Une saison de repêchage de rêve pour Gabriel Perreault avec le programme américain
MONTRÉAL – Gabriel, le plus jeune des quatre enfants de Yanic Perreault, attendait son année de repêchage avec enthousiasme. Il a saisi sa chance avec éclat alors que ses statistiques avoisinent celles des Auston Matthews, Jack Hughes et Cole Caufield.
Samedi dernier, dans un gain de 8 à 1, grâce à une récolte de quatre points, le gaucher de 17 ans est devenu seulement le sixième joueur du programme de développement américain à atteindre le plateau des 100 points en une saison.
Perreault affiche donc 105 points à son compteur en 52 parties et sa saison n'est pas terminée. Matthews avait amassé 117 points en 60 matchs, Jack Hughes 112 points en 50 matchs, Clayton Keller 107 points en 62 matchs, Patrick Kane 102 points en 58 matchs et Cole Caufield 100 points en 64 matchs.
« Je n'y pensais pas au début de l'année, mais c'est certain que ça te trotte dans la tête quand tu t'en approches. Une fois que j'ai réussi, c'était super cool », a-t-il ajouté en discussion avec le RDS.ca.
« Quand tu regardes tous les noms qui ont atteint ce plateau, j'avoue que c'est très spécial d'être associé à eux. Mais ça rend ma job tellement plus facile d'évoluer avec de si bons joueurs », a réagi Perreault alors que lui et trois autres hockeyeurs du programme américain ont d'excellentes chances d'être repêchés en première ronde cet été.
Pour l'occasion, son père et sa sœur, Liliane, assistaient au match à Madison tandis que sa mère suivait l'action à la télévision à partir de sa maison au Michigan. Quant à ses deux frères, Jérémy (l'aîné) et Jacob (l'espoir des Ducks), ils regardaient la partie sur le web.
« C'était super agréable que ma sœur et mon père soient présents pour ce moment spécial », a admis le souriant jeune homme.
« Je suis content pour lui, il investit beaucoup d'efforts, il est très discipliné et il suit beaucoup le hockey. Parfois, quand je ne suis pas certain d'un joueur LNH, je lui demande et il va me répondre en détails », a précisé son père.
Jacob, Jérémy, Gabriel et Liliane PerreaultIl y a trois ans, quand on écrivait un profil sur Jacob, le paternel nous avait envoyé une photo de ses quatre enfants. Assis à gauche, on y voyait Gabriel avec un physique frêle d'adolescent de 14 ans.
Le temps a fait son œuvre de belle manière. Sans être le plus costaud, il mesure désormais cinq pieds onze pouces et pèse 180 livres. Le chemin du programme américain était tout indiqué pour cet athlète au grand potentiel offensif.
« Je pense que j'avais plus besoin d'un tel programme avec de l'excellent travail à l'extérieur de la patinoire. Ils ont tous les outils et ça m'a vraiment aidé beaucoup. Mon frère n'avait pas eu l'occasion de venir ici. Alors, quand j'ai su que c'était possible, c'était certain que j'acceptais », a noté l'auteur de 43 buts et 58 aides.
Tandis que Jacob était reconnu comme le tireur d'élite de sa cuvée, Gabriel s'attire avant tout des éloges pour ses qualités de passeur et sa vision du jeu.
« C'est un joueur très créatif et intelligent. Il possède de très bonnes mains pour exécuter des jeux dans un contexte difficile. Il n'est pas énorme et son patin n'est pas sa plus grande qualité, donc ça pourrait affecter un peu son rang de repêchage. Mais c'est un joueur avec un gros potentiel offensif », a résumé au RDS.ca un recruteur qui le suit de près pour son équipe de la LNH.
Ses trois coéquipiers qui devraient être sélectionnés en première ronde (Will Smith, Ryan Leonard et Oliver Moore) sont tous légèrement plus costauds que lui. La décision n'est loin que de se résumer qu'à ce critère, mais la suite sera intrigante à surveiller.
L'autre compétition amicale pour le rang de sélection se jouera avec son frère que les Ducks avaient repêché au 27e rang en 2020.
« Il ne veut pas être contre moi, mais il y a peut-être aussi une rivalité là-dessus. Je ne pense pas que ça le dérange trop », a commenté Gabriel en riant.
Le paternel n'a pas oublié que « ça jouait dur aux petits hockey », mais il se rappelle aussi de ce moment.
« Quand Jacob avait été repêché, il avait dit quelque chose du style ‘Regardez bien Gabriel, il va finir par être meilleur que moi' », a-t-il évoqué.
Lorsqu'il était plus jeune, Perreault rêvait à la LNH comme une tonne de hockeyeurs sauf que ça ne lui semblait pas utopique en grandissant dans les arénas du circuit Bettman. Un déclic s'est tout de même produit quand Jacob a traversé les étapes du repêchage.
« Quand j'ai vu mon frère vivre son année de repêchage, j'avais des attentes assez élevées pour moi. En réalisant comment ça marchait, je me disais que moi too, je voulais faire comme lui », a décrit Gabriel.
En suivant les conseils de son frère et son père, Perreault s'est assuré de s'amuser en exposant son style de jeu.
« Mon père me disait toujours d'être créatif et de ne pas avoir peur de tenter de nouvelles choses. Il a toujours été d'un grand support, je suis bien content de l'avoir à mes côtés », s'est-il rappelé alors que son père a été son entraîneur à plusieurs niveaux au hockey mineur.
N'empêche que le cheminement du repêchage devient moins lourd quand on partage le stress avec des coéquipiers.
« C'est sûr que c'est une grosse année pour moi et plusieurs joueurs. C'est cool que ça fonctionne bien pour notre équipe. On essaie de ne pas trop penser au repêchage, on veut plus une médaille d'or au tournoi U18 », a mentionné Perreault qui ne s'est pas laissé déranger par les critiques qui pouvaient se rendre à ses oreilles par rapport à son arsenal.
Depuis son arrivée au Michigan, avec le programme américain, Perreault s'est développé physiquement ce qui l'aide déjà sur la patinoire. À moyen terme, il se voit comme un ailier, sa position naturelle, dans la LNH. Et, surtout, on assume qu'il a hâte d'y croiser le fer avec son frère devant sa sœur, son autre frère et ses parents.