Marie-Philip Poulin bien consciente de la menace Sarah Fillier
Vous pourrez suivre le match entre les Sirens de New York et la Victoire de Montréal mercredi 19 h avec RDS et le RDS.ca.
MONTRÉAL – Prenez l'une des meilleures pointeuses de la saison dernière dans la LPHF. Ajoutez le premier choix au dernier repêchage de la Ligue. Vous obtenez un duo terrifiant que la Victoire de Montréal devra gérer en priorité mercredi soir.
Sarah Fillier s'est peut-être laissé désirer avant de signer son premier contrat avec les Sirens de New York, mais elle n'a pas tardé à faire son effet sur sa nouvelle équipe. À son premier match chez les pros, la recrue la plus en vue dans le circuit Walter a réalisé deux passes décisives dans une victoire en prolongation contre le Frost du Minnesota.
Les joueuses de la Victoire étaient à l'écoute. « T'as vu la passe qu'elle a fait à Carp? Il n'y a pas beaucoup de joueuses qui sont capables de faire ça », constatait Marie-Philip Poulin mardi matin.
La capitaine montréalaise parlait du premier but préparé par Fillier. Après s'être moquée d'une rivale en zone neutre, la droitière est entrée en zone adverse en longeant la rampe sur l'aile gauche. Au moment où la dernière défenseuse devant elle se laissait choir sur la glace dans l'espoir de contrecarrer ses plans, elle s'est replacée de son côté fort et a soulevé une longue passe parfaitement dosée vers Alex Carpenter, qui l'a redirigée au fond du but.
Poulin s'est peut-être reconnue dans l'adresse et l'assurance démontrées par Fillier pour préparer le but gagnant des siennes en prolongation. Après avoir récupéré la rondelle à la ligne bleue adverse, l'Ontarienne de 24 ans a fait marche arrière jusque dans son territoire, puis s'est retournée pour faire face au jeu. En prise de vitesse, elle a aisément déjoué deux adversaires avant de trouver avec autant de facilité Carpenter dans l'enclave.
Cette dernière ne semblait toujours pas comprendre ce qui venait de se produire lorsqu'elle a accueilli sa jeune coéquipière dans ses bras pour célébrer la victoire.
« Je ne suis pas surprise. Ce sont deux joueuses vraiment extrêmement talentueuses, alors de voir comment elles se sont comportées pour leur première partie, ça va être deux joueuses très dangereuses. Avec Jessie Eldridge en plus, c'est une ligne qu'il faudra vraiment avoir à l'œil. »
Fillier est bien connue dans le vestiaire de la Victoire, où sont installées plusieurs de ses coéquipières en équipe nationale. Elle avait 18 ans lorsqu'elles l'ont accueillie parmi l'élite mondiale. Elle s'y est couverte d'or et a collectionné les honneurs individuels. « Quand elle est entrée dans le programme, c'était une joueuse très timide, se souvient Poulin. Mais depuis quelques années, elle n'a pas peur de parler. Je pense qu'on est les deux pareilles, pour être honnête. Ce n'est pas nous qui allons parler le plus, c'est plus de démontrer par l'action. »
Elle les retrouvera pour la première fois en tant qu'adversaire.
« Elle est complète, décrit la gardienne Ann-Renée Desbiens. Surtout en zone offensive, elle est capable de faire des passes, capable de lancer, capable de faire un petit peu de tout. Donc c'est certain que quand tu la combines avec une joueuse comme Alex Carpenter, ça fait un bon duo auquel il faudra faire attention. »
« Sa vision du jeu est dans une classe à part, estime Kristin O'Neill. C'est bon de finalement la voir dans la ligue et comme amie, j'étais ravie de la voir réussir ses débuts. Je ne veux juste pas qu'elle connaisse autant de succès contre mon équipe! »
Dara Greig retrouvera quant à elle une vieille rivale. Colgate, son alma mater, évolue dans la même division que Princeton, l'équipe de Fillier, dans la NCAA. Les deux équipes se sont affrontées en séries il y a deux ans. Les duels ont souvent été inégaux au fil des ans, Colgate étant l'une des puissances de la conférence ECAC tandis que Princeton était une équipe de milieu de peloton.
Mais Greig garde néanmoins un bon souvenir des confrontations avec celle qui a marqué 30 buts en 29 matchs à sa dernière saison universitaire.
« Évidemment, je ne raffole pas de jouer contre elle. Elle est l'une des meilleures fabricantes de jeux et elle est super rapide. Elle a mis toutes ses qualités en évidence à son premier match pro. Il faudra être sur nos gardes chaque fois qu'elle sera sur la glace, mais sur le plan personnel, je suis excitée de la retrouver au prochain niveau. »
Fillier n'est pas le seul nouveau visage à s'être greffé à une équipe new-yorkaise en quête de rédemption. L'ajout des grosses pointures européennes Noora Tulus et Maja Nylen Persson, respectivement sélectionnées 10e et 13e au dernier repêchage de la LPHF, est venu solidifier une équipe minée par la controverse et les mauvais résultats en 2023-2024.
La Québécoise Emmy Fecteau, récemment mise sous contrat pour trois saisons, voudra aussi faire bonne impression lors du passage des Sirens à la Place Bell.
« C'est une nouvelle année, prévient Poulin. Il y a de nouveaux entraîneurs, des nouvelles filles. Je pense que pour les six équipes, tout est nouveau. Je ne pense pas que New York est à prendre à la légère. Il y a beaucoup de talent dans cette équipe. »