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RÉSULTATS

Rasmus Bergqvist, de l'ombre à la lumière

Rasmus Bergqvist (2), Axel Sandin-Pellikka (4) - PC
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OTTAWA – L'an dernier, le partisan du Canadien qui désirait suivre les espoirs de l'organisation au Championnat du monde de hockey junior avait l'embarras du choix.

Lane Hutson offrait un aperçu de son grand talent à la ligne bleue américaine tandis que le gardien Jacob Fowler obtenait quelques départs avec les éventuels médaillés d'or. Filip Mešár portait les espoirs de la Slovaquie sur ses épaules et Owen Beck avait une place de choix pour voir s'écrouler ceux du Canada.

Cette année, le CH n'est représenté que par un seul joueur à Ottawa. Il s'agit du défenseur Rasmus Bergqvist, qui a été sélectionné avec l'avant-dernier choix du repêchage l'été dernier. Normal que le nom ne vous dise rien. Son entraîneur actuel avec la sélection suédoise, Magnus Hävelid, n'a commencé à lui porter attention qu'il y a quelques mois.

Bergqvist, qui fait ses petites affaires dans la structure du Skellefteå AIK depuis l'âge de 16 ans, s'attendait à commencer une troisième saison dans l'équipe des moins de 20 ans du club cet automne. Une vague de blessures dans le groupe pro a toutefois précipité son ascension.

« Avant la saison, je me disais que ça serait bien si je pouvais pratiquer de temps en temps avec eux, peut-être avoir la chance de jouer un match », racontait-il samedi en discussion avec deux journalistes québécois. La petite ouverture dans laquelle il s'est immiscé lui a finalement permis de jouer 21 rencontres jusqu'ici en SHL, la première division suédoise.  

« J'ai été chanceux de jouer, mais depuis je crois que j'ai été plutôt bon. »

Hävelid confirme. « Je parlais avec ses entraîneurs et de semaine en semaine, sa progression était constante. » En novembre, Bergqvist a été invité à participer au Tournoi des Cinq Nations en Finlande, la première convocation de sa jeune carrière avec le Tre Kronor. « Il est arrivé avec beaucoup de confiance et à partir de ce moment, j'ai su qu'il était prêt à être un joueur important dans notre équipe. »

L'entraîneur ajoute instinctivement le mot « défensif » à sa phrase, mais sent aussitôt le besoin de se raviser. « En fait, il marque des buts pour nous maintenant! Il se surprend lui-même, je crois! »

En effet, Bergqvist se retrouve dans une position inhabituelle pour lui depuis que l'équipe suédoise est arrivée au Canada, c'est-à-dire sous les projecteurs. Principalement reconnu pour ses qualités défensives, il a marqué deux buts lors des matchs préparatoires et un autre dans le tout premier match du Mondial junior.

L'attention que lui a valu cette production subite a révélé au grand jour sa grande timidité et sa maîtrise limitée de l'anglais. Le responsable des communications de l'équipe suédoise racontait que la brève entrevue qu'il avait accordée à notre collègue de TSN Claire Hanna était devenue virale en Suède.   

« Peut-être, je ne sais pas, répond le souriant jeune homme quand on lui demande s'il a des talents offensifs cachés. Je veux produire plus, alors c'est bien. »

« Je suis vraiment content pour lui et j'espère qu'il marquera encore plusieurs buts d'ici la fin de ce tournoi », se réjouit son coéquipier Axel Sandin-Pellikka, le véritable quart-arrière sur qui repose l'attaque de la Suède.

Bergqvist et Sandin-Pellikka sont des amis depuis que leurs chemins se sont croisés au Skellefteå AIK il y a trois ans. Ils ont formé une paire à l'occasion cette saison dans la SHL et Hävelid les a logiquement réunis en équipe nationale. Ensemble, ils forment le duo classique. L'un peut servir de rempart à l'arrière pendant que l'autre a la liberté d'aller faire des étincelles à l'avant.

« Comme on est très proches à l'extérieur de la glace, c'est facile de s'aider mutuellement à rester calmes et à ne pas trop stresser, explique Sandin-Pellikka, un choix de première ronde des Red Wings de Detroit. Je sais qu'il est là pour moi et il sait que l'inverse est aussi vrai. »

« On ne tient pas absolument à les mettre ensemble parce que même à Skellefteå, il y a une rotation et il leur arrive d'être séparés, précise Hävelid. Rasmus n'a pas besoin d'Axel pour être efficace. Les deux me disent la même chose : "Utilise-moi comme tu veux, coach, il n'y a pas de problème." C'est le genre de joueur que tu veux dans ton équipe. »