Martin Lapointe et Nick Bobrov commentent la récolte audacieuse des Canadiens
Ordre des sélections | Liste des transactions | Liste des mises sous contrat
NASHVILLE – On se doutait que le Canadien n'utiliserait pas les 11 sélections qu'il détenait au départ et l'organisation montréalaise était à l'aise d'effectuer quelques choix plus audacieux avec trois gardiens, deux joueurs russes observés sur vidéos et quatre joueurs plus âgés.
Même si Martin Lapointe et Nick Bobrov, les patrons du recrutement, étaient heureux de leur récolte, on se demande si la situation n'était pas un peu frustrante pour eux de miser sur des espoirs comportant un plus grand risque.
« Il faut se fier à nos recruteurs aussi. Les gars font leur travail et ils essaient d'en apprendre sur les joueurs. Au final, c'est important de leur faire confiance. S'ils frappent sur la table, il faut les écouter », a exposé Lapointe pour justifier ces choix moins sécuritaires.
Parmi les neuf athlètes repêchés, les quatre joueurs plus âgés qui ont séduit le Canadien sont Florian Xhekaj, Bogdan Konyuskov, Sam Harris et Luke Mittelstadt. Il faudra voir si cette approche deviendra payante. Il importe de préciser que cette stratégie a été privilégiée à partir de la quatrième ronde alors que le talent de la cuvée diminue.
La particularité d'avoir investi trois sélections sur des gardiens retient toutefois davantage l'attention. De 2015 à 2022, le Canadien n'avait sélectionné que cinq gardiens et jamais avant la cinquième ronde.
Cette fois, Jacob Fowler a été choisi en troisième ronde par Montréal et il était déjà le sixième gardien à être repêché.
« On se disait que quand les gardiens commenceraient à sortir, ça irait vite. On se retrouve avec trois et tu n'as jamais assez de gardiens car ils prennent plus de temps pour se développer. On trouvait que ceux-ci cadrent avec le CH », a expliqué Lapointe qui répondait aux questions avec Bobrov.
Même s'il dispose de belles qualités athlétiques, Fowler devra mieux prendre soin de sa forme physique pour s'implanter de la LNH. À 222 livres, il devra alléger sa charpente et ça saute aux yeux. Cet élément n'a pas refroidi le Tricolore.
« Pas pour moi, il est tellement un grand compétiteur, il est athlétique et il bouge très bien. Il va s'améliorer et perdre du poids. Il est agile donc ce n'était pas un gros facteur pour nous », a réagi Lapointe.
L'instant de quelques lignes, revenons sur la sélection de David Reinbacher au cinquième rang. Le Canadien mise fort sur son développement fulgurant depuis deux ans.
« On sait tous que certains atouts sont difficiles à obtenir. On regarde tous les séries pendant deux mois et on se fait rappeler ce qui fonctionne pour gagner. Son évolution et son potentiel sont très intrigants et très difficiles à dénicher. On est chanceux qu'il était encore là et on a de grandes attentes envers lui », a cerné Bobrov alors que les défenseurs droitiers imposants et agiles ne courent pas les rues ce qui a mené à piger en Autriche.
Aux dires de Bobrov, Reinbacher constitue un investissement plus certain que quelques joueurs qui étaient encore disponibles et il cadre dans la culture que l'équipe veut pérenniser.
Cette culture, le CH croit sans doute que Florian Xhekaj, le jeune frère d'Arber, pourrait venir la perpétuer.
« On connaît la famille et Arber, la pomme ne tombe pas loin de l'arbre. C'est un gars qui a beaucoup de combativité dans son jeu. Il va progresser chaque année et on croit en son talent. Il ajoute une dimension physique à notre équipe », a cerné Lapointe.
Si mercredi soir, le Canadien s'est tenu loin de Matvei Michkov notamment car ce fut impossible de le voir jouer en personne dans les derniers mois, l'équipe a repêché le défenseur russe Bogdan Konyushkov et le gardien russe Yevgeni Volokhin.
« Plus tard dans le repêchage, tu as des cases différentes et on regarde le potentiel. Dans ces cas, le potentiel était là pendant que le talent partait plus vite. On a fait beaucoup de devoirs et on considérait que les risques sont limités et qu'ils détiennent un potentiel élevé », a proposé Bobrov.
Au moment de qualifier le travail accompli, Bobrov n'a pas pu s'empêcher de faire une blague.
« Je juge qu'on a repêché sept ou huit joueurs qui se rendront au Temple de la renommée. Le travail commence et les jeunes le savent. On a tenté de diversifier nos sélections avec les différents choix. Certains joueurs procurent des atouts variés et difficiles à trouver. Il y a un thème constant, ils cadrent dans la culture visée. En espérant qu'ils finissent tous par jouer dans la LNH. »
Aperçu rapide des autres sélections
Voici les descriptions de Lapointe à propos des autres joueurs.
Bogdan Konyushkov, défenseur droitier de cinq pieds 11 pouces et 176 livres. « Igor Larionov l'avait dans son équipe et j'ai joué avec lui donc je me suis informé. Il m'a dit que c'était l'un de ses défenseurs les plus intelligents et qu'il avait un grand potentiel en plus d'être une bonne personne. Il est un peu plus vieux (20 ans) et Nick l'a vu en vidéo ».
Quentin Miller, gardien, Remparts de Québec, six pieds deux pouces et 183 livres. « Vincent l'a vu jouer et il l'adore. Il était l'adjoint avec les Remparts et il a de belles habiletés. C'est un étudiant de la game, il a un physique très intéressant ».
Sam Harris, attaquant de cinq pieds onze pouces et 180 livres, USHL. « C'est un joueur avec un bon sens de la compétition et un bon lancer. Il s'en ira au niveau universitaire, il aura du temps pour se développer et il a du caractère ».
Yevgeni Volokhin gardien russe de six pieds trois pouces et 168 livres. « On l'a vu en vidéo aussi. Il possède de bonnes habiletés, il est rapide et athlétique. On voit le potentiel et il a le bon physique ».
Filip Eriksson, centre suédois de six pieds et 172 livres. « Il n'a pas beaucoup joué, il était blessé. Mais il va jouer dans la Ligue élite en Suède, il a une bonne tête de hockey et il est capable d'anticiper le jeu sans la rondelle ».
Luke Mittelstadt, défenseur américain de cinq pieds onze pouces et 185 livres. « Il déplace bien la rondelle, ce n'est pas un gros bonhomme, mais il défend bien avec un bon lancer. Encore là, il passe par la route américaine ».