Le détour européen d'Alice Philbert
Comme nous l'avons constaté lors de cette première saison de LPHF, de nombreuses hockeyeuses peuvent désormais vivre de leur passion, mais les places sont limitées. Certaines décident donc de prendre la direction de l'Europe pour poursuivre leur développement. C'est le cas de la gardienne de but québécoise Alice Philbert qui fait sa marque en France.
Non repêchée, mais invitée au camp d'entraînement de l'équipe de Montréal, Philbert a décidé de décliner l'invitation pour poursuivre sa progression en France, où elle a défendu la cage des Lions de Wasquehal, la saison dernière, en 3e division française chez les hommes.
« J'avais joué avec les gars plus jeunes, mais c'est sûr que jouer avec les gars en France, eux, ils n'ont pas nécessairement l'habitude d'avoir des filles dans leur équipe....Je m'attendais à avoir peut-être deux ou trois coachs au moins derrière le banc, mais non, on a seulement un entraîneur qui s'occupe tout. Ce dont on a besoin, ils sont capables de nous le fournir, mais ils ne vont pas payer pour de primes de match, et tout ça cette année, mais peut-être l'année prochaine. »
Si la Québécoise de 27 ans espère un jour évoluer dans la LPHF, elle a désormais un autre rêve, celui de représenter la France aux Jeux olympiques de 2026. Pour ça, elle doit passer deux ans en sol français avant d'obtenir sa citoyenneté en plus de participer au processus de sélection de l'équipe olympique de hockey féminin des Bleues.
« Ce n'est pas facile parce que moi en tant que québécoise, aller prendre la place d'une Française qui a tout le temps été dans son pays, tout ça, il faut que ça soit aussi accepté par les partisans et l'équipe en tant que telle. C'est sûr que comme projet, je ne sais pas ce qui peut se passer si les gardiennes performent, elles seront difficiles à tasser, mais sinon, ils vont peut-être me donner ma chance. »
Pour réaliser ses rêves, Philbert est prête à vivre à l'étranger, jouer dans une équipe masculine et même à travailler à temps partiel dans un hôpital pour joindre les deux bouts. Moins d'un an après son arrivée au pays, ses efforts commencent à payer.
« Mon nom il commence à circuler dans toute la France, partout où je vais jouer, le monde est super impressionné de voir une fille jouer chez les garçons, ça n'arrive pas souvent à ce niveau-là. J'ouvre des portes à toutes les petites filles à travers le monde, un peu en France et au Canada qui voient ce que je fais. Ça leur donne un rêve. »