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RÉSULTATS

Des vétérans qui valent leur pesant d'or chez le Rocket de Laval

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Par sa nature de circuit de développement, la Ligue américaine de hockey met évidemment l'accent sur ses espoirs qui deviendront peut-être des joueurs la Ligue nationale de hockey.

Il suffit de constater à quel point l'état du genou gauche du défenseur David Reinbacher fait actuellement l'objet d'une couverture médiatique quasi quotidienne pour s'en convaincre.

Mais derrière les Reinbacher, Owen Beck, Logan Mailloux et autres hauts choix au repêchage des Canadiens de Montréal, il y a des vétérans qui ont pour mission d'épauler les bijoux de l'organisation dans leur quête de devenir de véritables athlètes professionnels.

Dans la LAH, ils sont d'autant plus importants, étant donné que le nombre qui peut sauter sur la patinoire chaque match est limité. Pour ceux et celles qui tiennent à savoir, ils peuvent être jusqu'à six, si au moins l'un d'entre eux a le statut d'exempté, c'est-à-dire s'il a entre 261 et 320 parties au compteur chez les professionnels avant le début de la saison.

Vous ne serez donc pas surpris d'apprendre que ces vétérans sont au cœur des succès du Rocket de Laval, alors que l'équipe trône au sommet du classement général avec 88 points.

« Ils sont très importants. Non seulement sur la glace, mais surtout à l'extérieur », a raconté l'entraîneur-chef Pascal Vincent à RDS.ca, la semaine dernière, avant que le club ne quitte le doux confort de l'île Jésus pour une série de 6 rencontres sur la route qui le mènera au Manitoba, à Abbotsford, à Rochester en plus de Syracuse pendant les 15 prochains jours.

« Leur préparation, être de bons pros qui comprennent la mission première de l'équipe et du personnel d'entraîneurs qui est de développer les jeunes joueurs, a continué Vincent. En même temps, ces gars-là ont des rêves aussi. Des rêves de continuer à performer, de continuer à jouer au hockey. Les succès d'une équipe font en sorte qu'ils peuvent continuer à jouer encore plusieurs années. Il y a beaucoup de compétition pour ces jobs-là. D'avoir de bons vétérans qui comprennent la situation, c'est important. Nous sommes chanceux. »

Parmi ces routiers qui convergent vers les environs bétonnés de la Place Bell avec le sourire fendu jusqu'aux lèvres, il y a l'attaquant québécois Laurent Dauphin, qui a effectué un retour dans l'organisation lavalloise cette saison après une campagne passée dans celle des défunts Coyotes de l'Arizona et une autre à Ambri-Piotta dans la Ligue nationale suisse.

L'athlète originaire de Repentigny est le deuxième meilleur pointeur du Rocket avec une récolte de 24 buts et 27 passes en 55 matchs, mais preuve ultime de son implication dans toutes les phases du jeu, Dauphin présente le meilleur différentiel de son équipe à plus-22.

« À la base, c'était une décision familiale de revenir [à Laval] afin de permettre à ma blonde de travailler et d'avoir le p'tit à sa garderie, a-t-il mentionné avant la rencontre de vendredi soir dernier contre Toronto. D'avoir la chance de jouer à la maison... c'est vraiment le fun.

« Je suis content pour les points, mais aussi pour mon travail des deux côtés de la patinoire et pour être un bon leader pour les jeunes. C'est nouveau pour moi d'être le plus vieux! »

À 29 ans, « Flipper » fait effectivement présentement partie de la « vieille garde » aux côtés des Vincent Arseneau, Tyler Wotherspoon, Alex Barré-Boulet et autres Lucas Condotta. Et il vit surtout parfaitement en paix avec le fait de ne pas voir son nom évoqué pour un rappel.

« Je pense que je suis à la bonne place. Mentalement, toute l'année, je n'ai pas vraiment pensé à cela. J'ai juste pensé à être ici, a avoué Dauphin. Je pense que cela explique une partie des succès que je connais : de ne pas avoir à me promener entre deux équipes, de toujours penser à vouloir monter. C'est la première saison que je joue au complet dans la Ligue américaine. Cela m'a vraiment aidé mentalement jusqu'à maintenant cette saison. »

« C'est certain qu'il y a eu un deuil à faire dans tout cela, a quant à lui nuancé Vincent. Ces gars-là ont passé par l'étape où tu es repêché, tu es un espoir, et puis là... tu as seulement deux ou trois années devant toi pour prouver que tu es un joueur de la Ligue nationale et ils en viennent à se dire que leur Ligue nationale, c'est devenu la Ligue américaine de hockey.

« Ce n'est pas facile, parce qu'ils sont tellement proches [de la Ligue nationale] mais plus les années avancent, plus ils se rendent compte que l'élastique est sur le point de se briser. Je suis convaincu que dans la tête de ces hommes-là, il y a encore une étincelle qui dit qu'ils vont peut-être avoir une opportunité [dans la Ligue nationale] ici ou encore ailleurs. »

Ces opportunités pourraient se présenter cet été si jamais le Rocket connaît un intéressant parcours en séries éliminatoires, dont il est assuré d'une participation depuis vendredi soir. À titre d'exemple, Adam Gaudette s'est taillé un poste avec les Sénateurs d'Ottawa cette saison, après avoir été l'un des meilleurs pointeurs de la Ligue américaine l'année dernière.

« Quand tu as une saison comme nous avons, tu te fais remarquer et tout le monde en bénéficie, s'est réjoui Vincent. Quand les autres organisations de la Ligue nationale voient cela, elles peuvent se dire qu'elles vont donner une chance à un gars comme Dauphin, qui sait. C'est tout un compétiteur qui peut très bien jouer au centre ou encore sur les ailes. »

Quant au principal intéressé, il n'y pense pas trop pour le moment, sachant pertinemment qu'il ne contrôle pas totalement sa destinée. Chose certaine, si les dirigeants du CH jugent qu'il est un atout dans le développement des joyaux de l'organisation, il ne tergiversera pas.

« C'est dans mes plans (de signer un nouveau contrat avec le Rocket, NDLR), a conclu Dauphin. Je me vois ici à long terme... c'est un très bel endroit pour ma famille et moi. »