Comment ÉCJ réagira-t-elle à la perte de Matthew Schaefer?
OTTAWA – Il n'était au départ qu'une sympathique anomalie. Avant lui, seulement quatre défenseurs de 17 ans s'étaient taillé un poste au sein d'Équipe Canada junior dans les 25 dernières années.
Mais Matthew Schaefer s'est rapidement positionné au cœur des ambitions canadiennes. Il n'était pas venu pour apprendre. Après trois matchs préparatoires et presque quatre périodes de vraie compétition, il devait être identifié comme le quart-arrière de l'équipe.
C'est le « presque » ici qui fait mal. Avant la fin du premier tiers, vendredi soir contre la Lettonie, Schaefer tentait de compléter une pièce de jeu imaginée par son coéquipier Brayden Yager quand il a foncé directement dans l'armature du but défendu par le gardien letton. Son épaule gauche a encaissé le violent contact qui l'a propulsé avec force dans la rampe.
Le pire des scénarios s'est confirmé samedi matin, quand Hockey Canada a annoncé que le tournoi de sa jeune pépite était terminé.
« C'est dur, déplorait Oliver Bonk, le partenaire de jeu de Schaefer depuis le début du tournoi. Je me sens mal pour lui, c'est un bon jeune et j'appréciais sa compagnie. Il jouait de façon spectaculaire, alors c'est une perte qui fait mal. »
« On perd un vrai bon défenseur, mais on est chanceux dans notre malchance parce qu'on a un excellent groupe pour palier à son départ, estimait Bradly Nadeau. Je suis sûr que Schaefer voudrait qu'on aille gagner pour lui. »
Ça sera plus facile à dire qu'à faire. Il est clair qu'aucun membre de la brigade canadienne ne possède la fluidité sur patins, la vision du jeu et le flair offensif du jeune éclopé. Le Canada se retrouve maintenant avec un seul arrière à caractère résolument offensif, soit le vétéran de 19 ans Tanner Molendyk. Personne d'autre n'a démontré jusqu'à présent qu'il pouvait faciliter la relance, appuyer l'attaque, se replier ou gérer un jeu de puissance avec autant d'aisance que le faisait le numéro 25.
Une partie de la solution pourrait venir de Sam Dickinson. Le défenseur des Knights de London, choix de première ronde des Sharks de San Jose l'été dernier, a les atouts pour s'établir comme un général à la ligne bleue de son équipe. Il a amassé 70 points en 68 matchs l'an dernier pour les champions de la Ligue junior de l'Ontario. Il en totalisait 46 en 26 parties avant de rejoindre l'équipe nationale cette saison.
Mais son jeu ne lui a pas permis de sortir du lot dans les dernières semaines. Le grand dirigeant du programme des moins de 20 ans de Hockey Canada Peter Anholt, n'a nommé personne, mais c'est peut-être un nom qu'il avait en tête lorsqu'il a affirmé samedi que l'équipe aurait « besoin de meilleures performances de quelques-uns des gars à la ligne bleue. »
Puisqu'ils avaient gardé deux places vacantes dans leur effectif, les dirigeants canadiens auraient eu l'option de rappeler un défenseur qui n'étaient pas dans l'entourage de l'équipe. Le nom de Zayne Parekh, qui a été retranché au terme du camp de sélection, venait à l'esprit. L'espoir des Flames de Calgary n'est pas sans faille, mais il a le profil pour remplir les missions qui étaient confiées à Schaefer.
Anholt, a plus ou moins écarté ce scénario en annonçant que Sawyer Mynio intégrerait plutôt la formation canadienne. Mynio s'entraîne avec l'équipe depuis la tenue du camp d'entraînement, mais n'a toujours pas été enregistré officiellement auprès des instances du tournoi. Tout semble indiquer que c'est l'option qui sera privilégiée.
L'espoir des Canucks de Vancouver a 19 points en 18 matchs cette saison avec les Thunderbirds de Seattle.