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Le Canada rebondit sans nécessairement convaincre

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OTTAWA – Équipe Canada junior est-elle prête à se frotter aux États-Unis le 31 décembre? Ça reste à voir. Dimanche, contre l'Allemagne, elle a fait le minimum pour sauver son honneur après l'humiliation que lui avait infligée la Lettonie deux jours plus tôt.

Un but tardif de Caden Price en troisième période a mis fin à un autre suspense générateur de doute et préparé une victoire essentielle de 3-0 pour une équipe hôtesse criblée de critiques.
Oliver Bonk avait marqué le premier but du match en première période tandis que Mathieu Cataford a complété le pointage dans un filet désert.

L'équipe canadienne conclura la ronde préliminaire la veille du jour de l'An contre ses rivaux américains. Malgré tous les reproches qui lui ont été adressés, une victoire dans n'importe quelle circonstance lui permettrait de terminer la première phase de la compétition en tête de son groupe.

« Vraiment solide », a dit l'entraîneur-chef Dave Cameron pour décrire la performance de son équipe. Avec toutefois deux bémols : « on est un peu malchanceux en attaque et on écope de trop de pénalités, ce qui brise notre erre d'aller. »

La deuxième partie de la thèse de Cameron ne fera l'objet d'aucun débat, mais la malchance a le dos large dans les propos de l'entraîneur. Pour un deuxième match de suite, ses joueurs ont semblé ignorer les vertus de la simplicité dans une quête superflue d'esthétisme. Contrairement à son homologue letton, le gardien allemand Nico Pertuch n'a pas eu à multiplier les miracles pour garder son équipe dans le coup.

Pertuch n'a été testé que 35 fois. Personne dans le clan canadien ne pourra mettre la faible production offensive sur le dos d'un gardien possédé.

Depuis sa solide victoire contre la Finlande, l'attaque canadienne n'a généré que cinq buts en 125 minutes contre deux rivaux remplis de bonne volonté, mais avec une réserve de talent limitée.

« Dans certaines occasions, on aurait pu être plus agressifs pour rentrer dans le milieu de la glace, convenait l'attaquant Ethan Gauthier. Même chose pour aller au filet. C'est encore quelque chose qui nous manque un peu. On est tous des joueurs talentueux, qui veulent la rondelle, mais ça prend des joueurs qui se salissent le nez un peu pour aller devant le filet. »

Cataford voyait le but de Price comme un rayon d'espoir. Avec moins de cinq minutes à faire en troisième période, le défenseur a dirigé un tir imprécis vers le filet adverse, mais la présence de Cole Beaudoin dans le champ de vision du gardien a possiblement empêché ce dernier de maîtriser la rondelle qui ricochait vers lui.  

« On le sait qu'une fois qu'on va en mettre deux rapidement, ça va débloquer, s'encourageait le représentant de l'Océanic de Rimouski. Il faut juste continuer. On a eu quand même des bonnes chances, beaucoup de poteaux. Je pense qu'on mettait beaucoup d'accent sur l'importance d'amener des joueurs au filet. On l'a vu sur le but de Price. Il faut continuer là-dessus. On a tellement de talent dans cette équipe là qu'on est confiants. »

En quête de solutions

Forcé de réagir à la perte du défenseur Matthew Schaefer, blessé lors du match précédent, Cameron en a profité pour approfondir la réflexion. Il a modifié trois de ses quatre trios, insérant du même coup le laissé-pour-compte Carson Rehkopf au détriment du jeune Porter Martone, et changé la composition de ses unités d'avantage numérique.

Sur la première vague, Sam Dickinson, meilleur défenseur offensif de la Ligue junior de l'Ontario, a été placé au point d'appui tandis que Bonk a été muté dans l'enclave, la position qui lui est familière en club. Avec la présence d'Easton Cowan dans l'équation, on comptait ainsi sur trois des cinq membres de l'attaque à cinq des Knights de London pour dégourdir un jeu de puissance qui n'avait produit qu'un but en sept occasions.

Miser sur la familiarité s'est avéré une stratégie payante. À mi-chemin en première période, Bonk s'est positionné pour recevoir une passe de Cowan et a laissé partir un tir sur réception qui s'est inséré à l'intérieur du poteau à la droite de Pertuch.

Cette amorce prometteuse n'a toutefois pas débouché sur la rédemption inspirante à laquelle on pouvait s'attendre après le mièvre effort offert contre les Lettons. Après 40 minutes de jeu, jour de la marmotte : le Canada s'accrochait à une fragile avance d'un but.

« C'est sûr que c'était encore un peu dans notre tête, qu'on le veuille ou non, a admis Cataford. Mais surtout en troisième période, c'était parti un peu plus. On a joué un très bon match défensivement à partir de là. On n'a pas donné grand-chose. »

Outre le crédit qu'on veut bien lui attribuer sur le but d'assurance, le robuste Beaudoin n'a rien apporté de significatif sur le premier trio et Bradly Nadeau n'a pas eu l'air à sa place aux côtés de Tanner Howe et Brayden Yager. Seuls Berkly Catton, Gavin McKenna et Luca Pinelli, la seule combinaison laissée intacte dans la tourmente, ont généré des occasions avec régularité.

Rehkopf a finalement été utilisé pendant moins de huit minutes.

La seule valeur sûre pour les Canadiens se trouve présentement devant le filet. Peu sollicité, Carter George a néanmoins été solide lorsque mis à l'épreuve. Il a signé son deuxième jeu blanc du tournoi grâce à une performance de 25 arrêts.

« Incroyable, a résumé Cameron. Jack [Ivankovic] et lui sont les principales raisons qui expliquent qu'on soit capables de survivre à cette léthargie offensive dans laquelle on est enlisés. Il faut plusieurs bâtons différents dans son sac pour gagner un tel tournoi et présentement, nos gardiens et notre défensive nous rendent de fiers services. »

Contre les champions en titre, les artisans de ces deux secteurs risquent d'avoir besoin d'aide.