MONTRÉAL – Venu chasser la rouille avec le Rocket de Laval, Carey Price a alloué deux buts rapides aux Marlies de Toronto, mais il n’a rien cédé par la suite en quarante minutes d’action.
 
Les Marlies ne l’ont pas épargné d’entrée de jeu et Price a été battu sur les troisième et cinquième lancers du club-école des Maple Leafs. Cela dit, on ne peut pas parler de buts faibles pour celui qui se remet d'une commotion cérébrale. 

Une punition hâtive à Alex Belzile a rapidement plongé Price dans l’action. Après avoir effectué un bel arrêt face à un tir de la pointe, Price a cédé sur le troisième tir des Marlies. Bobby McMann a déjoué Price dans le haut du filet du côté de la mitaine avec un lancer décoché rapidement.

Dans un contexte comme celui-ci, la cohésion est difficile à établir. Price l’a constaté alors qu’une remise moins efficace de sa part a mené le Rocket à se démener dans son territoire. Par la suite, Tobie Paquette-Bisson a été victime d’un revirement dans le coin de la patinoire qui a permis à Stefan Noesen de surprendre Price dans le bas du filet.
 
Après avoir concédé les cinq premiers lancers de la partie, le Rocket a retrouvé son élan habituel et Price n’a pas été menacé sérieusement de nouveau.
 
Quand le Rocket a écopé d’une punition avec 6 :29 à écouler au deuxième engagement, Price s’est dirigé vers le banc du Rocket et il a discuté avec l’entraîneur Joël Bouchard. Sans doute pour éviter que Cayden Primeau fasse son entrée dans ce contexte, Price est demeuré en poste.
 

Un autre arrêt est survenu environ trois minutes plus tard et Price est allé parler à Primeau pour lui expliquer qu’il allait finir la deuxième période afin qu’il puisse mieux se préparer pendant l’entracte.
 
Dans l’ensemble, Price a été peu sollicité et il a stoppé 13 des 15 lancers dirigés vers lui.

« Mission accomplie, Carey a été un gentleman, il n’y avait pas d’arrêts de jeu, on avait prévu la moitié d’un match, mais il n’a pas eu beaucoup de lancers. Quand on a voulu le sortir, il restait six minutes, mais c’était un désavantage numérique et il a voulu rester. C’était bon pour lui et ce n’était peut-être pas la meilleure situation pour le jeune. Il a démontré beaucoup de leadership.
 
À défaut d’avoir fermé la porte aux Marlies, Price était fort agile devant le filet. La bonne nouvelle, c’est surtout que Price a évité le scénario d’une blessure alors que l’organisation du Canadien était prête à composer avec ce risque.
 
De plus, c’était plaisant de voir Price s’amuser alors que plusieurs joueurs l’ont salué pendant l’affrontement.
 
Le numéro 31, qui portait le 30 pour cette sortie inhabituelle avec le Rocket, a raté 19 des 21 derniers matchs du Canadien. Il n’a pas joué avec le grand club depuis 19 avril donc près d’un mois.

« Ce ne sont pas des inconnus, mais ils vont avoir trippé à les côtoyer. Quand Carey a dit qu’il restait dans le filet, les gars étaient contents. C’était un acte de professionnalisme de sa part. Ils vont se souvenir de moments comme ceux-ci. Ils vont surtout retenir comment ils se sont comportés, comme des professionnels. C’est juste un match, mais ils vont avoir apprécier les deux individus », a décrit Bouchard à propos de l'impact sur ses joueurs. 
 
Gallagher de plus en plus à l'aise au fil du match

Brendan Gallagher, qui a manqué les 21 derniers matchs du CH en raison d’une fracture au pouce droit, a choisi la même méthode que Price pour replonger dans le bain.

Jumelé à Jordan Weal et Rafaël Harvey-Pinard, le combatif attaquant a multiplié les courtes présences afin de repartir la machine. Il n’a pas ménagé les efforts, mais il n’a pas été en mesure de s’imposer. Avant tout, Gallagher n’a pas été malmené par les adversaires et il n’a pas eu une tonne de mises en échec à distribuer ce qui apparaît très sage.

« Je voulais vraiment jouer une partie avant les séries. Ce n’était pas possible avec la pause dans notre calendrier donc Marc m’a proposé l’idée en disant que la décision m’appartenait et j’étais vraiment partant. On ne peut pas simuler l’action d’une partie, les jeux à réussir quand tu es fatigué », a expliqué Gallagher.  

« Je me sens bien, la blessure est derrière moi, je n’y pense plus. Je suis déçu d’avoir raté quelques enjeux, mais c’est plus lié à mon souffle. Je vais être prêt d’aider les gars contre Toronto », a-t-il assuré.

De plus en plus à l’aise au fil du match, le droitier a failli marquer sur une brève échappée en troisième période et c’est également durant cet engagement qu’il s’est frotté plus activement à un opposant. Il s’agit de Joseph Duszak avec lequel il avait échangé quelques mots de politesse plus tôt dans la soirée.

« Je me disais bien que ça arriverait et je pensais même que ça se produirait plus tôt dans la partie », a rigolé l’attaquant.   

« Il ne pourrait avoir une telle carrière en étant juste moyen, c’est parce qu’il est un athlète de caractère, un compétiteur dans l’âme. On l’a vu ce matin et pendant le match », a souligné Bouchard.

Signe qu’il se sentait bien, l’entraîneur-chef Joël Bouchard s’est amplement tourné vers lui en fin de partie dans le but de compléter une remontée.

« Je n’avais pas autant joué en fin de match depuis le pee-wee ! », a exprimé Gallagher en riant.  

Bouchard l’a également employé en avantage numérique, mais les déploiements de l’attaque massive n’ont pas été très concluants.

Si Gallagher a profité de l'occasion pour retrouver la forme, Harvey-Pinard se souviendra longtemps de cette journée autour de son idole. 

« Je ne lui ai pas demandé des conseils directement, mais juste de le voir aller, c’est spécial pour moi. Chaque fois qu’il me donnait un conseil, je l’écoutais, je suis très reconnaissant d’avoir pu jouer avec lui », a confié Harvey-Pinard qui s’est transformé en éponge pour cette journée.  

« Très haut, c'est pas mal le plus beau jour après la coupe Memorial, la coupe du Président et mon repêchage. C’était spécial et je vais m’en souvenir », a-t-il jugé.  

« C’était juste pour un match, mais ça provoque un gros impact. Je suis plus vieux, mais pour les jeunes, ils ont pu voir le calme et la confiance de Carey. Pour Gallagher, ce rythme, cet enthousiasme et sa volonté. Ce sont de bons exemples pour les jeunes », a conclu Belzile.