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En l'absence de Laura Stacey, Jennifer Gardiner a pris les bouchées doubles

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LAVAL – En laissant derrière elle sa carrière universitaire pour amorcer sa transition vers le hockey professionnel, Jennifer Gardiner pouvait entretenir des espoirs réalistes d'y célébrer d'autres succès collectifs. Elle venait de gagner un deuxième championnat de la NCAA en trois ans avec les Buckeyes d'Ohio State. Il n'y avait pas de raison qu'elle se prive de rêver à une Coupe Walter dès sa première année avec la Victoire de Montréal.

Il était peut-être moins probable que sa propre production offensive s'en retrouve à peine affectée. Et pourtant.

Avec une soirée de trois points mercredi – un but et des passes décisives sur les deux premiers de sa joueuse de centre Marie-Philip Poulin – Gardiner a fait grimper son compteur à neuf en douze matchs. Elle est la deuxième meilleure pointeuse de la Victoire derrière Poulin et la deuxième recrue la plus productive de la LPHF derrière la merveille des Sirens de New York Sarah Filier.

À juste titre, il a beaucoup été question de la belle surprise que s'est avérée être Abby Boreen cette saison et de son apport à cette profondeur salvatrice dont il est tant question dans l'entourage de la Victoire. Il est temps d'ajouter le nom de Gardiner à la conversation.

Depuis que Laura Stacey est tombée au combat le 12 janvier au Minnesota, Gardiner a pris les bouchées doubles en fournissant cinq points en quatre matchs.

« À chaque semaine, je la vois gagner en confiance, a relevé l'entraîneuse-chef Kori Cheverie après avoir vu son équipe disposer de la Charge d'Ottawa. Jouer avec "Pou", ça vient avec une certaine pression. Ça vient avec des confrontations difficiles. On n'a pas beaucoup de temps et d'espace dans ces circonstances. Mais je suis vraiment fière de la réponse qu'elle nous a offerte depuis qu'on l'a placée dans ces situations. »  

« J'étais très nerveuse au début de la saison, a dit Gardiner, qui a produit 141 points en 118 en trois saisons à Ohio State. J'arrivais dans un nouveau vestiaire, j'emménageais dans une nouvelle ville, dans un environnement que je ne connaissais pas. C'est vrai que je me suis bien adaptée, grâce à tout le monde qui m'a accueilli à bras ouverts. C'est vrai aussi que la confiance a suivi. »

Poulin aussi connaît ses meilleurs moments de la saison. Après avoir commencé la campagne avec seulement trois points en sept matchs, la capitaine vogue sur une séquence de sept points, dont six buts, à ses cinq derniers. Son tour du chapeau mercredi lui a permis de réintégrer le top-10 des meilleures marqueuses du circuit.

« Je sais que vous pensez qu'elle a connu un lent départ parce qu'elle ne mettait pas la rondelle au fond des filets, a lancé Cheverie, sans malice, aux journalistes. Mais je ne serai jamais de cet avis. On est tous conscients des choses qu'elle fait pour rendre notre équipe meilleure. Même quand la chance ne lui sourit pas, elle a la capacité de dominer à sa manière. Elle est constamment parmi les joueuses qui génèrent le plus d'attaque dans nos matchs. Je ne trouve pas qu'elle a raté son début de saison. »

« Tu veux toujours contribuer aux succès de l'équipe, que ça soit avec des buts, avec des aides, en bloquant des lancers, en réalisant des jeux défensifs. Mais avec la maturité à travers les années, tu réalises que des fois, ça ne marchera pas, tu ne compteras pas autant, relativisait Poulin. Mais l'effort, la détermination, c'est là à chaque jour. C'est quelque chose que tu peux toujours avoir pour toi-même si les buts ne rentrent pas. Ça va rentrer à moment donné. Les derniers temps, c'est ce qui arrive pour moi, mais je ne prends pas ça pour acquis. »

Plus discrète mercredi, Boreen revendique quant à elle trois points depuis qu'elle a gradué sur le premier trio en l'absence de Stacey. La combinaison avec Poulin et Gardiner fonctionne si bien que Cheverie pourrait être forcée de la garder intacte lorsque Stacey sera prête à reprendre sa place.

« Si les choses continuent d'aussi bien aller, ça sera certainement quelque chose à considérer. Je crois qu'on a un effectif assez polyvalent pour que Stacey puisse s'insérer n'importe où dans l'alignement et jouer avec n'importe qui. Elle a notamment de l'expérience avec [Kristin O'Neill], alors ça sera une option. On évaluera tout ça, mais c'est difficile de briser une formule gagnante. »