Zach Benson le forain
BUFFALO – Zach Benson connaît ça, les mini-beignes. Il en a préparé et vendu plus d'un au fil de son adolescence dans le populaire kiosque de pâtisseries du parc d'attractions ambulant opéré par sa famille.
« C'est pas mal la seule chose que je sais faire comme du monde là-bas », admettait le petit attaquant du Ice de Winnipeg, le week-end dernier au Camp d'évaluation de la LNH tenu à Buffalo.
Les manèges? Pas touche.
« Je ne pense pas que mon père me ferait confiance avec les manèges. »
Ça viendra peut-être un jour, mais pour l'instant, l'espoir de premier tour potentiel au prochain repêchage du circuit Bettman n'a pas le temps d'apprendre les ficelles du métier du forain.
« Je n'irai probablement pas cet été. La dernière fois que j'y ai travaillé, c'était avant que la pandémie frappe. »
Avant cela, il y a toutefois passé tous les étés de son enfance.
Chaque semaine, le petit Zach, ses deux frères Levi et Dylan, de même que leurs parents Darcy et Jaclyn, montaient à bord du véhicule récréatif familial à destination du prochain arrêt de West Coast Amusements. Créée par les arrière-grands-parents de Benson, la compagnie parcourt l'Ouest canadien d'avril à septembre pour le plaisir des petits et grands.
« J'ai fait ça tous les étés jusqu'à l'âge de 13 ou 14 ans. Notre VR était assez gros. On le traînait partout et on restait dedans pendant toute la semaine. »
Le parc d'attractions ambulant de West Coast Amusements.
Dans le contexte où le hockey est désormais un sport pratiqué 12 mois par année par ses adeptes les plus passionnés et déterminés, comment Benson est-il parvenu à développer ses habiletés au point de devenir l'un des prospects les plus prometteurs de sa cuvée?
« Chaque semaine, ma mère trouvait un camp de hockey qui était en général à une heure ou une heure et demie de route. Je suis si reconnaissant d'avoir des parents aussi extraordinaires qui ont passé du temps pour trouver où étaient les camps et nous y conduire. »
« Des kilomètres, ils en ont conduit une tonne », calcule aujourd'hui Benson.
Et quand aucun camp de hockey n'était offert à distance raisonnable, le jeune Benson trouvait bien une autre façon de bouger.
« Mes cousins étaient là eux aussi. [...] On avait 11 ans à ce moment et tout ce qu'on voulait, c'était de rester actifs et de trouver des activités amusantes comme aller à la piscine, aux glissades d'eau, jouer au tennis… On faisait plein de choses différentes. »
Comme Gallagher? Oui et non...
Fort d'une récolte de 98 points (36 buts, 62 passes) en 60 matchs la saison dernière, Benson a bouclé sa campagne au sommet des meilleurs pointeurs du Ice et au troisième rang de la Ligue junior de l'Ouest (WHL), derrière l'astronomique récolte de son bon ami des Pats de Regina Connor Bedard (143) et de Chase Wheatcroft (107), des Cougars de Prince George.
Zach Benson
Décrit comme un magicien sur glace par notre confrère Maxime Desroches dans une récente analyse détaillée de son talent, Benson se démarque de plus par sa combativité malgré son modeste physique de 5 pi 9 po ¾ et 170 lb. Sa tendance à se pointer là où ça brasse malgré sa carrure n'est pas sans rappeler celle de l'infatigable Brendan Gallagher.
Si Benson apprécie la comparaison, ce dernier affirme cependant se reconnaître davantage dans le jeu de l'attaquant étoile du Lightning de Tampa Bay Brayden Point.
« Chaque fois qu'on entend son nom dans la même phrase que celui de Gallagher, c'est spécial et c'est vrai que j'ai entendu beaucoup de comparaisons. Mais j'aime bien m'inspirer du jeu de Brayden Point. »
« J'aime son QI hockey, ses capacités à trouver les ouvertures et ses habiletés. Il a compté 50 buts cette saison (51, NDLR) et il marque de partout. J'essaie de faire pareil. »
Finalement, c'est peut-être davantage sur une patinoire qu'aux commandes d'une grande roue que Benson étourdira le grand public.