États-Unis 4 - Canada 1 : Une redondance fatale pour ÉCJ
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OTTAWA – Il arrive parfois qu'on parle de victoires qui n'étaient pas méritées. Il est plus rare qu'on qualifie une défaite de rassurante.
On a envie de dire que celle subie par le Canada aux mains des États-Unis se qualifie pour cette catégorie.
ÉCJ a perdu le match qui pouvait lui donner accès au premier rang du groupe A. Ralentie par une indiscipline d'une absurde persistance, elle a accordé trois buts en désavantage numérique et a eu le sort qu'elle méritait dans un revers de 4-1.
Elle s'est toutefois battue avec fougue et hargne, démontrant une ardeur au travail qui ne l'avait pas caractérisée dans ses matchs précédents. Et il est vrai cette fois qu'elle s'est butée à un gardien dans une forme dangereuse.
Elle n'est certainement pas au bout de ses peines. Mais elle a au moins un pouls. On se console avec ce qu'on peut.
« C'est la plus grande source de frustration : à 5-contre-5, on est là, a déploré l'entraîneur-chef Dave Cameron après le match. On a peut-être joué 40 minutes à forces égales et on a 40 tirs au but. Mais on continue de se tirer dans le pied. »
Le Canada a écopé de 22 minutes de punition dans le match. Les États-Unis ont passé précisément 11 minutes 40 secondes avec l'avantage d'un homme.
« Je crois qu'à 5-contre-5, on a gagné ce match, extrapolait le défenseur Sam Dickinson, lui-même coupable de deux méfaits. Évidemment, les pénalités gâchent tout ce travail. Je crois que depuis le début du tournoi, on est la meilleure équipe à forces égales. »
La défaite en temps réglementaire confine le Canada au troisième rang de son groupe. Comme l'année dernière à Göteborg, il affrontera la Tchéquie en quart de finale le 2 janvier.
Les États-Unis seront quant à eux confrontés à la Suisse.
Dans les autres quarts de finale, la Finlande retrouvera la Slovaquie tandis que la Suède héritera de la Lettonie.
Le momentum au cimetière
Dans une première période rugueuse à souhait au cours de laquelle ils ont frappé deux fois le poteau, les États-Unis ont pris les devants sur un but de Lane Hutson. Il s'agissait du premier but accordé par le gardien Carter George depuis le début du tournoi.
En quête d'une étincelle, Cameron a offert une promotion à Carson Rehkopf, jusque-là confiné au rôle de treizième attaquant, au retour du premier entracte. Le franc-tireur des Steelheads de Brampton s'est retrouvé sur le premier trio en remplacement de Cole Beaudoin.
La décision a d'abord eu l'effet escompté. Rehkopf a lui-même fait sonner l'alarme à deux reprises près du gardien américain et le Canada était en voie de disputer sa meilleure période du tournoi quand il a soudainement retourné l'arme contre lui.
Rehkopf a écopé des deux premières de trois pénalités mineures successives décernées au Canada. Les spécialistes défensifs, confortés par un George en pleine maîtrise de la situation, ont épongé le dégât avec une formidable efficacité. Mais le char d'assaut rouge et blanc qui était en train de pousser les Américains dans leurs retranchements s'est forcément retrouvé au neutre.
Profitant eux-mêmes d'une crampe au cerveau du capitaine américain Ryan Leonard, les Canadiens ont créé l'égalité au début de la troisième période. Bradly Nadeau est sorti de l'ombre en plaçant un tir sur réception parfait derrière le gardien Trey Augustine. Ses passeurs (Tanner Molendyk et Brayden Yager) et lui ont chacun récolté leur premier point du tournoi sur la séquence.
Mais les hôtes sont immédiatement retombés dans leurs mauvaises habitudes. Trente-huit secondes après le but de Nadeau, le jeu de puissance américain s'est déployé de nouveau et a frappé avant la fin de son mandat, gracieuseté de Danny Nelson.
Mois de dix minutes plus tard, pendant qu'Easton Cowan réfléchissait au cachot, Cole Eiserman a enterré les favoris locaux en même temps que le bruit de leurs supporteurs.
Leonard a mis la touche finale dans un filet désert.
Le Canada est de loin l'équipe qui a écopé du plus grand nombre de pénalités mineures (29) depuis le début du tournoi. Les États-Unis viennent au deuxième rang avec 22. Il a accordé cinq buts en désavantage numérique. Son taux de réussite de 77,2% est le sixième sur les dix équipes inscrites au tournoi.
« C'est frustrant, a répété Cameron. J'ai entière confiance que les gars ont appris leur leçon, mais ça reste décevant de les voir retomber là-dedans ce soir. »
Un pouls, qu'on disait. Encore faut-il que le coeur soit à la bonne place.