LAVAL – Le rêve de pouvoir remonter dans le temps fascine plusieurs personnes. Mardi matin, Cédric Paquette a eu l’occasion de goûter à cette possibilité en s’entraînant avec le Rocket de Laval. Pour la première fois depuis 2014, il devra jouer dans la Ligue américaine de hockey.

Même si c’était loin d’être le scénario qu’il avait envisagé en signant un contrat avec le Canadien, il ne baisse pas la tête et parvient à tirer du positif de cette épreuve. 

« C’est sûr que je ne m’attendais pas à ça cette année, mais je le prends bien parce que j’ai besoin de jouer pour retrouver ma confiance et mes repères. J’avais perdu un peu ça cette année et l’an dernier. Je veux réussir à m’améliorer et aider l’équipe à en faire autant », a confié Paquette au RDS.ca après son premier entraînement avec sa nouvelle équipe.

De plus, le Québécois de 28 ans avait eu le temps de se préparer mentalement à cette éventualité alors que sa dernière partie avec le Tricolore remonte au 29 janvier. 

« Ça fait quelques jours et même quelques semaines que je me doutais que ça arriverait ou que je serais échangé. Ça fait longtemps que je suis allé dans la Ligue américaine donc c’est un petit choc, mais j’étais content d’arriver ici. Je connais plein de joueurs et le coach (Jean-François Houle), c’est plus facile puisque c’est un entourage familier », a-t-il ajouté sans sonner trop ébranlé. 

Il faut dire que Paquette n’a pas été épargné depuis 15 mois. Après avoir été échangé du Lightning aux Sénateurs en décembre 2020, il a dû composer avec la terrible épreuve du décès son agent Christian Daigle en janvier 2021. Quelques jours plus tard, il était échangé de nouveau, cette fois aux Hurricanes. 

« C’est certain que ce fut un grand choc. En plus, Émilie (Castonguay) est partie pour Vancouver, ça fait deux agents. Je ne suis pas seul, Olivier Fortier est là, mais ça fait beaucoup de changements dans ma vie après avoir été à Tampa pendant six ans. C’était mon confident, on était vraiment proches, je ne le considérais pas comme mon agent, mais comme l’un de mes meilleurs amis, c’est certain qu’il me manque de ce côté », a reconnu Paquette. 

Ainsi, le lien avec Houle, qui a été son entraîneur avec l’Armada de Blainville-Boisbriand, est véritablement précieux. 

« Ouais, ça fait que je n’étais pas beaucoup stressé en venant à l’aréna. C’est positif pour un gars comme moi, je suis assez gêné. [...] Il m’a dit qu’il n’a pas peur pour moi, il sait que je ne tenterai pas de faire des choses trop folles sur la glace. Je ne vais pas émerveiller tout le monde, mais je suis capable de réussir des jeux », a réagi Paquette.

Houle n’a pas eu besoin de parler longuement avec son nouvel attaquant. 

« Il est correct, c’est un professionnel et il est plus mature. Je l’ai trouvé très serein, il comprend ce qui se passe. Il pourra jouer au hockey et avoir du plaisir sur la glace. Quand tu joues beaucoup, tu sens que tu fais partie de l’équipe et on espère que ça pourra l’aider », a ciblé l’entraîneur. 

« On va essayer de l’utiliser dans une situation dans laquelle il peut produire que ce soit à l’aile ou au centre. Dans la LAH, il peut produire grâce à son jeu le long des bandes et son lancer. On verra si on l’emploie en avantage numérique, ça pourrait être bénéfique pour sa confiance. Il peut être un bon morceau pour nous surtout pour un gaucher sur les mises au jeu », a noté Houle.  

« Parfois, c’est mental. S’il retrouve ses repères et sa confiance, il est capable de retourner dans la LNH. Il est encore jeune et il a de l’expérience », a déterminé le pilote du Rocket. 

Une confiance trop basse pour tenir le coup dans la LNH

Dès sa nomination, Martin St-Louis a expliqué qu’il désirait voir ses joueurs accomplir les jeux appropriés. Comme il aime le dire, il y a souvent un bon jeu à faire, mais parfois un meilleur encore. 

Paquette traverse une période si creuse au niveau de sa confiance que c’était simplement impossible de suivre ce mandat. 

« Je n’essayais plus de faire des jeux, je me contentais de l’option la plus simple depuis un an dans la LNH. Je veux jouer avec la rondelle et m’amuser de nouveau. Je n’avais pas de fun dans la dernière année. Juste pousser la rondelle profondément et aller frapper le défenseur, c’est le fun pour un bout, mais... Je pense que ce sera bon pour moi de jouer davantage avec la rondelle, faire des jeux, des passes et compter des buts », a expliqué Paquette sans ressentiment envers la décision.  

« Vendredi, j’ai parlé avec Martin de ce qui était le mieux pour moi. On était d’accord que c’était soit un nouveau départ dans la LNH ou un cheminement par Laval. Martin, c’est un bon entraîneur, il a été honnête avec moi et je n’ai rien à dire contre lui », a poursuivi le patineur originaire de Gaspé. 

En tant que réserviste, Paquette ne voulait pas prendre trop de place avec le Canadien et ça ne l’a pas aidé à relancer sa saison. Pourquoi croit-il qu’il sera en mesure de relancer sa carrière? 

« C’est une bonne question, je peux douter de moi un peu. Mais j’ai hâte d’embarquer sur la glace, dans une situation de match, et me faire confiance. Arrêter de me dire ‘je ne devrais pas faire ce jeu’. C’est surtout pour ça que j’ai parfois eu de la misère dans ma carrière et que je n’ai pas inscrit autant de points que je l’aurais souhaité. Je veux revenir à ce que je faisais dans le junior et dans la Ligue américaine », a-t-il évalué. 

Au cours des prochains jours - le Rocket ne joue pas avant vendredi - il pourra discuter avec quelques vétérans du club qui ont évolué dans la LNH dont Devante Smith-Pelly, Jean-Sébastien Dea et Gabriel Bourque. 

« Je connais bien Gab, il est passé par la même situation et il a remonté dans la LNH. Ma carrière dans la LNH n’est pas terminée, je veux prendre un pas de recul pour revenir plus fort », a mentionné Paquette qui a été limité à deux aides en 24 matchs cette saison. 

Très honnête, il avoue qu’il a été attiré par la possibilité de se faire réclamer au ballottage.  

« J’étais 50-50 dans ma tête, j’avais le goût de rester dans la LNH, mais je n’étais pas contre l’idée de venir ici pour travailler fort et améliorer mon jeu. J’aurais aimé retourner à Tampa ou être pris par une équipe pour aller en séries, mais je ne suis vraiment pas déçu d’être ici. »

Il ne lui reste qu’à convaincre ses proches que ce n’est pas un mauvais scénario. 

« Je pense qu’ils sont plus fâchés que moi. C’est normal, ça fait longtemps que je suis dans la LNH et ils veulent que j’obtienne du succès. Je leur ai expliqué que j’en avais besoin. Je suis dans un bon état d’esprit », a conclu Paquette.