Adam Engström, version nord-américaine
Le match inaugural à domicile du Rocket contre le Crunch de Syracuse sera présenté sur RDS2 et RDS.ca, vendredi à 19 h.
LAVAL – Adam Engström l'a vu venir. Heureusement.
Son premier match préparatoire en carrière dans la LNH n'était vieux que de 33 secondes, et il venait à peine récupérer la rondelle profondément dans son territoire, que déjà, le danger l'avait dans son viseur.
Nicolas Deslauriers.
« Je l'ai vu arriver du coin de l'œil, alors j'étais un peu prêt », se souvient l'espoir du Canadien de la percutante mise en échec que lui a servie le colosse des Flyers de Philadelphie alors qu'il était dos au jeu.
« Si je ne l'avais pas vu, ç'aurait probablement été plus douloureux. Je dois apprendre de ça et avoir la tête beaucoup plus haute », retiens le Suédois de 20 ans de cet incident qui avait alors incité son futur capitaine du Rocket de Laval, Lucas Condotta, à se porter à sa défense.
« C'était comme si on me souhaitait la bienvenue en Amérique du Nord. »
Fraîchement débarqué de Suède, où il a joué ses deux premières saisons professionnelles en carrière avec le Rögle BK, un club de première division suédoise, Engström doit cette année anticiper les périls qui l'attendent sur une surface de jeu réduite qu'il apprivoise à peine.
Mais déjà, au camp d'entraînement du Canadien, le choix de 3e tour en 2022 (92e) semble avoir appris de ses erreurs, au point de participer à trois des cinq autres matchs hors-concours de l'équipe et d'étirer sa présence jusqu'à la dernière vague de coupes.
C'est ainsi, en même temps que le défenseur Logan Mailloux, l'attaquant Joshua Roy et le gardien Jakub Dobes, que le sympathique blondinet s'est rapporté à Pascal Vincent à la Place Bell pour y amorcer sa première saison en sol nord-américain.
À ses deux premiers matchs dans la Ligue américaine, Engström s'est vite vu offrir un autre vote de confiance et une opportunité d'accélérer son acclimatation.
D'abord, il a été jumelé à Mailloux sur la première paire de défenseurs de l'équipe. Puis, il a obtenu du temps de jeu sur le jeu de puissance, se voyant confier le rôle de quart-arrière de l'une des deux unités de Vincent.
« Ça ne fait que deux matchs, alors c'est difficile de juger, mais jusqu'à maintenant c'est beaucoup plus rapide en zone défensive et on a moins de temps pour effectuer la relance », constate Engström.
« Il y a aussi beaucoup plus de travail à faire pour repousser les attaquants adverses de l'enclave et neutraliser leurs bâtons, surtout devant le filet. »
Compréhensif, Vincent promet donc d'offrir tout le temps nécessaire à sa recrue pour qu'il adapte progressivement son jeu.
« Mentalement, c'est comme si on jouait le même sport, mais que la game était totalement différente, excuse-t-il. Ici, on converge vers le filet, c'est là que tout se passe. »
À Engström maintenant d'adopter la meilleure façon d'y asseoir son autorité à l'aide des atouts à sa disposition qui font de lui un espoir bien en vue à la maison mère montréalaise.
« Pour lui, c'est son patin et placer son corps de façon à ce qu'il soit en bonne position pour défendre, s'emparer de la rondelle et amorcer la relance », identifie Vincent.
Car une fois qu'il est lancé, la rondelle sur la lame de son bâton, Engström n'est pas facile à contrer. Surtout en terre ennemie.
Engström-Mailloux : un duo prometteur
Engström n'a pas tardé à en faire la démonstration dans l'uniforme du Rocket. Toujours aussi agile sur ses patins, le jeune arrière est parvenu à se défaire de quelques-uns de ses couvreurs des Bruins de Providence et des Thunderbirds de Springfield, pour soit bien alimenter un partenaire, ou encore loger un lancer au filet.
« C'est un gars qui a une belle vision, beaucoup d'anticipation et une pensée offensive, approuve Vincent. Il faut juste agrandir son coffre d'outils.
« Pour un défenseur, si tu n'es pas le numéro un sur le jeu de puissance et le numéro un offensif dans la Ligue nationale, il faut que tu ais plus d'outils pour que le coach, le personnel d'entraîneurs et tes coéquipiers te fassent confiance. Je pense qu'il a les atouts pour devenir ce genre de défenseur là qui peut aussi défendre, mais on sait qu'il a des qualités offensives. »
C'est grâce à celles-ci, notamment sa mobilité et sa capacité à flairer la bonne occasion, qu'il est parvenu à inscrire le premier but de la saison du Rocket vendredi dernier, s'aventurant dans l'enclave comme il avait l'habitude de le faire en Suède pour enfoncer un retour de lancer.
« Je suis confiant en possession de la rondelle et j'aime faire des jeux avec celle-ci. Je ne voulais pas enlever ça de mon jeu en arrivant ici. Je veux en faire bon usage ici aussi », annonce-t-il.
Reste à bien doser tout ça, d'autant plus qu'il a pour l'instant été jumelé à Mailloux, un autre défenseur qui a un penchant pour l'attaque.
« Si l'un de nous tente une percée, l'autre doit s'assurer d'être plus prudent. Je pense que c'est ce qu'on a fait dans les deux premiers matchs. On est tous les deux intelligents, on est capables de décoder mutuellement nos intentions », estime Engström, qui à l'instar de son partenaire, affiche un différentiel de plus-1 après deux matchs.
« Si on les a jumelés, c'était pour voir si on pouvait créer une chimie non seulement pour nous autres, mais aussi pour les années à venir. On va voir ce que ça va donner », a expliqué Vincent.
« On veut leur donner beaucoup de responsabilités, les mettre dans des situations importantes. Maintenant, est-ce que ça va fonctionner? Je ne le sais pas, mais on pense qu'ils ont les atouts pour se complémenter. »
À suivre en fin de semaine sur les plateformes de RDS, où seront présentés ce soir et demain les deux premiers matchs locaux du Rocket.