Pris de nervosité, le Canada l'a échappé belle contre la Slovaquie
Autant les joueurs et entraîneurs d'Équipe Canada junior étaient soulagés d'avoir survécu au terme d'une prolongation face à la Slovaquie, autant ils demeurent conscients qu'ils se sont fait servir un nouvel avertissement.
On ne s'attendait pas à ce que les négligés propose une opposition aussi féroce aux tenants du titre.
Et pourtant, rien n'était plus incertain qu'une victoire canadienne alors que les favoris de la foule tentaient de peine et de misère de survivre.
« C'était un match rempli d'émotions, a convenu l'entraîneur-adjoint Stéphane Julien.
« Ça fait partie de l'expérience du Mondial junior : à partir des quarts de finale, chaque match peut aller d'un côté comme de l'autre. Ç'a paru que nous vivions de la nervosité, mais on est contents de la victoire malgré tout. »
Au même titre que lorsqu'ils ont été déstabilisés par les Tchèques en lever de rideau, on a vu un club fragilisé lorsque Libor Nemec a marqué son deuxième but du match pour provoquer l'égalité, avec 9:35 à jouer en troisième.
« J'ai trouvé qu'on était plus stressés avec la rondelle quand c'est devenu 3 à 3, a analysé Julien. On s'en débarrassait plus vite. J'ai tout de même aimé la façon dont on a continué d'attaquer, car il faut se le dire, on a manqué beaucoup d'occasions. On voulait bien faire, et on a assez de talent pour réaliser des jeux, mais on était un peu figés. »
Voyant bien que plusieurs de leurs joueurs moins expérimentés en compétitions internationales jouaient plus sur les talons qu'à l'accoutumée, Dennis Williams, Julien et le reste du personnel d'entraîneurs ont tenté de changer la donne.
« On a coupé notre banc quelque peu en milieu de troisième, de façon à ce que les joueurs plus expérimentés voient plus de glace, a relaté l'instructeur du Phoenix de Sherbrooke.
« Je pense que ç'a changé le rythme à la fin. On a repris de notre concentration, même s'il est vrai que (Thomas) Milic nous a sauvé avec un arrêt en prolongation. »
Que dire de plus au sujet de Bedard?
Les mots commencent à manquer, après cinq matchs d'ÉCJ, pour décrire l'impact unique qu'a Connor Bedard sur le jeu lors de la quasi-totalité de ses présences.
Chose certaine, Julien est un spectateur privilégié des accomplissements du prochain premier choix au total de la LNH depuis une dizaine de jours, et il ne s'en tanne pas.
« On l'a vu ce soir : Connor était vraiment fatigué quand il a fait son jeu [sur le but victorieux en prolongation]. C'est vraiment exceptionnel, le talent qu'il a. On est vraiment contents qu'il fasse partie de l'équipe. Partout au Canada, les gens ont assisté dont ils se rappelleront longtemps. Je m'en rappellerai aussi », a-t-il ajouté avec un sourire en coin.
De son côté, Joshua Roy croit que son club et lui peuvent se servir de ces moments de tension pour mieux négocier la situation, dans le reste de sa quête vers l'or.
« C'est bon d'avoir vécu ça devant une foule bruyante. On a vécu de l'adversité déjà deux fois, contre la Tchéquie et la Slovaquie, et on sait que contre les États-Unis, l'ambiance va être semblable. On va être prêts », a commenté Roy.
Après ces montagnes russes d'émotions, les coachs prévoient-ils se mettre immédiatement sur le dossier des États-Unis, leurs adversaires de mercredi en demi-finale?
« On va se donner deux ou trois heures pour digérer ce qui vient d'arriver. Mais ce ne sera pas long qu'on va s'atteler à la tâche », a-t-il assuré.