Dans le malheur, une leçon à retenir pour la Victoire
Le match de dimanche entre la Victoire et les Sceptres de Toronto sera présenté sur les ondes de RDS à compter de 12 h.
MONTRÉAL – Personne chez la Victoire de Montréal n'a aimé voir la gardienne Ann-Renée Desbiens sortir sur blessure plus tôt cette semaine à Boston. Mais de ces malheureuses circonstances, l'entraîneuse-chef Kori Cheverie espère que ses joueuses auront retenu une importante leçon.
Desbiens n'en était pas à son premier contact avec les attaquantes du Fleet lorsque sa jambe gauche a arrêté de répondre à l'appel en milieu de deuxième période. Depuis le début de la rencontre, son demi-cercle avait été pris d'assaut par ses rivales qui ne se gênaient pas pour entrer dans sa bulle.
C'est une clé du succès que Cheverie a l'impression que ses protégées négligent trop souvent dernièrement.
« Est-ce que je pense qu'en général, les gardiennes devraient être mieux protégées? Oui, a commencé la patronne du vestiaire montréalais vendredi. Est-ce qu'une partie de cette responsabilité retombe sur les épaules de nos défenseuses? Oui, comme dans chaque équipe. Mais en même temps, pour marquer des buts, il faut aller au filet. On n'aime pas voir des choses comme [la blessure de Desbiens] arriver, c'est évident. Mais ça fait partie du métier. Il faut aller au but pour marquer des buts. »
Laura Stacey, deuxième meilleure marqueuse de la Victoire avec huit buts, a endossé les propos de son entraîneuse.
« Bien sûr, on n'aime pas quand les joueuses adverses rôdent autour de notre demi-cercle. Et bien sûr, on n'aime pas voir notre gardienne prendre des coups inutiles. Mais honnêtement, c'est quelque chose qu'on travaille nous-mêmes à améliorer : on veut être la force dominante devant notre propre but et celui de l'adversaire. Au hockey, une grosse partie du succès passe par-là. C'est comme ça qu'on marque des buts et je pense qu'on peut être meilleures dans cette facette du jeu. »
Entre le début de sa saison et la fin de sa séquence de six victoires consécutives à la mi-février, la Victoire a inscrit 47 buts en 15 matchs. On parle d'une moyenne légèrement supérieure à trois buts par partie. Depuis, elle n'a compilé que 16 réussites en neuf matchs, un rythme inférieur à deux par rencontre.
Cheverie pense que le déblocage souhaité passe par une plus grande ouverture à payer le proverbial prix. C'est le message que ses adjoints et elle ont tenté de transmettre à « celles qui tiennent le bâton », pour reprendre une expression de Joël Bouchard, à l'entraînement de vendredi.
« Vous avez vu beaucoup d'exercices qui mettaient en scène des batailles pour la rondelle, des exercices axés sur les détails dans le positionnement du corps, le positionnement du bâton, la capacité à neutraliser l'adversaire. C'est là-dessus qu'il faut mettre nos efforts présentement, a insisté Cheverie devant les journalistes. Et si on transpose cette mentalité à notre prochain match, j'aime nos chances. »
Ce prochain match opposera la Victoire aux Sceptres de Toronto dès le coup de midi dimanche. Les deux équipes se retrouveront pour la première fois depuis la défaite de 4-1 subie par Montréal dans la Ville Reine le 6 mars. Dans cette rencontre, les Sceptres avaient envoyé la gardienne Elaine Chuli aux douches prématurément en la déjouant trois fois sur 15 lancers. Chuli devrait avoir l'occasion de venger cet affront en l'absence de Desbiens.
Les Montréalaises s'attendent à un duel où la douleur ne viendra pas en option. Lors du dernier match entre les deux équipes, les joueuses des Sceptres avaient été créditées de 26 mises en échec en plus d'écoper de sept pénalités mineures, dont deux pour rudesse et deux pour des coups de bâton illégaux.
« Je m'attends à la même chose, anticipe Stacey. La plupart des équipes qu'on affronte préconisent un style physique et on veut que ça fasse partie de notre mentalité également. On veut sortir des blocs avec agressivité, on veut être robustes, on veut donner le ton de cette façon. On veut que ça soit difficile de nous affronter. »
Pour ce faire, la Victoire devra s'assurer de rester disciplinée. Mardi contre Boston, elle a commencé son match en écopant de quatre pénalités mineures successives en première période. De tels écarts de conduite pourraient être mortels contre Toronto, dont le jeu de puissance a produit 23 buts en 24 matchs (taux de réussite de 30% cette saison).
Montréal n'a pas célébré de victoire en temps réglementaire en six matchs. Une défaite en 60 minutes dimanche réduirait son avance en tête du classement à seulement trois points avec cinq parties à disputer.