Shane Wright a apprécié sa conversation avec Vincent Lecavalier
MONTRÉAL – Shane Wright a qualifié d'« incroyable » la discussion qu'il a eue avec Vincent Lecavalier dans les semaines précédant le repêchage de la Ligue nationale.
Lundi, le conseiller spécial aux opérations hockey du Canadien a raconté avoir passé un coup de fil à celui qui est pressenti comme l'un des favoris pour être sélectionné par le Tricolore au tout premier rang de l'encan jeudi soir au Centre Bell. Lui-même premier de classe de sa cuvée en 1998, Lecavalier a souhaité partager son expérience avec l'attaquant des Frontenacs de Kingston tout en cherchant à en apprendre un peu plus sur lui.
« C'était une conversation vraiment, vraiment incroyable, a dit Wright lors de son premier bain de foule montréalais mercredi. C'était un excellent joueur à son époque et le fait de pouvoir parler à un gars comme lui, c'était spécial. Il a vécu ce que je vis présentement, alors il peut comprendre tout ce que j'ai traversé cette année. C'était super de l'entendre raconter ses histoires et de pouvoir prendre des notes sur les leçons qu'il en a tiré. »
Affublé du titre de joueur « exceptionnel » avant son entrée dans la Ligue junior de l'Ontario (OHL) en 2019, Wright est considéré depuis ce temps comme le meilleur espoir en vue du repêchage de 2022. La compétition s'est resserrée au cours des derniers mois avec l'émergence du Slovaque Juraj Slafkovsky et de l'Américain Logan Cooley. En conférence de presse cette semaine, le directeur général du Canadien, Kent Hughes, a déclaré que le groupe de recruteurs qu'il supervise n'avait toujours pas arrêté son choix et que ces trois joueurs faisaient toujours partie d'un débat à l'interne.
Wright n'a pas vu dans l'appel de Lecavalier un signe quelconque d'une préférence du Canadien à son endroit.
« Ils ne font que leur travail. Ils s'assurent de ne rien négliger pour faire en sorte de choisir le meilleur joueur. C'est comme ça que j'interprète ce geste de leur part. Ils en ont appris un peu plus sur moi, j'en suis ressorti grandi aussi. Tout ça a été très positif. »
Les dénigreurs
Aux yeux de plusieurs, l'étoile de Wright a pâli au cours de la dernière année. Malgré une récolte impressionnante de 94 points en 63 matchs, le jeune joueur de centre admet lui-même qu'il n'a pas eu une « grande année ».
D'autres ne se sont pas donné la peine de chercher des euphémismes pour décrire ce qu'il a laissé comme échantillon de son savoir-faire cette saison. On a dit de lui qu'il pratiquait un style de jeu terne, qu'il ne démontrait pas assez de caractère, que ses déplacements manquaient de dynamisme, que sa marge de progression était limitée. Il n'y a à peu près que son lancer, unanimement décrit comme digne des grandes ligues, qui a été épargné par la critique.
Tout ça ne semble pas l'avoir trop ébranlé.
« Chaque fois qu'un joueur est placé au-dessus des autres, qu'il est considéré comme le numéro un, il y aura des gens qui tenteront de le descendre, de chercher des poux, de se concentrer sur ses faiblesses, estime Wright. Ils essaient de créer de la controverse ou un peu de suspense, je ne sais pas trop. »
« Mais ça ne me dérange pas, ce que les gens pensent. C'est juste du bruit pour moi. Je n'ai pas de contrôle sur ce qu'on pense de mon jeu et ce qu'on répète à mon sujet. De toute façon, les opinions dont je me soucie sont la mienne et celles des membres de ma famille, de mes coéquipiers, de mes entraîneurs, de mon directeur général et des dépisteurs. C'est ce qui est important. Le reste, ça ne sert à rien de s'inquiéter avec ça. »
Bienvenue au Québec!
Wright a reçu tout un accueil en sol québécois cette semaine. Du même coup, le jeune natif de Burlington en Ontario a eu un aperçu de ce que pourrait être sa vie s'il devait enfiler le maillot et la casquette tricolore jeudi soir.
Wright a raconté que quelques minutes seulement après être entré au Québec, le véhicule conduit par son père a été suivie par une voiture de police stationnée en bordure de l'autoroute.
« Elle nous a dépassé et s'est de nouveau rangée sur le côté, comme si on voulait nous observer. Aussitôt qu'on est passés, elle a accéléré derrière nous et a activé ses gyrophares. »
L'agent qui est venu à leur rencontre a expliqué qu'un véhicule semblable au leur avait été impliqué dans un accident quelques heures plus tôt et qu'il faisait simplement les vérifications d'usage.
« C'est à ce moment qu'il m'a vu, a continué l'adolescent, visiblement amusé par l'anecdote. Il a eu l'air surpris et s'est exclamé : ‘Vous êtes en route pour le repêchage!' Il est reparti avec nos papiers et c'est drôle parce que quand il est revenu, mon père a vu dans le rétroviseur qu'il avait sorti son téléphone. Avant de nous laisser aller, il s'est excusé en nous disant qu'il était un partisan du Canadien et qu'il aimerait bien avoir une photo. Je suis donc sorti de l'auto et j'ai pris la pause avec le policier. »
Attache ta tuque, Shane. Ça ne pourrait être qu'un début.