelques années est d'abord redevable à la qualité du plan d'entraînement qui a été dessiné pour lui. Mais si ce plan s'est avéré aussi fructueux, c'est aussi grâce à la stabilité qui s'est installée dans la relation entre Lavoie et Granger.

D'abord une entraîneuse qui s'était fixé comme mission de faire aimer l'entraînement à un jeune adolescent, elle est éventuellement devenue une ressource vers qui Lavoie s'est tourné pour atteindre les niveaux supérieurs.

Pour un athlète de la trempe de Lavoie, cette relation de confiance se veut fondamentale dans sa quête de succès.

« Elle me connaît depuis que je suis jeune. Quand elle a commencé à m'entraîner, ce n'était pas quelque chose que j'aimais. Au point où j'en suis rendu, elle connaît mes défauts, elle sait ce que je dois améliorer et elle connaît mes forces. C'est encore plus facile de travailler ensemble parce que ça fait longtemps qu'on se connaît », admet Lavoie.

« On avait un plan de match concret il y a exactement quatre ans et on l'a suivi à la lettre. Puisque tout a fonctionné, c'est certain que c'est plus facile d'être son entraîneuse après tant d'années, concède Granger. C'est une fierté et au-delà de l'athlète, il y a l'humain derrière ça. La relation que j'ai développée avec lui est très importante. J'espère pouvoir le garder comme athlète encore quelques années. »

Cette semaine, l'objectif de Lavoie sera de prouver aux 32 équipes de la LNH que son effort constant avec Granger l'a mené aux résultats souhaités. Son jeu sur la patinoire a été scruté toute la saison, son éthique de travail est vantée de tous ceux qu'il côtoie au quotidien et il ne lui reste qu'à faire la démonstration de ses capacités physiques.

« C'est le Combine et on ne se le cachera pas, je ne terminerai pas premier avec ma taille et ma grosseur. Mais les équipes vont voir à quel point je suis déterminé. Ce n'est pas parce que je suis parmi les plus gros que je vais me laisser aller. J'y vais pour prouver quelque chose. S'ils voient ma détermination, tout va bien aller. »