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RÉSULTATS

Les Montréalaises qualifiées pour ses premières séries

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MONTRÉAL – C'était pratiquement dans la poche avant que les lumières ne s'allument pour le dernier match de la saison à l'Auditorium de Verdun. Ça s'est confirmé bien avant qu'elles ne s'éteignent.

 

Il y aura du hockey de séries ce printemps à Montréal.

 

Pour sa dernière sortie de la saison devant ses partisans, l'équipe de Montréal a confirmé sa place dans la course pour l'obtention de la Coupe Walter en défaisant New York par la marque de 5-2.

 

Elle a ainsi rejoint Toronto dans le carré d'as printanier de la LPHF. Les deux équipes se partagent présentement le premier rang du classement avec chacune 38 points en banque. Toronto a toutefois joué un match de moins.

 

« Ça va être incroyable de vivre ça à Montréal », anticipait Catherine Dubois, l'autrice du but décisif. « Je suis contente qu'au moins, vu que les gars ne le donnent pas aux partisans, nous on puisse le faire », a-t-elle ajouté sur un ton taquin.  

 

« C'est bon de profiter du moment, mais après ce soir, il faudra retourner au travail, a rappelé l'entraîneuse Kori Cheverie, qui a été chaleureusement saluée par la foule lors d'une courte cérémonie d'après-match. La saison n'est pas terminée, les positions finales restent à déterminer. Mais c'est vraiment cool pour toute l'organisation d'avoir pu vivre ça ce soir. »

 

« Le travail est loin d'être fini, a confirmé la gardienne Ann-Renée Desbiens. C'est sûr qu'on veut finir en première position, on veut avoir l'avantage de la glace aussi longtemps que possible. On a les meilleurs partisans de la ligue, il n'y a aucun doute là-dessus, alors à chaque fois qu'on peut jouer devant eux, on va continuer de se battre pour le faire le plus souvent possible. »

 

Sur papier, l'affrontement était inégal. Les représentantes de la Grosse Pomme croupissent dans le vide sanitaire de la LPHF. Quinze points séparaient les deux équipes avant leur dernier face-à-face de la campagne. New York est d'ailleurs devenue la première équipe mathématiquement éliminée de la course aux séries. Comme le veut le règlement instauré par la LPHF, tous les points qu'elle accumulera à partir de maintenant amélioreront ses chances d'obtenir la première sélection au prochain repêchage.

 

Néanmoins, Cheverie avait insisté dans les jours précédents sur l'importance de se méfier des charmes de la complaisance.

 

Son message a été entendu. Sur les talons en début de match, ses joueuses ont profité d'un but chanceux de Catherine Daoust en première période, puis ont effacé les doutes en marquant trois buts en l'espace de 5:36 en milieu de deuxième.

 

Deux de ces buts, ceux de Kristin O'Neill et Laura Stacey, ont été générés sur le jeu de puissance. L'avantage numérique montréalais est au cœur des récents succès de l'équipe. Il a rempli six de ses 13 dernières missions.

 

Élue première étoile de la dernière semaine dans la LPHF, la défenseuse Erin Ambrose a engraissé sa fiche personnelle de deux mentions d'aide. La quart-arrière de 29 ans a récolté sept points à ses trois derniers matchs. Elle est la meilleure arrière offensive du circuit avec 17 points en 22 rencontres.

 

Desbiens a été le roc sur lequel son équipe a pu s'appuyer avant qu'elle ne prenne l'ascendant du match (14 arrêts en première période) et a gardé le fort pendant une poussée désespérée des visiteuses en fin de match.

 

Ella Shelton l'a déjouée sur une échappée en toute fin de deuxième période et la Québécoise Alexandra Labelle l'a battue en désavantage numérique dans les dernières minutes de la troisième.

 

L'entraîneur new-yorkais Howie Draper a mis tous ses jetons au centre de la table en troisième période. Il a retiré sa gardienne durant un avantage numérique avec plus de 15 minutes à faire au match, puis a répété la stratégie dans les deux dernières minutes de la partie. Sa témérité aura finalement été vaine.

 

« En séries, notre capacité à protéger une avance sera testée, a relevé Cheverie. Le match de ce soir a été une bonne occasion de nous mettre au défi. Avec quatre minutes à faire, la pression qu'ils ont réussi à appliquer avec une joueuse en moins, ça nous a donné une petite frousse. Mais c'est une bonne leçon pour la suite. »

 

Du repos ou du tempo?

 

Mélodie Daoust a mis fin au suspense en glissant la rondelle dans un filet désert. La joueuse de réserve avait signé son deuxième contrat de dix jours de la saison avant la rencontre. Cheverie a révélé que Sarah Bujold avait été laissé de côté pour soigner une légère blessure.

 

Montréal a clôturé sa saison à domicile avec une fiche de 7-1-3. L'équipe complétera son calendrier avec des matchs à Ottawa et Boston. L'occasion pourrait être belle pour Cheverie de donner un peu de répit à des joueuses qui ont transporté l'équipe sur leurs épaules au cours des derniers jours.

 

Depuis qu'elle est revenue du Championnat du monde, Marie-Philip a joué plus de 23 minutes dans trois matchs consécutifs. Stacey a passé près de 27 minutes sur la glace du Centre Bell contre Toronto et près de 23 minutes contre New York. Ambrose a joué près de 118 minutes dans la dernière semaine. D'ailleurs, quatre défenseuses ont été utilisées pendant plus de 21 minutes contre New York.

 

Même si la première position au classement final demeure un objectif avoué, il pourrait être bénéfique de mieux répartir les exigences avant d'entreprendre le tournoi de fin de saison.

 

« Va le leur suggérer toi-même! C'est une conversation que je ne suis pas intéressée d'avoir! », a répondu Cheverie, à la blague, à une journaliste qui la questionnait sur le sujet.

 

« Il faut garder nos joueuses sur le qui-vive, c'est important aussi, a ajouté l'entraîneuse sur un ton plus sérieux. C'est important qu'elles gardent leur erre d'aller avant d'entrer en séries. Je ne crois pas qu'on leur rendrait service en les reposant. On verra comment les minutes seront distribuées, mais je ne crois pas que je vais aller dire à Pou qu'elle ne joue pas. »